"Fiancée du désert, cité de solitude, Yazd fut un refuge des zoroastriens, un asile des soufis et des savants, une ville de piété et de foi." dit notre merveilleux Guide culturel de l'Iran. Et aujourd'hui, Yazd fut notre terrain de jeu... entre mosquées, tours des vents, omniprésentes ici, bazar et ruelles de la vieille ville en pisé.
La mosquée du Vendredi brille de toutes ses céramiques bleues. Elle est toute en hauteur (ses minarets mesurent près de 50 mètres) et en profondeur (l'escalier sans fin de hautes marches qui s'enfonce dans la terre jusqu'au qanat - le canal souterrain - est impressionnant). Le musée de l'eau explique justement toutes ces techniques millénaires de creusement des puits et de canaux d'irrigation, les qanats, une spécialité de la région. Comme d'habitude, le bazar disperse les femmes du groupe et met à l'épreuve la patience de certains maris. Après une traversée à pied de ruelles désertes en plein soleil (sans doute la sieste du début d'après-midi), nous tournons autour d'une tour des vents, en réfection, comme la plupart des sites en Iran, sans pouvoir y pénétrer... Et nous revenons le soir pour mieux admirer et photographier le bâtiment Amir Chakhmaq, qui pourrait être une mosquée mais n'est qu'une façade utilisée pour commémorer le martyre de l'imam Hossein.
Les commémorations sont partout présentes : les murs et leurs affiches racontent des histoires que nous ne comprenons pas totalement mais dont nous devinons le sens général : sang, martyres, deuil, guerre, affliction et religion, religion, religion...
Il y a aussi des côtés plus matériels et plaisants à ces manifestations... En photographiant des hommes qui déchargent des sacs d'oignons, Henri découvre un gigantesque atelier de préparation de repas pour les pèlerins. Enormes marmites de semoule, bouchers coupant la viande à la chaîne et femmes remplissant des sacs de victuailles...
Yazd est aussi un vrai carrefour ethnique. Différents types et nationalités s'y côtoient, comme ces afghans qui se laissent plus ou moins photographier, et qui se distinguent avec leurs longues barbes et leurs turbans. Mis à part les mollahs, les iraniens des villes ne portent en effet généralement pas la barbe ni le turban.
Une mention spéciale pour notre restaurant de midi, dans son jus, kitsch à la manière de ces anciens palaces un peu défraîchis, à l'image de cette théière étonnante. Arrivés tôt, nous avons d'abord eu du mal à imaginer que la salle gigantesque et de bric et de broc où nous étions arrivés était autre chose qu'un décor désaffecté. Et pourtant nous y avons dégusté une viande savoureuse en kebabs et le nour, une boisson à base de yaourt et d'herbes, absolument délicieuse (à cette heure, personne, à ma connaissance, n'est malade).
Et un dernier coup de chapeau à notre hôtel de charme, le Dad Hôtel. On vous laisse juges...
Voilà... C'est tout pour aujourd'hui!
Et pour les prochains jours, car nous repartons demain pour le désert du Lut où nous allons crapahuter et bivouaquer pendant 5 jours.
Le blog va donc s'ensabler pendant ce temps-là...
Mais promis, dès le retour à la civilisation, je reprends la souris!
A suivre!