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Hangzhou nous voilà...

Nous sommes arrivés en avion à Hangzhou ce matin par avion. Il fait plus doux dans le sud mais le ciel est gris. Il paraît qu’il pleuvait depuis une semaine et que nous avons de la chance. Mais à la différence de Pékin, où « la pluie printanière (et peut-être automnale ?) vaut aussi cher que de l’huile », le ciel ne s’éclaircit pas après la pluie à Hangzhou. La ville est d’ailleurs placée sous le signe de l’eau : un très grand fleuve la traverse et son centre de gravité est un lac immense sur lequel Lucie, notre guide locale, nous a prévu une balade en bateau. Pas inoubliable, mais les chinois raffolent de ce genre d’activité, so romantic ! La foule est compacte : le lac est de toute évidence LA promenade du dimanche après-midi…

Hanghzou est aussi la ville du meilleur thé vert du monde, le Long jing (littéralement « le puits du dragon », dont nous irons le lendemain visiter une plantation. La ville conserve également plus de quartiers anciens que Pékin. Nous nous y promenons en fin d’après-midi le long d’une rue piétonne. La foule est hallucinante : une marée humaine qui se promène, dans un brouhaha de vendeurs vantant leurs produits et de bandes sons tonitruantes, sur fond d’odeurs entêtantes et pas toujours très agréables, en mangeant et buvant de tout… : brochettes de crabes, cornets de glaces géants, jus de mangue pantagruéliques...

Au milieu de cette orgie, quelques douceurs raffinées à base d’une fleur de saison dont le nom m’échappe. Et surtout, un lieu de calme et de magie : une pharmacie traditionnelle chinoise. Passées les 2 premières salles où nous sommes accueillis par des odeurs mélangées et puissantes de plantes médicinales, nous pénétrons dans un tout autre univers et une autre époque. Une salle immense avec une hauteur de plafond d’au moins 10 mètres, toute en bois, murs, sol, vitrines, peu éclairée et dont la pénombre nourrit le mystère des trésors qu’elle recèle : cordyceps, ginsengs tordus, mini concombres de mer, bien rangés dans des boîtes en bois elles aussi, comme des bijoux maléfiques dans leurs écrins, et valant, pour ce ver mort transformé en racine, jusqu’à 100 euros le gramme… On dirait un décor de film, il ne manque plus qu’Indiana Jones et un médecin fou ou nazi (ou les deux…). Il y a tout de même le portrait du pharmacien du 18ème siècle peint sur un des murs, qui, s’il pouvait parler, nous raconterait sa vie : comment il a aidé l’empereur ruiné de la dynastie des Qing à venir à bout d’une révolte de paysans en offrant vivres et argent à son armée, comment il a été nommé en récompense gouverneur de la province, une nomination plus honorifique que porteuse de pouvoir mais qui en a fait le seul commerçant de l’histoire chinoise à devenir haut fonctionnaire de l’empire, comment il préparait des remèdes prêts à l’emploi qu’il distribuait aux pauvres… Les employées de la pharmacie s’en moquent bien : elles dînent en papotant dans un coin de la salle derrière le comptoir.

Pas possible de revenir à la rue bruyante et malodorante après ce détour dans l’espace-temps. Et nous empruntons une petite rue parallèle, avec ses échoppes de meubles en bois, bijoux et objets de jade et autres gemmes.

Encore un dîner somptueux pour clôturer cette journée. Notre voyage est aussi une découverte de la gastronomie chinoise. Le canard laqué de Da Dong dans le centre de Pékin était magnifique, les plats de Hua’s restaurant près du palais d’été étonnants et raffinés. Mais les préparations et le cadre de Hangzhou House atteignent un summum de sobriété, de justesse et de saveur…

Aujourd’hui, nous quittons Hangzhou mais avant, il nous faut absolument visiter une plantation de thé, le Long Jing, ce thé vert d’exception, d’une douceur et d’une finesse incomparables. Sans parler de ses vertus : antioxydant, anti acide urique, anti cataracte, bon pour le transit lorsqu’on mange les feuilles (ici, on ne boit pas le thé, on le mange…). En revanche, contre indiqué pour la carte bleue qu’il fait sérieusement chauffer… Buy 4, get 5 !!! Et nous voilà chargés de thé, de concentré de thé, de bonbons au thé… et de baies de gogi…

En route pour Suzhou, la Venise de l’orient, fondée en 514 avant J.C. comme capitale du Royaume de Wu, dans un site privilégié. Nous découvrirons la ville demain, ses canaux et ses jardins (il reste 60 jardins des 260 de l’époque Ming, dont 9 sont classés par l’UNESCO au Patrimoine mondial), sa soie également, car on y élève des vers à soie…

A suivre donc si les dieux de l’internet et du MacBook sont avec moi…

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