Hier, c'était le neuvième et dernier jour de Dassera. Mais ne croyez pas que nous fassions relâche aujourd'hui, car il y a un dixième jour, qui se terminera par le transport de l'autel jusqu'à Juhu Beach et son immersion dans les flots. Encore une cérémonie que nous ne raterons pas, mais pour vous, il faudra attendre demain...
En route pour notre lieu de travail (ou presque, je finis pas avoir l'impression d'aller au boulot, moi!...). Comme d'habitude, le chauffeur nous prend au pied de l'immeuble des Kar. Mais cette fois, nous avons un peu de mal à accéder : un arbre est tombé dans la nuit et barre la route. Trop de ciment et de béton et pas assez de terre et d'amour, d'après Manju...
Oups! Le niveau des fleurs a monté... Il faut dire que des serres et des serres d'oeillets d'Inde sont cultivées pour ces cérémonies où les fidèles passent leur temps à en remplir des corbeilles qui sont ensuite déversées aux pieds de la déesse.
Les dévots prient sans se lasser, le prêtre les bénit en les arrosant avec un oeillet d'Inde imbibé d'eau. Puis le rideau se ferme pour une cérémonie secrète que seuls les prêtres peuvent voir : on nourrit la déesse, mais ce n'est pas accessible aux profanes...
Le neuvième jour a lieu la cérémonie du feu (Havan). C'est encore Manju qui supervise la préparation du Ohm. Cette fois, en plus des oeillets d'Inde, elle fait ajouter des couleurs, les mêmes qui sont utilisées lors des Fêtes d'Holi (je suis sûre que vous avez entendu parler de ce festival où les participants se jettent de la poudre de toutes les couleurs et où chacun finit en arc en ciel). Le résultat est très joli...
La bassine au milieu, devant le prêtre, c'est pour le feu. Le couloir de sopalin (ou presque), pour les dévots (dont Manju) qui vont vivre la cérémonie au plus près.
Et une fois la tête des fidèles couverte, le feu allumé avec du petit bois et de l'huile, les tas de feuilles de pomme à coque ou wood apple et les réserves de beurre clarifié (ghee) prêts, les incantations commencent. Le prêtre psalmodie en chantant, trempe une ou deux feuilles dans le ghee et à la fin de chaque phrase les jette dans le feu...
Le problème avec les incantations en Inde, c'est qu'on sait quand elles commencent, mais pas quand elles finissent... Le tas de feuilles est impressionnant, et, au rythme où il les jette dans le feu, le prêtre sera aphone et nous morts de vieillesse quand il sera épuisé...
Alors, on s'occupe comme on peut...
Certains bavardent...
D'autres jouent du tambour... ou ouvrent de grands yeux!
Et Henri photographie les beautés indiennes... de dos ou de profil...
Ouf! C'est fini... Il est temps pour l'équipe organisatrice de poser pour la photo...
Et les tambours se taisent... Jusqu'au soir.
Et le soir, c'est reparti pour une petite transe, toujours aussi impressionnante, avec des fidèles qui prennent tous les risques en dansant pieds nus, leur brasero dans les mains et/ou dans la bouche... et les mains qui se tendent vers la flamme purificatrice avant de se passer sur les cheveux et le visage...
Dehors, un nouveau concert rassemble d'autant plus de monde que la pluie est revenue et qu'on est mieux à couvert...
Il est minuit, nous sommes le 30 septembre, ce matin donc. Et c'est l'anniversaire de Manju...
Son petit fils Hom (?), un futur entarteur sans doute, l'a badigeonnée par surprise de crème chantilly. Mais elle ne perd pas le sourire...
Zia, sa petite fille, est plus câline et elle a fait un Ganesh en pâte à modeler pour sa grand mère...
Quelle famille!!!
Allez, encore 2 dos (ceux de Manju et de Tuli) et un portrait d'homme pour changer, et je vous laisse...