Le 21 novembre, nous voilà enfin arrivés dans ce désert dont nous rêvons depuis bien longtemps... Enfin arrivés et enfin seuls ! Plus d'escorte, juste nos 8 véhicules et Amomen, notre guide bédouin, qui nous a rejoints à Illizi.
Juste avant de quitter le goudron et de bifurquer sur la piste, Nico avait demandé à Hans, qui fermait la marche, si le convoi était bien regroupé devant lui. Et Hans, dont le français, toujours très travaillé, atteint parfois des sommets de poésie et de créativité, avait répondu : " Nico de Hans, oui : cohérent, adhérent et englouté!" Vérification faite auprès de l'intéressé, englouté s'avérait être une abréviation de agglutiné... "Allez, on dit au revoir au goudron!" avait alors conclu Nicolas. Ce à quoi un petit malin (qui se reconnaîtra) avait rétorqué: "C'est vrai qu'ils étaient collants, mais de là à appeler les gendarmes comme ça!!!"
Allez! On se remet au présent pour raconter la suite. Sinon, je sens que la concordance des temps va vite me pourrir ce blog...
Premier de nombreux bivouacs loin des chiens et des muezzins...
Mais qu'est-ce que c'est que cette tache rouge dans les rochers ?
C'est Amomen qui cache son bois, en prévision d'une prochaine visite dans les parages. Ici, le feu est précieux et le bois rarissime. Et Amomen le sait...
Nous découvrons nos premiers paysages de ouf, dès le premier matin :
D'ailleurs, les oufs, pardon... les fous ne sont pas loin. Je vous présente Monique et Paul. Ce qu'ils essaient de faire est plus mystérieux, sans doute une coutume suisse pour dire bonjour...
N'y voyez aucune relation, mais voilà nos premiers ânes sauvages. Des gazelles, nous ne verrons malheureusement que des traces et la course effrénée ("déchaînée", Hans?) de l'une d'entre elles, très loin de nous...
Tels que vous les voyez, ils doivent être en train de regarder passer les vaches qui décorent la voiture de Paul et Monique... Ca n'est pas tous les jours qu'ils ont l'occasion de voir des dessins de vaches suisses par ici... Ca les change des peintures rupestres!
Justement, il est temps de faire notre première halte pour admirer des peintures rupestres... mais pas la dernière! A croire que le Sahara était peuplé de peintres et de dessinateurs il y a 10000 ans. En tous cas, il y avait du monde et beaucoup plus d'animaux qu'aujourd'hui! Encore un peu de patience pour voir les peintures et les pétrographes rupestres... C'est comme le désert, ça se mérite et je vous assure que vous finirez, vous aussi, par vous en lasser!!!
En attendant, vous reprendrez bien un peu de paysages?
Mais, mais, mais... c'est de l'eau ou un mirage?
De l'eau !!!! Il a beaucoup plu les mois précédents et le désert est vert et troué de gueltas... Le mirage, ou plutôt l'illusion de Nicolas, c'était de penser pouvoir passer tout droit. Pas question de s'aventurer dans cette zone inondée ! Il va falloir prendre au large pour la contourner.
En attendant, les hypothèses vont bon train sur les volatiles posés au milieu du lac : pélicans pour les uns, aigrettes pour les autres, cigognes pour certains, ont-ils pied, voguent-ils ou sont-ils plantés sur des pattes d'échassiers ? Ni les jumelles d'Henri ni Jo du haut de son perchoir n'arriveront pas à nous départager... Et ce qui est sûr, c'est que nous n'irons pas voir de plus près!
Qui dit désert dit aussi puits... En voilà un à éolienne .
Petite démonstration d'Amomen
S'arrêter à un puits est une des meilleures façons de rencontrer du monde dans le désert... CQFD
Amomen est décidément un guide précieux. Comme tous les Touaregs du coin, c'est un champion pour trouver les zones autrefois habitées et tellement balayées par les vents qu'elles n'en finissent plus de faire affleurer débris de poteries et pointes de flèches dont Henri raffole (mais chut!!!!...).
Mais lui, en plus, il trouve des vipères des sables et croit à leur magie... "Ni fais pas ça !" dit-il à Christian qui fait mine de lui lancer une pierre, "sinon il va ti riconnaître, ti suivre jisqu'à chi toi et ti tuer..." Je tiens à dire à ceux qui me taxeraient de raciste parce que je tente de rendre par écrit l'accent d'Amomen que je m'en fous et que je trouve simplement son parler savoureux. C'est celui qui rend si drôles ses devinettes du soir, dont voici un échantillon : "Ji sors du ventre di ma mère et ji gratte li ventre di mon père. Qui suis-je? " ".....?....." ".....?....." "La limite!!!!" "....????????....." "Aaaaah oui!... l'allimitte!!!!!" (si vous trouvez, c'est que vous parlez l'Amomen couramment)
Et il hypnotise les lézards. Je vous jure que c'est vrai et je vous le prouve...
Et hop, un petit massage de l'abdomen...
Le lézard dort... Et c'est sans trucage. Dingue, non???????
Sacré Amomen!!!!
C'est tout pour aujourd'hui. Demain, nous attaquons les dunes... Ca va décoiffer!!!!!
Un petit avant-goût?
A suivre!