Aujourd’hui, étape Zanja Tabriz, entièrement autoroutière et vite faite, dixit Laurent, seulement 280 kms.
Mais c’est sans compter avec notre préfiltre à diesel qui nous fait des misères pour la 3ème fois : plus de puissance et même refus de redémarrer. Christian nous tracte à la sangle pour stationner à l’abri des camions. Nous finissons par enlever le préfiltre et nous repartons. Inch Allah !!!
L’autoroute traverse des paysages montagneux sublimes dont les reliefs se parent de drapés parfait en camaïeu de brique, rose, saumon, ocre et beige. Et nous laisse deviner des villages typiques accrochés aux pentes, avec leurs énormes bottes de paille stockées sur les toits plats des maisons (sans doute pour que les chèvres en laissent un peu pour l’hiver).
De ci de là, des troupeaux de moutons, de buffles et de dromadaires. Un berger sur son cheval se prend pour un cowboy avec son chapeau "Mariboro".
Un peu plus loin, le paysage s’élargit et nous sommes transportés sur Mars ! J’arrête d’écrire pour regarder. C’est trop beau… Eh oui, il m’arrive d’écrire en live dans la voiture. Ça passe le temps pendant et ça m’en fait gagner après…
Arrêt dans une station-service qui arbore une clé à molette. Il serait plus prudent de changer le filtre qui risque de s’encrasser maintenant qu’il n’est plus protégé par le préfiltre. Il ne sortira plus couvert, et le gasoil local ne vaut pas tripette. Nous avons la pièce mais il faut des outils pour dévisser le filtre, serré à mort. Francine réveille le mécano qui dort dans sa cahute. Christian, le pro du dépannage, et lui, réussissent en perçant le filtre et en le traversant par un tube métallique qui fait effet de levier. J.P. sort sa pince monseigneur d’enfer et dévisse le bas du filtre. Jean sort à son tour, mais un peu tard, la sienne, pour montrer qu’elle est plus grosse que celle de J.P.
Ah, ces Lands, tous des frimeurs!
Hélas, Allah n’est pas avec nous. 10 kms plus loin, nouvelle perte de puissance… Cette fois, nous appelons les mécanos, Pascal et Jean-Paul, qui, heureusement sont encore derrière nous à moins de 30 kms. Pas possible de diagnostiquer le problème avec l'ordi de Pascal, car le voyant ne s'allume plus. Il ne semble rien y avoir de grave. Ils nous bricolent une dérivation pour shunter le préfiltre, réamorcent la pompe et roule ma poule…
Du coup, nous arrivons dans les derniers à Tabriz, mais en même temps qu’Ali, qui nous fait découvrir un restau branché de cuisine perse. Fa-bu-lous !!!!!
Et nous passons comme prévu le reste de l’après-midi dans le bazar, le plus grand du monde paraît-il en termes de kilomètres de galeries couvertes. S'il n'y avait pas cette architecture iranienne typique avec ses voûtes en briques, et le noir des tchadors et des drapeaux, on pourrait se croire dans un bazar turc, car Tabriz est une ville à moitié turque.
D’autres préfèrent aller au musée très réputé de la ville. Nous, nous préférons aller acheter des pistaches et des dattes avant de quitter l’Iran. Chacun ses priorités… J'avoue être assez sensible à l'art des grenades bien mûres et des petits citrons bien rangés...
Sur les autoroutes, il y a des camions. Dans les bazars, il y a les charrettes ultra chargées de toutes sortes de réapprovisionnements, commandes, livraisons, tractées ou poussées à bout de bras et le plus vite possible par des hommes pas toujours très jeunes et pas toujours très costauds (en apparence). Gare à la charrette qui passe, si on ne veut pas se faire écraser les pieds ou cogner le dos ou le tibia ! Mais toute cette agitation n'empêche pas les vieux de téter leurs narguilés et les vendeurs de piquer un petit roupillon... les yeux ouverts tout de même, on ne sait jamais!
Demain, nous quittons l'Iran et nous rentrons en Turquie... Les passages de frontières sont toujours un peu fatigants. A mon tour d'aller piquer un petit roupillon...
A suivre...