En route pour Lamboya et son Nautil Resort Hotel (et surtout sa Pasola dans 2 jours…).
Le programme va s’imposer à nous, car …le jeudi à Sumba, c’est jour d’enterrements ! La preuve, nous en croisons au moins 4 ou 5.
Le premier nous est signalé par des percussions, des cris, et des costumes colorés. Mais aussi des animaux déguisés en sapins de Noël : un cheval, des buffles… Une procession se met en route que nous suivons jusqu’au lieu de la cérémonie. Mais nous n’entrons pas encore. Car sur la route arrivent des groupes d’homes déchaînés qui se font face, machette à la main, dans des simulacres de combats. Derrière chaque groupe, d’autres hommes tirent par les naseaux des buffles aux cornes décorées de grands rubans colorés, jaunes, rouge, bleu… Verts aussi parfois, mais ce sont de rubans végétaux de feuilles de palmiers...
L’excitation monte, mais il ne se passera rien maintenant et nous rejoignons l’ensemble des invités. Même si nous n’appartenons pas au clan (un clan immense car il y a là au moins 500 personnes), nous sommes chaleureusement accueillis. C’est le patriarche qui est mort à 89 ans, laissant 8 enfants vivants, 20 petits enfants et l’histoire ne dit pas combien de petits-enfants.
Nous saluons les enfants « à la sumbanaise », lèvres pincées et en se frottant le nez. Certains proches s’enlacent avec émotion.
Puis nous avons le droit d’aller saluer le défunt, moyennant une offrande en roupies indonésiennes. Une petite cousine ou nièce ou… (ici on se marie entre cousin au 1er, 2ème et 3ème degré), nous sert de chaperon et nous emmène nous restaurer au buffet. Tous, petits et grands, jeunes et vieux, mangent à volonté et papotent gaiement. Mais nous finissons par nous éclipser car il risque fort de ne rien se passer pendant plusieurs heures.
Quelques kilomètres et un village plus loin, la chance nous sourit, enfin, si on peut dire…
La cérémonie devant laquelle nous nous arrêtons semble plus avancée. Les sacrifices de buffles ne devraient pas tarder… Ne donnez pas l’adresse de ce blog à BB, elle pourrait lancer une fatwa sur moi. D’ailleurs, âmes sensibles, passez directement à la suite !
Ne comptez pas trop sur moi pour vous raconter, vous parler des hommes surexcités qui tirent les buffles en hurlant, cherchent à les faire tomber dans la pente, et crient de plus belle lorsque le premier coup de couteau est donné. Je ne vous parlerai pas du sang qui coule à flot de la jugulaire et du buffle qui bouge encore en agonisant tant que le buffle suivant n’est pas à son tour égorgé littéralement dessus. Je ne vous parlerai pas des rubans jaunes devenus rouge vif ni de l’odeur douceâtre du sang chaud. Nous sommes partis au 6ème ou au 7ème …
Ames sensibles, fixez cette image et passez directement à la dernière de ce post...
… Et nous sommes arrivés dans ce havre de paix qu’est le Sumba Resort.
A suivre pour la préparation de la Pasola et la Pasola elle-même, mais quand ??? Les voies de la wifi sont impénétrables…