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Journée guerrière à Alicante

Dimanche 26 novembre, la journée sera culturelle et alicantine pour l'UFTM. Au programme de cette excursion dans la capitale de la province, une visite guidée de l'exposition évènement Los guerreros de Xi'An au Musée Arquéologique d'Alicante, suivie, après déjeuner, de la découverte du château de Santa Barbara qui domine la ville. Et 23 participants, dont 22 remplissent à 8h30 pile poil le minibus affrêté à Moraira (Muriel et Michel, Nathalie et Jean-François, Béatrice et Edouard, Fanny et Michel, Béatrice et Mario, Monique et Patrice, Yvette et Claudy, Anne et Michel, Henri et moi, Nicole, Guy, Philippe, Pascale). La vingt-troisième, Françoise, nous rejoint directement au musée.

Juste le temps de passer un coup de fil à maman, de prendre un café pour se réveiller...



ou de se rendormir au soleil...



Et il est l'heure de nous plonger, comme l'annonce le musée en toute simplicité, dans "L'héritage des dynasties Qin et Han"! Et hop! Quel rythme! Quelle organisation!!!



S'agissant d'une journée culturelle, un minimum de contexte historique s'impose... Nous sommes en Chine en 221 avant J.C. et la guerre pour le pouvoir fait rage depuis 2 siècles au bas mot. Depuis 25 ans à la tête d'un des royaumes, Qin Shi Huang a finalement vaincu tous ses rivaux. Il devient le premier empereur de Chine et fonde la dynastie Qin, aussi flamboyante que courte puisqu'elle s'achève à sa mort en 210 avant J.C. Totalement mégalo et en quête de vie éternelle (Elon Musk avant l'heure en quelque sorte...), il se fait construire une nécropole grande comme Manhattan, gardée par une armée d'argile, constituée de plus de 8000 soldats, 150 cavaliers, et 130 chars tirés par 520 chevaux... Dingue non?




Dingue, mais d'une beauté saisissante. Comme cette exposition, à la muséographie éblouissante, qui rassemble autour de quelques unes de ces statues, des pièces de la Chine de l'époque, également trouvées dans le tombeau de l'empereur ou d'autres tombes. Ces cloches en bronze sculptées sans heurtoir et sur lequelles il fallait taper...



Cette statuette représentant des acrobates en équilibre pour l'éternité...



Ces figurines humaines d'un graphisme incroyablement stylisé mises en abîme dans un miroir...



Ces animaux de la vie quotidienne à l'inverse terriblement réalistes...



jusqu'à cette truie pleine dont le ventre touche le sol...



Ou ce cygne en bronze, forgé en utilisant la technique de la cire perdue, directement inspirée du monde antique européen grec ou romain... Je n'ai pas bien compris lequel, un peu embrouillée par l'élocution essouflée et le français approximatif de notre guide...



Une guide indéniablement pleine de bonne volonté, mais gênée par les grésillement du micro (qu'elle a fini pas couper) et tous les gens dans sa tête qui lui dictent des "qu'est-ce qu'il passe?" et des " la question c'est que..." laissant de moins en moins de place aux informations utiles...



Et pourtant, il y en a des choses à savoir... Par exemple, ce monolithe invraisemblablement lourd, couvert d'une ancienne calligraphie, serait l'un des tomes d'une collection de 10 livres de poèmes.


racontant des évènement sociaux, politiques et culturels de l'époque... Pas de pages à tourner mais des ouvrages de poids...



Et, contrairement aux apparences, ceci n'est pas Dark Vador, mais une armure retrouvée parmi les statues, qui étaient assemblées membre par membre et pièce par pièce...



... par des milliers d'ouvriers, dont peu étaient volontaires et beaucoup sont morts à la tâche... Comme le dit Bertolt Brecht sur un des murs du musée : "Que sont devenus les maçons la nuit où s'est achevée la Muraille de Chine? Tant d'histoires, tant de questions."



Le monde était déjà très cruel en ce temps-là... Mais au moins les figures d'argile remplaçaient les concubines et serviteurs enterrés avec leur seigneur... Même Confucius, des siècles auparavant, parlait sans mollir des sacrifices humains. ("Servez-les maintenant qu'ils sont morts comme s'ils étaient vivants, maintenant qu'ils s'en sont allés comme quand ils étaient avec nous.") C'est ce qui s'appelle un contrat à durée éternelle...



Allez... Histoire de détendre un peu l'atmosphère, ceci n'est pas un Père Noël avant l'heure mais une figurine de soldat peint, un modèle réduit en quelque sorte. Pas très écologique tout de même, car l'exposition nous révèle que peindre un seul guerrier nécessitait la résine de 25 arbres à laque de Chine. Et il y avait 8000 guerriers. Des arbres, il en a fallu 200.000....



Avant de découvrir le clou du spectacle, je vous propose de flâner un peu dans les allées de l'exposition, histoire de faire durer le plaisir et de vous faire partager notre émotion...

En noir et blanc...



En couleur...



Et en rouge impérial. Chut, l'empereur est là....



Mais nous voilà arrivés dans la dernière salle, celle qui accueille la dizaine de guerriers originaux de l'armée d'argile prêtés par la Chine.



Ce sont peut-être des guerriers aux pieds d'argile mais ils sont plus grands que nature (1,80m), surtour les officiers, et d'une beauté stupéfiante.



Tous différents, comme les 8000 paraît-il dont chacun a un visage unique.

Voici un général reconnaissable à sa coiffe...



Un profil d'officier de la noblesse reconnaissable à son chignon haut placé (dixit notre guide, qu'est-ce-qu'il-se-passe-les-gens-du-peuple-ont-le-chignon-bas)...



... comme celui-là...



Et voici un représentant de la bureaucratie militaire...



Un étrange face à face, séparés par une vitre et plus de 2000 ans...



Encore un dernier pour la route, plus petit que ses copains et pas mis sous cloche. Belle moustache...



Waouh! Quelle exposition!!! Ça me réconcilierait presque avec le soft power chinois... Enfin, bon, faut pas exagérer quand même...

C'était une blague!!!!!!!!!!!!!



Merci d'être venue Françoise et à très bientôt...



La journée n'est pas finie. Santa Barbara et son histoire guerrière nous attendent.



Nous allons y passer plus de 2h30 avec Ivan, notre guide francophone, passionné et passionnant, et, ce qui ne gâte rien, au français quasi parfait... Je vous épargnerai néanmoins une grande partie de ses explications (il aurait fallu prendre des notes et je ne suis pas sûre de l'intérêt, une fois sorti du contexte, de relater par le menu la génèse du blason d'Alicante et la chronologie guerrière du fort, du coup j'invite les amateurs d'héraldique et les fous de stratégie militaire à se reporter à des ouvrages spécialisés...).



Un bref résumé des faits suffira... Question blason et devise, Alicante semble avoir piqué ceux d'une autre ville avant de retrouver les siens, mais personne n'est sûr de rien et le sujet fait débat. Question guerrière, le fort a passé son temps à être agrandi, remanié, consolidé avec des murailles tour à tour droites, en zigzag puis incurvées, des portes qui apparaissaient, disparaissaient et réapparaissaient. Tout ça pour être bombardé, rebombardé, en partie détruit par une explosion gigantesque, être attaqué puis occupé successivement par les français, les anglais et re-les français entre le 17è et le 18è siècle, de guerre de succession espagnole en conquête napoléonienne. Et dérision suprême, finir totalement inutile depuis le 19è siècle et l'apparition des guerres modernes dans lesquelles une place forte plantée à 170 mètres au dessus de la plaine devient la cible idéale quelles que soient ses défenses. Et surtout des canons aussi ridicules...



Fais gaffe quand même Claudy, on ne sait jamais...



En fait, Alicante a le beau mais très inconfortable privilège d'offrir à des envahisseurs un accès privilégié vers le centre de l'Espagne par la brèche et la voie de circulation que constitue le fleuve Viñalopó. Ce pourquoi la ville a été surnommée "puerta y llave de los reinos de Castilla" (porte d'entrée et clé des royaumes de Castille).



Au 20è siècle, le château de Santa Barbara a connu à nouveau de tristes heures de gloire en devenant une prison d'abord utilisée par les républicains au début de la guerre civile, et surtout ensuite par l'armée franquiste.



Ce que nous regardons tous pensivement, ce sont ces dalles gravées par les prisonniers qui ont voulu laisser la trace de leur passage et peut-être de leurs dernières heures, comme ce "prisonnier rouge"...



Détail sordide de l'histoire, si j'ose dire... Ces latrines destinées aux prisonniers au dessus du gouffre... Sans commentaire...



Ça monte dur. Heureusement qu'il y a des bancs...



Souris Philippe, tu es photographié!!!



Et nous voilà enfin tout en haut du chateau...



Avec une vue qui mérite un panoramique... Voilà, c'est dans la boîte!



Ce goéland semble particulièrement apprécier...



Eh! Ho! On peut en parler de ton droit à l'image... C'est pas la peine de me foncer dessus!!!



Moi, je suis toujours d'accord pour une photo mon chéri, surtout quand elle est bonne...



Celle-là résume notre journée en une image : le musée arquéologique au premier plan pris depuis le château de Santa Barbara.



Il est 17 heures passé, temps de reprendre notre minibus de compète pour rentrer à Moraira... En route mauvaise troupe (c'est de circonstance pour une fin de journée guerrière!)



Et voilà! Adieu la Chine de la dynastie Qin et adios Santa Barbara !!!

A suivre pour de prochaines aventures, moins culturelles et historiques, plus nature mais pas forcément moins inoubliables pour autant!!!


2 Comments


baudouinbranders7
Nov 27, 2023

Toujours un plaisir de t'accompagner dans ces magnifiques découvertes qui coïncidait, hélas, avec la finale de la coupe Davis à Malaga, très belle ville extrêmement active.

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Denise Abril
Denise Abril
Nov 27, 2023

Une journée bien remplie avec deux découvertes pour ceux qui avaient la chance d'y participer et qu' on suit de loin avec le même intérêt ! 👍👏👋

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