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Chez les Wodaabe du Tchad : le Geerewol (toujours...)

Ca y est! Merci la Wifi! Après 2 jours de route vers Moraira, c'est reparti pour un nouveau post!

Mais comment est-ce possible??? Je ne vous ai pas encore transmis les mots magiques, ceux qu'il faut savoir pour communiquer ou mieux, communier avec les Wodaabe, dans les rencontres innombrables avec ceux que nous rejoignons, que nous croisons, que nous observons, qui nous appellent... Il suffit de 3 mots, prononcés plusieurs fois dans l'ordre ou le désordre, hussé (prononcer oussé), barka (en roulant le r), djam (parfois complété en bali djam), et tout est dit : bonjour, merci, bienvenue, ça va mon pote? quel bonheur d'être là! c'est trop cool..., qu'est-ce que t'es beau!!!

Après un violent orage le premier jour, qui a failli emporter les tentes avant de les inonder (en tous cas la nôtre et celles de Christine et Hélène), et a sonné le glas pour le Canon G9X d'Henri, le temps s'est calmé les jours suivants (entendez est revenu à une chaleur de bête avec 90% d'humidité), laissant juste le sol un peu boueux, au moins une après-midi. Vive les tongs et les sandales!

Les photographes peuvent se déployer sur le terrain...

Celui qui a dit que la photographie était une rencontre avait raison...

Celui qui a dit que la rencontre n'avait pas toujours besoin de photographie, aussi...

Mais moi je dis qu'il faut vraiment être motivé pour passer du temps dans le studio photo de la tente mess exposée en plein soleil. Ou alors, comme les Wodaabe, être immunisé contre la chaleur et la transpiration... (ou presque)

Soyons sérieux 5 minutes. Je trouve que ces photos et leurs sujets reflètent bien le Pulaaku, le code d'honneur ancien et traditionnel des Wodaabe, avec ses 5 valeurs : la patience (munyal : réflexion avant d'agir, endurance et calme), le contrôle de soi (semteende : pas d'actions honteuses, réserve, gentillesse), la modestie (nedhingo : humilité, soumission aux règles, jouer son rôle dans la communauté), l'intelligence (hakkilo : adaptation, astuce face aux difficultés, intelligence de décision), et le respect (bernde : sens de l'honneur, respect de soi-même et des autres). Pas vous?

Les 5 minutes sont passées...

Quel homme !!!!!

Comme disait ma grand-mère : "S'il était dans mon lit, je n'irais pas dormir dans la baignoire!!!"

Mais comment font-ils pour être aussi jeunes et beaux???

La prochaine fois, pense à mettre ton tablier, Vincent...

Aldo, enlève ton masque, on t'a reconnu!!!

Bon, trèfle de portraits, on était pas là pour voir des danses et des choix???

La chaleur et l'ambiance montent. Les Sudosukai et les N'djaptos sont fin prêts, en rangs de plus en plus fournis. Ils sont même à fond.

C'est parti!!!!!!

Des participants non danseurs (coachs? modérateurs? organisateurs?) mais omniprésents, font régulièrement reculer la ligne, parfois à grands coups de bâton qu'ils font claquer sur le sol. Mais elle revient à chaque fois, comme une vague, de plus en plus agitée et grimaçante...

... se rapprochant des spectateurs, et notamment des femmes, qui observent et attendent leur heure...

Justement, c'est l'heure du choix. Il y en aura plusieurs, en fin d'après-midi et la nuit (car les danses se prolongent très tard, et même la nuit entière, le dernier jour du Geerewol.

Très dur à photographier, ce choix fait par 2 ou 3 jeunes femmes, parfois les mêmes d'ailleurs... Tout le monde, touristes comme Peuls, veut être au premier rang, pour voir, photographier, filmer. Ce qui crée de la bousculade et des énervements ("Mais poussez-vous les gosses!", crie cette photographe française d'un des 2 autres groupes de touristes amenés par Tommaso, et qui finit d'ailleurs par pousser physiquement les gamins Woodabe agglutinés devant elle, dont on pourrait d'ailleurs penser qu'ils sont chez eux... Il faut dire à sa décharge que les locaux les malmène encore plus et sans aucun ménagement!).

Voilà un choix : cette jeune femme est Sudosukai et choisit parmi les N'djapto. Les jeunes femmes N'djapto choisissent parmi les Sudosukai. Ce qui illustre une fois de plus la sagesse de ce peuple Peul : les unions croisent les clans, ce qui réduit les risques d'endogamie et resserre encore les liens inter-clans.

Ce que vous ne voyez pas sur la photo, c'est la danse du choix : la tête couverte de son voile, les genoux un peu pliés comme pour attaquer une pente en ski, elle avance interminablement un pied après l'autre, millimètre par millimètre, en balançant son bras droit, puis, lorsqu'elle est assez prêt, touche furtivement sa cible et part en courant.

Lorsque les choix sont faits, les danses festives commencent. Les chants sont polyphoniques, lancinants et magnifiques. Les rythmes s'accélèrent, scandés par les claquements de mains et les voix rauques. Impossible d'y résister. Et d'ailleurs, nous n'y résistons pas, suscitant des rires et des remerciements appuyés et chaleureux des sectateurs et des danseurs qui ont l'air vraiment d'apprécier notre participation.

Et si je concluais le post sur cette image? Difficile de continuer après ça...

Le blog continue, lui. Il y aura encore un post demain pour vous conter le début de la transhumance.

A suivre donc, si vous n'en avez pas assez !

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