Passage frontière un peu longuet mais sans stress.
Les indiens ne sont pas les plus efficaces. Ils arrivent en retard, nous font poireauter une bonne demi-heure et oublient de tamponner certains passeports. Henri s’en aperçoit tout de suite mais Jean doit revenir du poste birman.
Bye Captain Raj, notre guide tout au long du périple indien et népalais. Le champion des points GPS faux et des infos distillées au compte gouttes mais un gars sympa, attachant et bosseur, haïssant les fonctionnaires mais aussi désorganisé qu'eux, très respectueux avec les dames (il nous a appelées "Madam" du début jusqu'à la fin) mais ne crachant ni sur la bière ni sur le rhum ... Indien quoi! Ah, au fait... C'est un coeur à prendre. Il est célibataire...
Quant aux birmans, j’ai connu plus rapides mais, au moins, ils ont déjà des listes d’équipages et des photocopies des visas et n’ont pas besoin de scanner ou faire des pages d’écritures. Ils ont d'ailleurs assez de dossiers comme ça... Leur calme est imperturbable et reposant. En plus, nous sommes les seuls au poste frontière. Et il n’y a aucun camion...
Au fait, vous connaissez les chiens tigres??? Celui-ci est un spécimen indien...
Que les amis des bêtes se rassurent... Il n'est pas peint, seulement noirci par un bâton à moitié brûlé. Et Henri fait passer le temps comme il peut en trouvant des sujets de photo.
Nous voilà en Birmanie ! Dans une nature tout en vert tendre et plumets de la pampa, dans laquelle sont plantées des petites maisons en bois ou en bambou. Paisible!!!
La route est belle et les ponts-de-la-rivière-Kwai qui traversent les nombreux méandres des petits cours d’eau sont beaucoup trop étroits pour laisser passer les monstrueux camions indiens. Quelques temples dorés et des églises toutes simples.
Le propriétaire du terrain sur lequel nous avons installé nos voitures et nos tables de picnic finit, après avoir longuement hésité à l’entrée, par venir nous saluer timidement. Il n’accepte rien, nous demande juste d’où nous venons et notre religion et puis repart vaquer à ses occupations après nous avoir souhaité la bienvenue chez lui...
Nous mangeons en face de la rivière. En guise d’apéro, Jean et Henri s’offrent une baignade à poil. Elle est pas belle la vie ????
Tous les panneaux sont écrits en birman. Une écriture qui n’est que ronds et courbes, cercles et bouclettes. Un peuple qui écrit comme ça, sans aspérités ni angles aigus, doit forcément être aimable et doux, non ? En tous cas, ils sont particulièrement joyeux, depuis les tout jeunes enfants du bord de route qui nous saluent en éclatant de rire jusqu’aux femmes au grands chapeaux de paille et aux jeunes filles qui transportent leurs billets de loterie et leurs bonbons comme on transporterait une déesse...
Ce joli temple birman est bien éclairé.
Ici, il y a au moins 2 églises pour un temple, mais ce sont ces derniers qui sont les plus beaux à regarder...
C’est l’heure de la méditation...
Nous arrivons à Kalay... Il est presque 17 heures mais le soleil réchauffe encore les rues de la ville car il y a une heure de décalage avec l’Inde en Birmanie...
Longue étape ce vendredi 27 octobre, de Kalay à Mandalay. 370 kms au total, mais avec une piste destroy interminable supportant difficilement le 20 à l’heure... Au total 11 heures de prévues... pour les plus chanceux et surtout les premiers partis!
Heureusement, la campagne de l’ouest birman au petit matin est une pure merveille... Elle se réveille doucement...
... puis éclate en vert tendre des rizières, arbres de folie et scènes de labour dont on ne se lasse pas...
Les vaches attachées à ce curieux système de contrepoids sont bien les seules qui ne nous regardent pas.
Les fleurs ne sont pas mal non plus, merci...
La route est totalement défoncée. Heureusement, le terrain est plutôt sec, sauf quelques rares passages délicats bien creusés dans la boue. Jusqu'à ce piège à 4X4...
Bourbier total à gauche (l'équipage espagnol qui était en tête s'y est d'ailleurs enfoncé) et route écroulée à droite. Il ne reste qu'un étroit passage entre trou et ornières engluantes. Les femmes descendent des voitures qui passent une par une, plus ou moins en force, en douceur ou ras le trou...
Nous avons la chance d'être parmi les 7 ou 8 premiers à passer la difficulté et l'exercice est encore praticable sans trop de risque.
Ce sera plus délicat au fur et à mesure de la matinée. Certains s'embourbent plusieurs fois, d'autres se dévouent pour en tirer un maximum hors de la boue (merci Jean-Pierre et Christian, les dépanneurs en chef de la piste Kalaywa Monywa, dont ce passage pourrait figurer dans les routes de l'impossible!)
Les derniers arriveront à l'hôtel autour de 20h30, au bout de 13 heures d'étape!!! Car il reste encore beaucoup de route avant de franchir le grand pont de la ville...
Aujourd'hui, pause automobile... L'étape est courte jusqu'à Pagan. Nous aurons le temps ce matin de visiter Manadalay, ses temples et son palais impérial que nous avons aperçus hier soir au coucher du soleil.
De mon côté, j'espère pouvoir vous raconter ça très vite, mais les mystères de la Wifi sont impénétrables. A suivre quand la Wifi suivra donc!