La Pasola est terminée. Et nous quittons Lamboya.
Visite de villages traditionnels où fleurissent les ikats… et parfois une femme aux seins nus.
Nous n’achetons rien ou presque jusqu’au village de Yuliana, Tarun. Je ne sais pas si c’est le soleil qui tape vraiment dur dès 9 heures du matin, mais les noms continuent à m’échapper dans ce pays.
Jolie plage tranquille où nous aurions pu rester dormir dans un tout petit hôtel plus-simple-tu-meurs avec ses 2 chambres minuscules rafraîchies par le vent du large qui fait flotter le rideau leur servant de porte…
Et voilà que soudainement, nous nous retrouvons tous seuls. Michèle qui était en pleine forme jusque-là, perd subitement la vision de l’œil gauche. Et nous passons une partie de la soirée de dimanche à l’hôpital de Tambolaka, devant lequel nous étions lorsqu’elle nous l’annonce. Les internes chinois indonésiens sont bien gentils, mais il n’y a pas un seul ophtalmo sur toute l’île de Sumba. Et la sage décision de revenir sur Bali est vite prise. Aux dernières nouvelles, cela va un peu mieux mais le retour en France, en cours pendant que j’écris, permettra sans doute de faire le bon diagnostic et de retrouver une meilleure vision…
Nous voilà donc doublement tout seuls à l’hôtel Newa, immense et vide resort de 20 chambres…situé dans un cadre idyllique. Le seul hôte à part nous est un hibou, qu’Henri n’a même pas trouvé, occupé qu’il était par la mangrove et ses martins-pêcheurs…
Pas de tsunami de mémoire d'homme à Sumba, mais les panneaux d'évacuation sont omniprésents. Le principe de précaution vaut ici aussi!!!
En route pour l’est de Sumba et Wangaipu, la plus grande ville de l’île. Embouteillage monstre au départ du port de Waikeko entre arrivée du ferry et marché. Henri et Dani continuent à pied pendant que la voiture (avec moi dedans, trop chaud pour marcher…) fait un grand détour.
Un peu plus loin, une gigantesque rivière souterraine surgit dans des bassins pour le plus grand profit des habitants du coin, qui lavent et irriguent à profusion.
Sur la route, toujours plus de villages traditionnels avec leurs tombeaux mégalithiques… représentant notamment des crocodiles, des chevaux, des tortues et des personnages humains. Impressionnants mais pas si vieux car ils datent souvent du 20ème siècle. L’une des pierres est si grande et lourde qu’il a fallu 3 mois pour l’amener à bon port, sans parler du sacrifice de 300 buffles et 600 cochons ! Ce qui est plus étonnant, c’est que comme à Sulawesi, les morts restent longtemps parmi les vivants avant d’être enterrés. Toujours à cause des cérémonies nécessaires. Nous allons ainsi saluer dans une des maisons un mort de novembre qui sera enterré au mieux en juillet. Pas grave ! Chacun a son tatouage sur le bras, ce qui lui permettra de retrouver son clan une fois de l’autre côté…
Le soir à Wangaipu, dîner sur le port, d’un poisson grillé délicieux.
Les chevaux de Sumba sont célèbres pour leur puissance. On les appelle les chevaux santal, car ils sont aussi solides que le bois du même nom… Dans l’est de l’île, ils sont en liberté et on voit des troupeaux entiers d’étalons avec leur harem. Magnifique…
Autre sorte de cheval : le bus de Sumba sillonne les routes, tel un gros poisson-chat avec sa barbe de chaînes à l’avant…
L’indigo mange les mains de celles qui le préparent mais ce bleu est inégalable… Le rouge n’est pas mal non plus, même si j’ai oublié le nom de la racine qui le produit.
A Wangaipu, nous avons doublement élu domicile chez Freddy, dans son lodge sur les hauteurs de la ville, la villa Morinda… et dans sa boutique d’ikats. C’est le plus grand spécialiste de la ville et après des heures et des heures de dépliage d’ikats, tous plus beaux les uns que les autres, nous avons craqué !!!
Bye bye Sumba !!! Il est temps de rentrer à notre tour, après une halte à Bali. C’était un beau voyage… riche de sensations, d’ikats et de sourires. Si vous allez dans les îles de la Sonde, ne manquez surtout pas Sumba pour sa douceur de vivre. Vous ne le regretterez pas…
A suivre un prochain voyage !…