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Raid Sahara dans le grand sud algérien

Ce 2 janvier à Paris, il fait bien gris et humide...

C'est le moment idéal pour faire un petit tour au soleil. Dans ce grand sud algérien où nous venons de passer 3 semaines de raid 4X4 fin novembre début décembre, par exemple. Ca vous dit? Allez, on vous embarque, c'est parti...

"Le désert algérien?... C'est pas un peu dangereux, ces coins là?"

"Tassili N'Ajjer, Tadrart, Djanet,... le bol ! Je peux partir avec vous? Je rêve d'y retourner depuis au moins 20 ans..."

"C'est près de la frontière libyenne et des puits de pétrole, non? Ils acceptent les touristes là-bas?"

" Allez-y, n'hésitez surtout pas, c'est un des plus beaux déserts du monde!"

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les réactions à ce type de voyage sont contrastées. Et la plus encourageante n'est certainement pas celle des autorités algériennes!!! Pour obtenir ce visa, il nous a fallu des trésors de patience, une foi à soulever les montagnes, et une grande, une très grande persévérance.

L'autorisation du Ministère des Affaires Etrangères algérien n'a été transmise aux différents consulats que plus d'1 mois après l'achèvement des différentes formalités préalables par l'agence réceptive de Djanet. Entre temps, refus des consulats de prendre nos dossiers, d'où la nécessité de multiples allers et retours, moins gênants toutefois pour les parisiens que nous sommes que pour certains participants provinciaux résidant à plusieurs centaines de kilomètres du consulat où ils devaient se rendre... Résultat, nous avons récupéré notre visa le 14 novembre, pour un départ de Paris le 16...

Il faut dire que depuis la réouverture au tourisme de la zone de Djanet, les autorités locales sont débordées: 1200 autorisations délivrées pour la période touristique allant de septembre 2018 à février 2019. Un véritable afflux après des années de grand vide, auquel la bureaucratie algérienne a un peu de mal à faire face!!! Au final, le tourisme est vécu, ou plutôt subi, comme un mal à peine nécessaire, surtout lorsque, comme nous, les visiteurs arrivent avec leur voiture!!!

Partis de Marseille en ferry pour Tunis le 17 novembre, nous avons rallié Tozeur et, dès le 19 novembre au matin, nous passions la frontière à Taleb Larbi. Enfin, plus facile à écrire qu'à faire... Il nous a fallu presque 7 heures pour nous extirper des frontières tunisienne et algérienne et nous mettre en route, et une bonne demi douzaine de collectes de tous les passeports, cartes grises, récupération, re-collecte, re-récupération, etc., etc.... Merci la police, merci la douane (qui n'a même pas mis ce temps à profit pour fouiller la moindre voiture...), et merci la gendarmerie à qui nous devons bien 2 heures d'attente pour que l'escorte pourtant dûment programmée veuille bien arriver et démarrer.

Et pendant qu'Henri profite de ce temps mort pour faire un portrait ou deux, laissez-moi faire une amorce de présentation...

Nous, c'est 8 voitures (nous devions être 9 mais le matin du départ, Jipé a pris la douloureuse et sage décision de renoncer : les problèmes de dos de sa co-équipière et tendre épouse auraient transformé pour elle ce raid en enfer...) : 6 Toy, 1 Hummer et 1 Patrol, celui de Nicolas, notre vénéré guide et organisateur de Geko Expéditions, un authentique et néanmoins suisse out-of-the-beaten-tracks.

16 passagers, 6 suisses, 1 belge et 9 français, 6 femmes et 10 hommes. Je vous épargne la moyenne d'âge, un peu plombée par le fort pourcentage de retraités (75%), mais fort heureusement compensée par la présence de 2 éminents neuro-chirurgiens (suisses et quasi-retraités eux aussi, mais bon...).

Voilà Hans...

Et voilà Thomas...

Si si, je vous assure... Des neuro-chirurgiens...

Vous voulez voir les voitures? Vous êtes sûrs? Parce que vous allez les voir assez souvent dans ce blog... Bon, je vous les montre de loin.

Et qui dit raid 4X4 dit mécano. Le nôtre s'appelle Jo et il est belge, mince comme une anguille et souple comme un chat.

Bon, là il est occupé... Vous ferez sa connaissance et celle du reste du groupe plus tard...

La gendarmerie est enfin prête à partir et nous nous mettons en marche vers nos premières étapes, Hassi Messaoud d'abord puis In Amenas, plein sud.

Nous n'arriverons à Hassi Messaoud qu'à 22h30. La faute à la gendarmerie, qui se fait attendre à chaque changement de convoi, et... aux gendarmes couchés, qui nous obligent à ralentir avant, pendant et après le passage des villes. La gendarmerie à votre service... Tu parles!!!

Nous avons d'ailleurs failli arriver beaucoup plus tard car notre dernière équipe d'escorte ne dépasse pas les 80km/h. Il en reste 250 et la nuit est tombée depuis longtemps! A la station service où ils s'arrêtent pour faire le plein (ils ne pouvaient pas le faire avant???), ils nous avouent qu'ils craignent de se prendre un dromadaire... Il faut dire que les panneaux qui alertent contre les risques de traversée ne mentent pas... Heureusement pour nous, nos gendarmes, pressés de rejoindre leurs pénates, décident finalement d'accélérer avant de jeter l'éponge et de faire demi-tour bien avant d'arriver à Hassi Messaoud...

Encore une longue étape vers In Amenas, une ville dortoir pétrolière, fortifiée depuis l'attaque de djihadistes venus du Mali en janvier 2013. Le responsable de la base de vie dans laquelle nous bivouaquons nous donne les consignes de sécurité réglementaires : un coup de sirène, c'est un exercice d'alerte, il faut se rassembler près de l'entrée; trois coups de sirène, c'est une vraie alerte; il ne faut surtout pas sortir des voitures... Mais seuls les aboiements des chiens nous empêcheront de dormir. Vivement le désert!!!

Les routes sont bien monotones et les kilomètres n'en finissent pas de se traîner entre les étendues plates et arides, les usines d'extraction de pétrole et les bouches d'évacuation de gaz qui flambent allègrement...

Même les dromadaires, dégoûtés, partent parfois dans la mauvaise direction...

C'est dire si nous apprécions les rares points de vue offerts par la fin ou le début d'un plateau.

Les photographes se déchaînent.

Il y en a même qui perdent un peu les pédales...

Les stations-services nous consolent tout de même de tous ces kilomètres...

Il faut dire qu'à 13 cents d'euro le litre de gazoil, on serait presque tentés d'en faire le double...

Cet El Dorado des champs pétrolifères et gaziers algériens attire une forte immigration des pays voisins, Niger, Mali...

Comme les jeunes vendeurs nigériens de cette buvette de fortune qui nous offrent le thé...

ou ces gamins qui réinventent l'éternel jeu des rues africaines.

Mais nous rencontrons aussi un groupe de touristes raiders libyens venus bourlinguer joyeusement dans le désert algérien. 4X4 bien rustiques et Far West au rendez-vous!!!

Avec tout ça, il nous faut 3 journées pour faire les 1300 kilomètres entre la frontière et Illizi, où nous perdons encore 3 bonnes heures pour récupérer les dernières autorisations nécessaires pour circuler seuls deux semaines dans le désert. Nous aurons ensuite une dernière escorte sur 150 kilomètres avant de sortir du goudron et de rouler de nos propres ailes. Comme dit NIcolas, le désert algérien, ça se mérite!!!

J'arrête là pour ce premier post, mais vous aussi, vous avez mérité un petit avant-goût de ce qui nous attend dans les prochains jours. Et puis, j'ai envie que vous vous reconnectiez pour découvrir la suite!

Et hop!

A suivre!

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