Tout d'abord, un bref retour aux crémations de la veille. Henri avait oublié son principal appareil photo (il en a trop...). Et j'en emprunte quelques une à Jean, plus réussies que les nôtres.
Pas mal, non? Merci Jean...
Matinée tranquille à Bénarès. Pas besoin de partir avant 12h selon Laurent. Nous n’avons pas pris l’excursion du matin sur le Gange qui nous obligeait à quitter l’hôtel à 5 heures du mat. A la place, retour à la vieille ville près des ghâts de crémation.
Il y fait chaud comme dans un four. Ça donnerait presque envie de s’immerger dans le Gange comme tous ces pèlerins devant nous. Avec et malgré les quelques milliards de bactéries au millimètre cube qui y barbotent aussi.
Plus de foule assemblée pour la cérémonie comme hier soir, mais des vendeurs d’offrandes et quelques sâdhus de ci de là.
Un peu plus loin, les brasiers brûlent toujours. C’est moins impressionnant de jour que dans la nuit. Pour les voir sous un autre angle, nous remontons les ghâts jusqu’aux ruelles et aux toits de la vieille ville. « No photo, no photo ! » nous répète un vendeur de soieries qui, dans l’espoir d’une improbable vente, nous conduit sur un toit situé juste au-dessus. Vue imprenable sur les immenses tas de bois (dans lesquels cavalent des mangoustes) et les bûchers. Doublement imprenable d’ailleurs, car nous nous retrouvons au milieu d’une dizaines de bûchers qui ont pratiquement terminé leur office mais continuent de dégager une lourde chaleur. Mais vous verrez pas de photos... No photo!!!
Les cendres ont été presque totalement dégagées. Sans doute par les orpailleurs de la mort : lorsqu’une femme meurt avec ses bijoux, on ne peut pas les lui enlever et ils sont brûlés avec elle. Bijoux, argent et or sont ensuite récupérés avec les cendres et revendus. Et le produit de leur vente est reversé au temple. Business is business !!!
Il fait décidément trop chaud, et avant de revenir à nos rickshaws par le dédale de ruelles, nous grimpons au sommet d’un petit hôtel restaurant de la vieille ville pour prendre un verre en terrasse. Huit étages bien raides, pas un de moins... Mais la vue, les cocas frais et les sweet lime sodas en valent la peine...
Dans les ruelles, des files de femmes... Certaines à l'entrée d'un temple, patientent pour faire leur puja. Et d'autres, comme celles-la, qu'attendent-elles?
Lui, il attend le client avec ses deux cobras. Et voilà! Il en a trouvé un!!!
Les vaches mangent des chapatis...
... tandis que les hommes prient le singe Hanuman. C'est l'Inde!!!
Et nous, nous déjeunons au Pizza Hut du coin. Je vous jure que c’est vrai et qu’en plus, c’était très bon. Même pas honte !!! Les raiders ne sont plus ce qu’ils étaient...
Du coup, nous ne prenons la route pour Gorakhpur, notre étape du soir, qu’à près de 14 heures.
C’est un peu tard, pour les 190 kms qui restent à faire, vu l’état de la route à voie unique, les villages encombrés de marchés et de préparation de fêtes qui n’en finissent pas de se succéder, et l’armée de camions et de bus qui nous croisent, nous bloquent derrière eux et doublent d’autres bus et camions devant ou en face de nous.
Résultat : une arrivée fort tardive (20 heures) au bivouac, après 2 heures de route de nuit. Et rouler la nuit dans ce pays est une épreuve ! Les indiens qui utilisent les phares nous en mettent plein la vue et nous éblouissent, les piétons, cyclistes, conducteurs de carrioles et de rickshaws, souvent sans lumière, apparaissent au dernier moment, les camions, bus et voitures continuent comme en plein jour de faire de grandes embardées pour éviter les ornières...
Et nous sommes bien contents d’arriver enfin dans ce qui, pour une fois, est un vrai site de bivouac. Peu importe les insectes, la poussière et les badauds indiens hypnotisés par nos voitures ! Apéro pour tout le monde et surtout les chauffeurs qui ont vraiment assuré !...
En plus, il fait une température agréable et la nuit sera bonne...
Le lendemain, aujourd’hui donc..., le camp se réveille dans la brume.
Direction la frontière népalaise. Une quinzaine de kms avant d’y arriver, une longue file de camions patiente.
Combien de temps leur faudra-t-il ? Un jour ? Une semaine ? Un mois ??? Espérons qu’ils ne transportent pas des denrées périssables...
Nous ne le savons pas encore, mais il va nous falloir aussi de la patience. Les plus matinaux d’entre nous et quelques rares chanceux arrivés dans les derniers et sortis les premiers de l’Immigration indienne avec leurs passeports tamponnés (dont le fonctionnaire a eu la bonne idée de retourner la pile et de transformer ainsi les premiers arrivés et derniers sortis...), ont pu franchir toutes les étapes indiennes et népalaises de police et de douane avant que la densité de voitures, de camions et de bus n’entraîne un début de coagulation de la circulation. Mais les autres, dont nous, y ont passé en moyenne 2h30 à 3h, dont une bonne moitié coincés dans des embouteillages dantesques. Les joies de passage de frontières entre 2 pays aussi totalement bureaucratiques que mal organisés.
Interlude... C'est bon pour les nerfs!!!
Finalement, nous entrons au Népal le dimanche 15 octobre vers 13 heures. Nos bonnes fées (Marc, Michèle, Jean-Pierre et Doudou) nous ont préparé des salades et nous attendent à l’ombre d’une cour de ferme à la sortie de la ville frontière. Petit bonheur...
Et nous prenons la route pour Chitwan, notre étape du soir. Une route plus paisible que les routes indiennes : peu de voitures, quelques camions, quasiment pas de coups de klaxon, et la douceur de la campagne népalaise, avec ses scènes de paysans ou bergers aux champs sous leurs grands parapluies noirs qui les protègent du soleil.
De grandes forêts de plaine succèdent à la végétation dense et aux lacets d’un passage montagneux. Quelques singes furtifs dont quelques-uns regroupés sous la cahute d’un arrêt de bus (????). Et des villages qui nous font vraiment quitter l’Inde, avec leurs maisons d’une coquetterie colorée et bien kitsch, leurs poules qui traversent la route sans crier gare et le type népalais des visages, des chapeaux des hommes et des tenues des femmes.
Ce sera tout pour cette fois...
Nous partons pour Katmandu et 2 nuits d'hôtel. Donc, pas d'interruption dans les 2 prochains jours. Et qui sait? Dragounet aura peut-être même le temps de poster? Mais il faudra qu'il se lève tôt. La bonne wifi est très matinale, elle ne marche bien que quand tout le monde dort...
Allez, salut, je retourne voir s'il y a de la wifi dans mon lit (il y a en tous cas un homme qui y ronfle...).
A suivre!