Aujourd'hui, tempête de sable à Ispahan…
Désolée pour tous ceux qui ont fait la visite guidée organisée par Ali. Je ne la raconterai pas, car nous avons choisi de découvrir la ville par nos propres moyens et en petits groupes. Les Pokemons (c’est notre bande) d’un côté et la bande à Jacquot de l’autre. Mais comme la ville est grande, nous ne nous sommes pas croisés, sauf une fois avec la bande à Jacquot. La ville est grande, aérée, pleine d'espaces verts et de grandes avenues. Et mis à part la grand place qui concentre plusieurs sites, les principaux spots sont assez éloignés.
D’ailleurs, je ne vous raconterai pas non plus toutes nos visites par le menu. Je suis sûre que je vous ennuierais.
Sachez seulement que nous avons adoré la Mosquée du Vendredi, une pure merveille architecturale, produit de plusieurs dynasties successives : les Abbassides, les Bouyides, les Seldjoukides, les Safavides, les Qâdjâre… Ca vous en bouche un coin, non ? Ben moi, oui...
Que nous avons réussi l’exploit de rallier la place Imam Khomeini depuis cette mosquée, par deux kilomètres de bazar couvert, en moins de deux heures chrono, malgré un nombre d’arrêts pour discuter, regarder, palper, acheter… proportionnel au nombre de participants de notre groupe (neuf). Plus proportionnel d’ailleurs pour certain (Henri) et certaines (Joëlle, Doudou, Joëlle, Francine, Joëlle, Muriel, Joëlle) que pour d’autres !
Que nous avons fait des rencontres séduisantes et surprenantes (des jumelles designers de superbes tentures murales colorées et décorées de miroirs, un ancien prof iranien ayant vécu en France et reconverti en guide et acteur, des mollahs pressés, des iraniens arméniens charmants, un chanteur testeur d'acoustique de mosquée…).
Que nous avons fait un déjeuner mémorable et découvert des plats traditionnels succulents, dont le dizi, une préparation incroyable, mélange de féculents et de viande plongé dans un pot plein de sauce tomate bouillante, que le serveur verse d'abord dans une assiette creuse avant de pilonner-hâcher-touiller les légumes et la viande restés au fond du pot pour en faire une sorte de purée absolument délicieuse.
Et que nous avons un peu écourté nos visites de l’après-midi (le Palais Ali Qâpu -dans lequel je n'ai pas eu le droit, moi, une femme, de chanter pour tester l'acoustique réputée, la mosquée Bleue en réfection mais d’une beauté vertigineuse, toute de mosaïques bleues et jaunes recouverte, le palais des quarante colonnes, à peine entrevu, et la Cathédrale arménienne (Vank), à l’intérieur entièrement couvert de peintures de l’Ancien et du Nouveau Testament, d’inspiration italo-flamando-russe). Car le vent s’était levé pendant notre déjeuner, transformant le ciel bleu de tous les jours en un ciel gris beige, plombé de poussière et de sable, arrachant nos voiles et nos visières protège soleil, et gâchant un peu la qualité des paysages et des monuments.
C'est sans doute ce vent qui nous a abrutis au point de nous faire oublier Joëlle entre le palais des 40 colonnes et la cathédrale. Décidément, Joëlle, quand ce n’est pas ton coéquipier qui t’oublie, c’est nous…
Ce soir, le vent est tombé. Tant mieux, car nous partons demain pour 4 jours dans le désert du centre et nous nous passerons volontiers d'une tempête de sable...
Quatre jours de bivouac = quatre jours sans blog. Il faut vous faire une raison...
A bientôt...