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Raid Persia J 35

Longue étape autoroutière de 700 kms aujourd’hui. Nous revenons sur nos pas, en faisant même un crochet par le centre de Yazd pour changer un peu d’argent. Depuis que nous sommes en Iran, nous avons dépensé des millions et des millions de riyals. A force de payer le gasoil en liquide, de visiter des mosquées, des palais, des jardins, de fouiner dans les bazars et de s’acheter des glaces au safran et à la rose. Mais tous comptes faits, à 40.000 riyals l’euro, cela reste très raisonnable.

L’étape est finalement moins monotone que prévu. Nous arrivons en plein milieu d’une manifestation religieuse devant une mosquée située sur la grande route au sud de Yazd. Comme nous l’avons déjà vu avant, des jeunes vêtus de sombre font tournoyer d’immenses drapeaux, l’un rouge, l’autre noir, avec des inscriptions en farsi.

Mais cette fois, le son d'une percussion nous arrête. Et nous nous mêlons à une procession rythmée par un chanteur et les coups lancinants du tambour. Deux rangées d’hommes en chemise et pantalon noirs avancent lentement en parallèle en mimant l’autoflagellation avec dans chaque main un manche garni de petites chaînes. Les spectateurs les accompagnent en se frappant le côté droit de la poitrine avec la main gauche. C’est triste et prenant comme un début de transe funèbre… Les femmes regroupent leurs silhouettes noires au pied de la mosquée. Le cortège se termine par de jeunes enfants dont un qui ne doit pas avoir plus de 4 ou 5 ans et a bien du mal à porter les 2 manches avec leurs chaînes...

Nous regardons et filmons au milieu de la foule sans à aucun moment avoir le sentiment d’être importuns ou non désirés. On nous sourit, on nous tape sur l’épaule, on nous offre à manger (une soupe de pâtes et haricots rouges, excellente, même à 11 heures du matin). C’est un moment assez étonnant d’ouverture et de partage. Autour du deuil mais au fond assez joyeux. Je crois que les iraniens aiment s'affliger...

Car ce à quoi nous assistons est encore et toujours une commémoration du martyre de Hussein, le 3ème imam chiite, descendant direct du Prophète, comme nous le confirme une femme parlant anglais. Elle nous dit aussi que dans deux jours, Yazd sera le théâtre d’une grande fête religieuse. Hélas, nous serons déjà loin sur notre route du retour.

Petit détour avant Yazd par la vieille ville en pisé de Farhadj et sa mosquée, la plus ancienne d’Iran (7ème siècle). Un peu mangée aux mites, mais d’une beauté indolente et fanée de vieille dame digne.

Ce soir, nous arrivons à la nuit dans le caravansérail écologique prévu pour l’étape, à Matin Abad, près de Kushan Nous admirerons le site demain.

Petites histoires du raid

On aime…

… les papas (ou les tontons) qui portent toujours leurs petits enfants endormis dans les bras. Les hommes ont d’ailleurs souvent des attentions touchantes. A la sortie de Téhéran, sur le périf ou ce qui en tient lieu, il y a des vendeurs de roses. Les voitures s’arrêtent, un peu n’importe où et n’importe comment. Et on voit les conducteurs descendre en acheter et les offrir à leur passagère toute de noir vêtue…

On aime moins…

… la logique persane lorsqu’il s’agit de servir à table le plat chaud dans les hôtels où nous dînons. Le principe est toujours le même : 4 plats environ (kebabs, aubergine en sauce, riz et frites) à se partager entre 3 personnes. Eh bien, testez la formule avec une tablée en face à face de convives en grand nombre pair non divisible par 3… Je vous promets bien du plaisir ! Il y a ceux qui ont 2 râteliers à se mettre sous la dent et ceux qui n’en ont aucun, un peu comme s’ils étaient assis entre 2 chaises et 2 tables. Walou !!!

C’est tout pour aujourd’hui…

Mais vous avez encore droit à quelques portraits du jour et de la veille, petits veinards…

A demain soir, (ou plutôt après-demain matin, même heure même lieu (enfin, pour vous…).

A suivre !

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