Départ de l’hôtel sous le soleil retrouvé. Heureusement car le programme de la matinée va nous permettre de flâner en voiture au bord de la mer Noire. On dirait une Riviera turque, assez moche côté constructions (comme toutes les Rivieras), mais agrémentée de petits ports protégés bien rustiques, avec leurs bateaux de pêche et les cabanes des pêcheurs.
Tout le long de la route qui va vers Samsun, des échoppes proposent des sacs de noisettes à vendre. Il faut dire que la montagne hier et les plaines aujourd’hui sont de vrais tapis de noisetiers ! Nous finissons par acheter de la crème de noisette, faute de trouver de l’huile de noisette, délicieuse paraît-il.
Nous savourons un petit café (et un grand capuccino pour certains), confortablement installés dans une pinède devant la mer. La serveuse nous offre des petits pains chauds beurrés… Il fait bon au soleil !
Et nous nous retrouvons tous – ce qui est rarissime – pour un déjeuner de poisson pantagruélique et délicieux (salades, calamars frits, crevettes en sauce piquante, daurade royale et bar, et, en dessert, douceur à la noisette) à Samsun.
Pas de vin ou de bière, mais il ne vaut mieux pas car en Turquie, c’est la tolérance zéro sur la route, et nous avons encore près de 300 kms à faire dans l’après-midi… On se contentera de... Pinar!
Samsun est une grande ville portuaire, pleine de parcs, de hautes tours et de larges avenues. Le site où nous déjeunons au bord de l’eau, est dédié, outre à la bonne bouffe, à l’héroïne de la région, une guerrière Amazone qui aurait combattu du côté des Troyens pendant la guerre de Troie, avant d’être tuée par Achille. La légende et la mythologie grecque veulent que la société matriarcale des Amazones ait vu le jour en Turquie, du côté de Samsun. Il faudrait peut-être le dire à Erdogan. Bref ! L’hommage prend la forme de statues d’un kitsch aussi monumental qu’elles : 2 lions (dans lesquels on peut rentrer pour sortir par la gueule) entourant la reine Amazone, plantée sur deux jambes de rugbyman néozélandais, sans oublier des réverbères en forme de cobras dressés…
Non, mais vous y croyez, vous?
Toujours au chapitre du kitsch, cette calèche et la ville des samovars, vendus par boutiques entières. L’une d’entre elles arbore sur le toit un samovar géant surplombé de sa théière.
"Somgan, Sarimsak Patates" affirment tout le long de la route les marchands d'oignons blanc, d'oignons rouges et de... patates! Des vendeurs de pommes de terre en rang d'oignon en quelque sorte (copyright Henri). Et encore tout plein de peupliers par ici. Avec de temps en temps, un peuplier plus pointu que les autres. Ne cherchez pas une nouvelle espèce, c'est un minaret!
Un peu plus loin avant Ilgaz, notre étape du soir, de hautes chaînes de montagnes repoussent comme par enchantement au détour de la route et le paysage s'élargit, dévoilant des silhouettes superposées de massifs qui pâlissent au fur et à mesure qu'il s'éloignent. Dans les champs, près d'une rivière paresseusement retenue par un barrage, des hérons gris et black et peut-être des marabouts attendent le poisson.
Tout ce que je viens de vous dire, il vous faudra l'imaginer, car, à 100 à l'heure, pas de photo possible. Et ce soir, nous n'avons pas l'intention d'arriver tard à l'hôtel, en tous cas pas de nuit...
Car dans ce motel d'Ilgaz, il y a une activité que nous ne voulons pas rater : c'est la cure de sel!!!
Keskecé??? Dans cette région où on extrait le sel, d'après ce que j'ai compris, on le mange, on s'en sert pour faire des sels de bain, on le vend (nous en avons acheté d'ailleurs), et on en fait des cures. Il paraît que c'est très bon notamment pour les bronches et le traitement de l'asthme. (A vérifier, je ne fais que répéter ce qui m'a été dit...).
Et donc, nous avons testé pour vous, dans une pièce au sol de sel fin et aux murs et plafonds floqués au sel. Je ne sais pas si cela nous a fait du bien, mais en tous cas, cela ne nous a pas fait de mal... Henri propose que nous fassions la même chose demain, dans une pièce remplie de poivre...
Demain soir, à cette heure-ci, nous serons passés en Grèce. L'étape promet d'être longue, et même si nous avons déjà 13000 km au compteur, on ne s'habitue pas aux étapes longues.
En plus je sens que tout ce sel m'a donné soif de sommeil. Bonne suit!
A suivre!