Départ de notre écolodge de Pan Hou...
Et en route pour Meo Vac. Sans doute un des villages les plus au nord du Vietnam. A deux pas de la frontière chinoise.
Une nouvelle journée de route de montagne, comme les aiment de moins en moins certaines plaquettes de frein. La plaquettite, encore appelée usure des plaquettes, touche un nombre croissant d’entre nous, enfin... leurs voitures... Mais pas nous ! Nous, ce serait plutôt la klaxonnite. Notre klaxon, frappé de mutisme le dernier jour du Laos, et réparé le soir même, remarche. Mais il se bloque de temps en temps en position volume maximum. Genre sirène des pompiers le premier mercredi du mois. Il faut alors s’arrêter, ouvrir le capot et tapoter sur le relais (ne me demandez pas le relais de quoi...).
La route est toujours aussi extraordinairement belle, et parfois même dramatiquement belle, car le rythme des étapes ne nous permet pas de nous arrêter autant que nous le souhaiterions.
Il faudrait pouvoir flâner, descendre le long des rivières, s’arrêter au pied des cascades... Mais non, les kilomètres nous appellent. Pas question de mollir... ni de trop traîner pour les photos. Et pourtant, tout nous y incite...
Le riz qui sèche sur des fils et que l'on bat
les femmes qui peinent en souriant (pendant que leurs maris boivent de l'alcool de riz, si on en juge par le nombre d'hommes titubant le long des routes...)
les vendeuses de bord de route dans leur costume traditionnel...
... et pour les garçons, les stations services de carburant pour 2 roues... Assez vintage et poétiques pour intéresser aussi les filles!
Nous voilà pourtant coupés dans notre élan en début d’après-midi. 3 policiers nous arrêtent alors que nous quittions la route pour une piste plus petite, conformément au track du GPS. En vietnamien dans le texte et les gestes, ils nous font comprendre qu’il est impossible de continuer par là et qu’ils vont nous accompagner jusqu’à la bonne route. A la radio, ceux qui sont déjà passés par là nous disent qu’ils n’ont pas rencontré de difficultés mais pas moyen de faire autrement. Il faut suivre la maréchaussée qui nous escorte sur une dizaine de kilomètres là d’où nous venions de pique-niquer. Après coup, nous apprenons qu’un camion s’est renversé et bloque le passage pour un bon moment.
L’extrême nord du Vietnam est vraiment d’une beauté à couper le souffle. L’activité volcanique a laissé derrière elle de véritables forêts de pains de sucre couverts de végétation, qui hérissent les vallées. C’est le spectacle qui nous accompagne jusqu’à notre arrivée au bivouac par une route incroyable accrochée à la falaise.
Auparavant, nous nous sommes arrêtés pour visiter un palais, résidence du roi des Hmong au moment de la colonisation française. Plus nostalgique que vraiment spectaculaire... La nostalgie s'estompant un peu lorsque nous apprenons que ce roi était aussi le principal baron de la drogue du coin, encouragé en cela par les français... Quelle époque!!!
Le lieu du bivouac manque un peu de charme. C’est la cour d’un pensionnat, un joyeux capharnaüm qui, le soir venu, se transforme en chahut indescriptible. Certains raiders, redevenus potaches pour l’occasion, déclenchent à leur tour une java, qui n'empêche pas Henri de ronfler.
Au matin, il fait gris et nous ne tardons pas à reprendre la route... une route assez longue de 290 bornes, sans intérêt majeur. Le ciel est trop plombé, le paysage abimé par les travaux et les barrages (nous en avons vu au moins une quinzaine depuis notre arrivée dans ce pays), et les virages exagèrent vraiment. Bon, n’exagérons pas, c’est joli quand même...
Et les belles scènes ne manquent pas.
Les femmes sont remarquables, hier elles avaient des jupes plissées colorées, aujourd’hui, elles sont en noir bordé de rouge avec un soupçon de blanc, beaucoup plus austères, voire puritain, mais d’une élégance folle...
Chouette ! Un marché de bord de route... On ne s'en lasse pas!
Aïe, pauvre chien qui va finir en ragout... Ames sensibles, s'abstenir de trop regarder l'image...
Presque toutes femmes mangent des esquimaux sur ce marché!
Elles ont de beaux bijoux (souvent ornés d'une sorte de triskel, si, si...) et les hommes de sacrées caquettes...
Et celle-ci est une des rares coiffées de cette parure de métal. Encore une nouvelle ethnie. Promis, je me documente en rentrant...
Super ! Un musicien sur le pas de sa porte...
Yeeees ! Des gamins qui font un triomphe à notre pique-nique...
Il faut attendre la quasi-fin d’étape, une piste toute pourrie d’une vingtaine de kilomètres, pour pousser le « Waouhhhhhhhhhhhhhh ! » du jour.
Les reliefs en pains de sucre, on commençait à s’habituer et à en être blasés. Mais lorsqu’ils sont posés au milieu des champs cultivés où s’affairent les paysans et paissent les buffles, et qu’apparaissent ces bottes de paille de riz en forme de greniers à blé dogons, c’est l’extase. Surtout dans la lumière magique du soleil renaissant de fin de journée !
Ce soir, nous sommes aux chutes d’eau de Ban Gioc, littéralement posés sur le pointillé de la frontière chinoise, à l’extrême nord-est du Vietnam. Il paraît que les portables s’y mettent automatiquement à l’heure chinoise, une heure de moins qu’ici.
Demain, nous irons voir les chutes à l’aube... en espérant que le réveil ne sonnera pas une heure trop tard !...
Moi, je vais me coucher. Pas de blog, ce soir, la Wifi déclare forfait... et moi aussi.
... Et je reprends là où j'en étais restée, nous sommes le 15 novembre à Lang Son, 200 kilomètres plus loin. Ici, la wifi marche bien et je vais poster cet épisode sans plus attendre. Tout à l'heure, je vous raconterai notre journée. En attendant, voici quelques saluts du Vietnam.