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Raid Persia J 17

Hier, nous sommes arrivés à Shiraz, la ville dont le nom fait rêver tous les poètes en herbe et les amoureux de la Perse romantique...

Mais pas question de faire les touristes sérieux! Ca c'est pour aujourd'hui... Hier après-midi, c'était shopping au Bazar Sara Ye Moshir et nous avons rejoué Taxi Shiraz...

Nous sommes partis à six, cinq filles et un mari, dans 2 taxis. Objectif, acheter des vêtements légers et conformes aux règles locales. Pendant que les maris des autres (dont le mien) allaient découvrir le Bazar et les beautés iraniennes de Shiraz... Nous sommes revenus à sept, chauffeur inclus, dans un seul taxi (tout petit). Je crois que c'est le chauffeur qui a le plus ri et pourtant, nous n'étions pas en reste!!!

Entre temps, nous nous sommes fait déposer dans une rue soit disant animée où tous les magasins étaient fermés (déprimant), nous avons erré à la recherche du bazar et atterri dans une succursale de banque dont le directeur nous a accueillis avec toute son équipe et une chaleur humaine que je ne me rappelle pas avoir connue dans nos banques à nous, nous avons repris des taxis appelés par le directeur de la banque, manqué nous faire emboutir à un rond-point, atteint enfin le Bazar à l'heure où il aurait dû fermer et découvert qu'il restait ouvert très tard, nous nous sommes perdus puis retrouvés dans son dédale au milieu des tissus, tapis, ustensiles de cuisine, bijoux, dessous coquins (si, si!) ... Et nous avons même trouvé quelques tuniques... made in India!

Et pendant ce temps-là, nos maris dégustaient des desserts délicieux en compagnie d'iraniennes plutôt rigolotes et délurées...

Et aujourd'hui? Aujourd'hui, journée beaucoup plus touristique et sérieuse... Mais les beautés de Shiraz le valent bien...

Au programme, un jardin botanique (Eram Botanical Garden), une mosquée (Nasir-ol-Molk), deux mausolées (celui de Shah-e-Cherag et celui du poète Hâfez), une maison particulière transformée en musée (la maison de Nârendjestân-Qavâm), la citadelle du Régent et à nouveau le Bazar. Ouf!!!!!!!!!!

Mis à part le jardin, peu spectaculaire et dans lequel certaines s'étonnaient de trouver les mêmes essences, arbres et plantes que chez elles, la Citadelle, sans beaucoup d'intérêt, et le mausolée d'Hâfez, incontournable mais sans doute galvaudé par les nombreux documentaires sur l'Iran, les autres spots impressionnent par leur beauté et leurs particularités étonnantes.

La mosquée est décorée avec un souci du détail et une finesse incroyables, non seulement sur les murs et les plafonds, mais dans les voûtes travaillées en 3D (sans blague!). Et les vitraux qui ornent la salle de prière créent une superbe ambiance lumineuse sur les tapis. Il ne manque plus qu'une boule à facettes...

Les miroirs qui recouvrent des murs entiers dans le musée, et ses plafonds peints figuratifs à la mode du 19ème siècle laissent sans voix.

Mais c'est le mausolée de Shah Cherag qui est de loin le plus surprenant. Ce n'est pas pour rien qu'on appelait ce frère du VIIIème Imam, le Roi de Lumière : l'intérieur de son mausolée est entièrement recouvert de petits éclats de miroirs qui créent un effet quasiment éblouissant lorsqu'on y pénètre. Habillées, nous les femmes d'une espèce de grand vêtement à capuche hésitant entre burnous et robe de chambre... Effet garanti!

Quant au Bazar où nous retournons avec plaisir, il est toujours aussi animé, mais son dédale a déjà beaucoup moins de secrets pour nous. Nous goûtons à la douceur locale, une coupelle d'amidon de blé glacé nappé d'une sauce parfum citron (et rose pour ceux qui le souhaitent). Tout le monde en mange. Pas mauvais mais un peu sucré... Et nous achetons du safran.

Mais finalement, ce sont les rencontres qui nous ont charmés le plus tout au long de cette journée. Les iraniens adorent Shiraz. Ils y viennent en voyage de noce : beaucoup de jeunes couples, hommes à l'occidentale, femmes jeunes et belles, toutes de noir couvertes, mais prenant la pose en minaudant pour leur époux et les touristes qui les photographient.

Ils y viennent en vacances, en voyages de fin d'études (comme ce groupe de pharmaciens et pharmaciennes fraîchement diplômés).

Ils y viennent en famille des campagnes ou d'autres villes environnantes, hommes un peu rustiques, troupes de femmes en dark tchador, enfants pomponnés, parfois endormis dans les bras des pères. Ils viennent s'y photographier, parfois en costume d'époque, et se faire photographier avec des touristes, faire des selfies, écrire des poèmes au pied du mausolée de Hâfez.

Même les femmes les plus austères nous sourient et nous parlent, veulent savoir d'où nous venons et si nous aimons Shiraz. Jeunes, vieilles, habillées de couleurs vives ou de noir, elles sont toutes belles. Sauf celles, très nombreuses, qui viennent de se faire refaire le nez et qui arborent encore leur pansement.

Ce soir, nous sommes bien fatigués... Encore une image de la statue qui photographie éternellement la citadelle, et au lit!

A suivre! (il faudra patienter jusqu'à vendredi car nous bivouaquons demain). Mais c'est Persepolis que je vous raconterai...

Et comme dit le poète Hafez:

"Le meilleur des plaisirs, c'est un printemps verdoyant et une belle pour jouir

Mais dites, où est passé l'échanson, cherche-t-il à me faire languir?

On ne sait rien du lendemain, aussi à chaque instant prends ton plaisir

Eveille toi car la vie ne tient qu'à un fil

Pense à toi-même car le temps inexorablement file

Ce ruisseau que tu vois et ce bon vin que tu bois

sont en fait la fontaine de jouvence et le paradis promis à toi."

Salaam!

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