Houla, quel embouteillage hier matin pour rejoindre la Durga Puja de Chembur!!!
Il paraît pourtant que la circulation s'est beaucoup améliorée à Bombay ces dernières années. Mais pas partout et pas tout le temps. Ici et maintenant, tout le monde s'est donné rendez-vous dans ce quartier et la rue d'accès est tellement étroite que le trafic coagule régulièrement. Il faut dire que tout le monde se fait conduire jusqu'à la gate d'entrée au lieu de faire quelques dizaines de mètres à pied... C'est bien simple, cela fait 4 jour que nous ne marchons plus...
Certains préfèrent les belles voitures...
D'autres les rickshaws...
C'est le huitième jour, celui de la plus grande affluence, celui qui se clôturera par la Sandhi Puja, la plus belle des cérémonies de Dassera, celle où toutes les femmes de la communauté bengali de Chembur viennent prier dans leurs plus beaux saris...
En attendant, la foule se presse pour manger gratuitement.
Et devinez qui a repris du service??? Henri bien sûr...
Il fait partie de l'équipe qui sert la file du milieu, drivée par Biltu : au bas mot 1h15 de service non stop et au moins 1500 personnes nourries ! Et même pas fatigués à la fin ! C'était eux les plus efficaces et les plus fiers!!!
C'est l'heure de la grande Puja. Les plus beaux saris et bijoux sont de sortie. Le rouge domine. Ici, c'est la couleur du sacré, celles que toutes les femmes peuvent porter, à l'exception des veuves. Double peine!!!
Cherchez l'intruse...
Vous avez trouvé! Tous les saris ne sont pas rouges mais je suis la seule à avoir des cheveux de la même couleur que mon sari...
La cérémonie va commencer. Manju a dessiné sur le sol le symbole Ohm avec des oeillets d'Inde entiers et mis en pétales. On y ajoute ces curieuses petites choses. Le premier qui trouve ce que c'est a gagné. Allez, cherchez bien : une coupelle, une mèche et un peu d'huile = UNE LAMPE A HUILE!!!
Il y en a 108, un chiffre plein de signification sacrée. Je n'ai pas compté sur la photo, mais vous pouvez le faire si vous voulez. Moi, je fais confiance à Manju!
Puis les femmes se mettent en cercle, car c'est elles qui allumeront les lampes à huile. Enfin... les 108 femmes qui ont acheté un ticket 100 roupies (1,25 €). Participer à cette cérémonie, c'est gagner un peu de chance et de bonheur. On peut d'ailleurs faire un voeu.
Pas tout à fait vrai ça, il n'y a pas 108 femmes dans le cercle, car certaines allumeront plusieurs lampes. Et je suis dans le cercle mais je n'ai pas acheté mon ticket...
Et c'est parti pour l'allumage, au son des tambours et d'un coquillage de brume (?)... Laborieux cet allumage, les mèches sont récalcitrantes et certaines lampes s'éteignent à peine allumées...
Et voilà, le ohm est allumé...
Les percussions s'excitent de plus en plus. Il fait une chaleur dingue dans cet espace, embrumé par les fumées d'encens des braseros et des grosses lampes à huile sur le feu desquels chacun vient placer ses mains pour se purifier le visage et le corps.
Le joueur de tambour est en train de fondre et les danseurs, des spectateurs, ne vont pas tarder à entrer en scène et en transe...
Un brasero dans chaque main, un dans la bouche, pieds nus, impressionnant. Heureusement, quelqu'un veille tout près, balançant de l'eau sur les braises qui tombent régulièrement...
Maha Astami, c'est fini...
La pluie qui nous avait épargnés jusque là nous rattrape en fin de soirée...
A suivre!