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Raid Bombay Bangkok J21 à J22 Dimapur Kisima Moreh

Pendant que nous pétons dans la soie et dans l’eau de la piscine au Niatu Resort de Dimapur, certains vivent une toute autre expérience. Jacquot, Odette, Jean-Marc et Françoise sont les seuls à bivouaquer juste avant d’atteindre le Nagaland, dans un village d’Assam. Mais quel bivouac !!! Accueillis par le maire, la police et la moitié au bas mot du village, ils sont bichonnés, surveillés de près, visités (ainsi que leurs véhicules), nourris (du riz sorti des réserves spéciales du maire), gâtés (on leur offre des écharpes réservées aux citoyens d’honneur). Jamais seuls (même à leur réveil à 5 heures du matin, une petite foule les attend à l’ouverture des 4X4), mais heureux de l’expérience, qui se conclut par la remise d’une lettre officielle du maire les assurant de la gratitude éternelle du village... Dingue, non ?

De notre côté, nous finissons par nous arracher à notre hôtel, chargés d’un bagage supplémentaire : une plante qui nous a tapés dans l’œil... Arrivera-t-elle jusqu’en France ? C’est une autre histoire...

L’état du Nagaland nous accueille en nous offrant le premier contrôle de notre séjour en Inde. Ils doivent remplir un registre entier avec toutes les voitures du groupe !!!

Sans doute la peur de nous perdre dans la jungle montagneuse où nous rentrons une fois quittée la ville de Dimapur.

Petite route magnifique qui nous donne l’impression d’être seuls au monde en face de paysages somptueux. Pendant longtemps, nous ne voyons de maisons que sur la crête opposée. Seuls au monde avec tout de même des milliers de cigales dont la stridence envahit la voiture dès que nous ouvrons les fenêtres. Pas vues les bestioles, mais en revanche...

Plus loin, des pierres dressées en forme de stèles mais sans inscriptions évoquent un cimetière oublié. D’autres stèles, plus grandes, affichent des dates (1975, 1981, 2001), des listes de noms à la manière des mémorials ou des monuments aux morts, et des commentaires écrits en « nagalandien » (je ne connais pas le nom de la langue de cet état). Impossible donc de comprendre de quoi il s’agit. Mémoires de victimes de guerres ou honneurs rendus aux ancêtres ???

Et il y a de l’eau partout, ruisseaux, petits torrents, chutes violentes.

Et des ponts pas toujours très engageants...

Voilà enfin le village que nous voyions depuis longtemps. Enfants et femmes plus ou moins farouches, orchidées sauvages, poinsettias, et jolie lumière de 15 heures (c’est-à-dire la fin d’après-midi dans ces contrées).

Et des gens... Finalement, nous ne sommes pas seuls au milieu de la jungle...

La ville de Kohima est en vue, à flanc de colline. Encore une traversée de fin de journée dont on se passerait bien... La circulation est dense mais ce qui nous déprime cette fois, c’est la présence militaire : partout des transports de troupes et des militaires en armes à pied. Sans doute pour se protéger de la pollution, ils se couvrent le visage, ce qui en fait de vrais commandos ninjas... Pourquoi cette ville donne-t-elle l’impression d’être en guerre ? Peut-être la proximité de frontières ou la volonté du pouvoir central de juguler tout risque de sédition dans ces provinces reculées et encore tribales?

Le Nagaland regorge donc de militaires... et de missionnaires. Il y a des églises à chaque coin de rue et sur chaque colline, catholiques, adventistes, pentecôtistes...

Le bivouac nous attend, près du bourg de Kisima, dans un « Heritage village », sorte de reconstitution kitchouille et monumentale des arts et de la culture des tribus Naga. Chaque année s’y tient début décembre le Hornbill Festival (littéralement Festival des grands calaos) qui réunit toutes les tribus de la région et leur folklore. Il y en a 16, aux noms tous plus imprononçables les uns que les autres que je ne vais pas vous infliger... Mon œuvre préférée c’est l’arbre aux calaos, justement...

Aujourd’hui, étape de liaison plutôt ennuyeuse (eh oui, il y en a...) et tape-cul : les 130 premiers kilomètres ne sont que plaies et bosses, camions et poussière, goudron cassé et flaques de boue. Le reste est d’une monotonie consternante sauf les 50 derniers kilomètres de montagne qui slaloment dans une végétation exubérante.

Au total, 240 kilomètres en 10 heures, 1 contrôle à l’entrée de l’état de Manipur (avec tampon du Manipur sur le passeport...), 198 militaires à pied, en automitrailleuses et transports de troupes (nous approchons de la frontière birmane) et 27 selfies avec toutes sortes de gens que notre présence éclate littéralement et qui sont capables d’arrêter les voitures pour une photo avec nous. Les indiens du Manipur sont de vraies groupies...

Quelques belles rencontres. Une équipe de joueuses de football.

Une équipe de batteurs de riz (moins sportif mais plus tellurique).

Un petit livreur de chai très sérieux.

Des écoliers en route pour leur école baptiste.

Des fraises (j’ai déliré un moment, mais ce n’était que des piments...).

Des hommes et des femmes à la peau plâtrée pour se protéger du soleil.

Des chasseurs et un singe mort.

Et des femmes sous leurs parapluies...

Et une moins belle : celle de ce matin avec un poivrot, décidé à monter à l’avant de notre voiture, quitte à m’en sortir par la force, lui-même attrapé par le colbac par un commerçant voisin.

Moreh nous accueille à la frontière birmane. Demain, nous quittons l’Inde, pour de bon cette fois.

Ca suffit pour ce post. J'en ai un second sur le feu... 4 jours sans Wifi, c'est dur... A suivre donc, incessamment sous peu, c'est à dire maintenant...

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