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Nihao Suzhou

Enfin la vraie vie des chinois !!! Jusqu’ici, nous n’avons vu que les larges avenues et les périphériques saturés de voitures, les immeubles innombrables et les gratte-ciels plus ou moins occupés, la société de consommation mondialisée avec ses food courts, ses centres commerciaux, ses marques de mass market, le luxe sans frontières et sans complexes des Gucci, Prada, Cartier et autres Louis Vuitton. Mais à Suzhou, il y a la vraie vie, de vrais vieux quartiers dans lesquels de vrais gens habitent, font leur marché, lavent leur linge dans les canaux et se servent des ponts en pierre pour faire sécher leurs couettes !!! Dingue, non ?

En prime, le soleil, qui a fini par arriver, éclaire joliment notre promenade en bateau sur un des canaux de la vieille ville. Suzhou est vraiment une ville romantique!!! Des mariés en costume traditionnel se font photographier sur les ponts. Les mariées jouent le jeu du sourire mais leurs époux ont l’air de s’ennuyer ferme… Des petits crabes vivants attendent par dizaines d’être passés à la casserole. Plus loin, les amateurs de grenouilles, crapauds et anguilles ont de quoi se satisfaire. Grand bien leur fasse !!!

Les gens sont beaucoup plus souriants qu’à Pékin ici. Ils nous disent bonjour, alors que dans le nord, ils nous calculaient si peu qu’il leur arrivait de ne pas dévier de leur route en nous croisant, quitte à nous bousculer…

La visite d’un des jardins classés de la ville s’impose : ce sera celle du Maître des filets, un joli nom qui signifie tout simplement pêcheur. Il a été construit au 12ème siècle, sous la dynastie des Song, par un mandarin, désireux de passer sa retraite dans un cadre lui garantissant longévité et sérénité… Ici, jardin désigne une propriété entourée de hauts murs, avec ses habitations et son jardin, construit autour d’un lac artificiel et censé reproduire la nature. Celui-ci est un petit chef d’œuvre d’architecture et d’art des jardins aussi raffiné qu’harmonieux. Même les fenêtres, qui ouvrent, telle sur un arbre, telle sur un rocher, sont conçues comme des tableaux vivants accrochés aux murs des pavillons. Et ne parlons pas des bonzaïs, une des spécialités de la ville, que nos amis et guides revendiquent d’ailleurs comme une création chinoise copiée par les japonais.

Autre activité incontournable à Suzhou : la visite d'une fabrique de soie. Les vers à soie sont en pleine activité, c'est à dire attablés sur des feuilles de mûrier géantes (tout est plus grand en Chine!!!).

Hélas, leur vie ne dure que 25 jours plus le temps qu'il leur faut pour fabriquer leur cocon. Et hop! Les voilà ébouillantés et détricotés !!! C'est la première fois que nous voyons tout le processus de fabrication de la soie qui réunit 8 cocons pour faire un seul fil... Les cocons sont d'abord triés, pour éliminer les spécimens abimés et mettre de côté les jumeaux (parfois 2 vers tissent leurs cocons ensemble et s'emmêlent les fils, plus possible ensuite de tirer le kilomètre de fil attendu - oui, vous avez bien lu : 900 mètres de fil pour les petits cocons, 1000 mètres pour les grands!!! - et les jumeaux servent à faire des couettes en soie). Puis plongés dans l'eau bouillante pour tuer les chrysalides. Puis réunis par 8 une fois l'extrémité du fil de chacun attrapée et accrochée comme par magie au même mécanisme d'enroulement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le papillon mort.

Quant aux cocons jumeaux, ils sont vidés à la main de leur chrysalide, étirés sur un support de plus en plus grand, jusqu'à former une large poche blanchâtre. Et enfin, tenus par 4 personnes au dessus d'un support plat de la taille d'une couette, il sont écartelés en douceur jusqu'à atteindre la taille du support sur lequel ils viennent se poser. Il faut 6000 cocons pour une couette de 1 kg, et donc 15000 pour celle de 2,5 kg que nous avons achetée!!! Mais je n'ai pas fait le total pour tous les achats de notre petit groupe, car, là aussi, la carte bleue a bien fonctionné...

Et notre journée s'est agréablement terminée dans la partie branchée de la vieille ville (eh oui, même à Suzhou, nous n'échappons pas à l'occidentalisation et à la mondialisation de la branchitude...) et enfin, dans un restaurant posé parmi beaucoup au milieu du lac.

C'est tout pour aujourd'hui, mais ce n'est pas tout pour Suzhou, car nous y passons encore la journée de demain... sous l'oeil vigilant (et omniprésent) de la police (à moins que ce ne soit un gardien de musée... je finis par m'y perdre...).

Allez, je ne résiste pas au plaisir d'une dernière photo de mariés...

A suivre!

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