11 novembre : nous quittons Dien Bien Phu et sa morne cuvette, pour des parages beaucoup plus séduisants, ceux des monta-gnes du nord et de leurs célèbres ethnies, parmi lesquelles les Thaï Noirs, les Hmong et les Dao.
Les paysages sont à tomber, enfin... façon de parler, car il ne ferait pas bon tomber des routes de montagnes étroites et sinueuses de l'étape... Une étape looooooooongue (380 kilomètres égale 11 heures et quelques) mais beeeeeeeeeeelle!!! Et plus ça monte et plus ça tourne et plus c'est beau...
Y'a pas d'mots comme dirait ma concierge... Donc je laisse parler les images.
Dans les villages, mais aussi en pleine campagne et sur le bord de la route, nous commençons à croiser des représentants des ethnies dans leurs tenues traditionnelles.
Des Daos... enfin, je crois...
Des Thaï Noirs avec leur chignon perché, parfois enveloppé dans un fichu noir... mais pas là!
Des ?????????????????????? En tous cas juvéniles!
Des sacs ethniques, mais de quelle ethnie? Mystère... Le propriétaire n'est pas là...
Ethniques ou pas, nous retrouvons chez les vietnamiens le caractère expansif des villageois et des campagnards que nous avions adoré en Birmanie et qui nous manquait au Laos. Ici, les gens sont à nouveau souriants et rient volontiers, même si les femmes ne se laissent pas toujours facilement photographier... Elles tournent la tête ou mettent leur main devant leur visage.
Il arrive aussi parfois qu'elles soient trop affairées à rentrer du boulot, en bonnes petites travailleuses du parti, et qu'elles n'aient pas le temps de poser...
La terre est fertile et l'eau ne manque pas par ici. Les fruits et les légumes sont magnifiques.
Et nous avons percé le mystère de ces sacs bleus remplis de tubercules jusqu'à en exploser, qui attendent sur le bord des routes le camion qui passera les ramasser. Figurez-vous que c'est ce qui permet de fabriquer les vermicelles cheveux d'ange. Autant dire le pétrole local... Dingue, non?
Nous arrivons les derniers au bivouac, un peu parce que nous avons traîné et fait beaucoup de photos. Mais aussi parce que les obstacles se sont accumulés sur notre route...
Un tractopelle énoooorme qui nous bloque derrière lui pendant un bon quart d'heure (en essayant au passage d'arracher tous les fils électriques de la route...)
Une portion de route en chantier barrée, où nous forçons un peu le passage. Sinon, nous y serions encore...
Un arbre caché sur la route que les villageois élaguent et finissent pas dégager assez vite...
Nous nous contenterons d'une traversée de Sapa, dont le côté très touristique ne nous attire de toutes façons pas trop. Et il faudra attendre ce matin pour découvrir le site sur lequel nous bivouaquons, dont nous n'apprécions à la nuit que le côté boueux et la fraîcheur humide. Bon bivouac tout de même...
Hein que c'est beau, le matin ?....
Cette journée du 12 novembre nous plonge dans le grand bain ethnique. Au programme, le marché du dimanche de Bak Ha, où se retrouvent toutes les ethnies de la région. Et bien sûr, les touristes français, allemands, espagnols, hollandais... qui y débarquent par bus entiers... Ca ne fait rien, on ne s'en lasse pas.
Si vous craignez l'overdose de photos de femmes et d'enfants en costumes colorés, ultra chargés et clinquants, associant les motifs les plus incroyables et les plus criards, mélangeant modernisme et tradition avec le mauvais goût à la fois le plus absolu et le plus créatif, fermez ce blog tout de suite!!!
Sinon, régalez-vous. Il est même possible que vous y trouviez des idées de stylisme et d'inspiration jean-paul-gauthierienne...
Il pleut ce matin sur le marché de Bak Ha mais tout le monde s'en fiche...
Les drapeaux du parti communiste rajoutent encore un peu de rouge au tableau...
Les hommes mangent et boivent de l'alcool de riz...
... promènent leur cochon et leur buffle ... à moins que ce ne soit l'inverse!
... vendent et achètent des oiseaux chanteurs aux yeux fardés, et organisent des combats de coqs
Les femmes vendent, achètent, discutent, et s'occupent de leurs enfants.
... qui parfois s'ennuient.
Et tout le monde mange et boit... soupe vietnamienne (le pho, prononcer feu) avec du boudin et de la couenne de porc. Mmmmmmmh!
Quelques nouvelles scènes de rue et quelques portraits vous feraient plaisir. Allez, c'est Henri (et moi pour une fois) qui régalons...
Arrachons-nous à ce délire de couleurs, pour faire les 110 kms et 3 heures et demi de route qui nous restent, en compagnie de buffles, craintifs mais gourmands, d'un rat des champs (ou une sorte de ragondin) qui va finir à la casserole et de paysannes au regard coquin.
Il faut que j'arrête... Je squatte le bar de notre écolodge, seul endroit où il y a de la Wifi. Il n'y a plus de clients, et le barman va bientôt s'écrouler, même s'il n'est que 21 heures...
Rendez-vous dans 2 ou 3 jours, car demain, c'est régime bivouac donc sans Wifi...
A suivre!