Dimanche 5 février, la situation est grave : à partir de demain, IL PLEUT!!! et ce, pour une durée indéterminée!!! Il est donc urgent de sortir de nos maisons. Les uns (Sylvie et José) partent refaire la boucle du Tossalet, dont José a été privé mardi pour cause de padel. Les autres (Anne et Michel) enfourchent leurs vélo pour explorer la route entre Pego et le Mirador de Xap, un "billard" vanté (et un peu sur-vendu) par Henri. D'autres autres (Marie et Bernard) vont ménager leurs genoux et chercher la neige en randonnant (en douceur?) au Castellet à partir de Castell de Castells (que de châteaux!!!!)...
Et nous? Et nous? Eh bien, Henri nous a dégoté une rando de compète au dessus de Gandia, et d'un village perdu au milieu des champs d'orangers, Simat de Valldigna, avec une cerise sur le gâteau, la visite de son incroyable monastère royal, construit dans la première moitié du XIVème siècle.
Notre point de départ est à une heure de chez nous et il faut compter au bas mot cinq heures pour la randonnée, sans parler du monastère. Y'a intérêt à se lever à l'aube. Mais quand on aime, on ne compte pas...
Simat de Valldigna est loin d'être ce petit village tranquille que nous nous attendions à trouver à 9 heures un dimanche matin. Survolté, tous hauts-parleurs dehors, débordant de voitures dans tous les sens, il accueille une compétition de trail, ses 5000 coureurs, ses spectateurs et les familles de tout ce petit monde... Autant dire que nous nous sentons un peu de trop et que trouver une place de stationnement est un exploit...
On vous laisse à votre course messieurs dames. On se reverra peut-être dans la montagne. Nous, on a une longue rando sur le feu et une visite de monastère au programme. Et on ne va pas traîner parce qu'il fait drôlement frisquet!!!
Le monastère est encore fermé et nous regarde passer derrière son haut mur. Nous reviendrons plus tard...
Quand je vous disais qu'il fait froid...
Le parcours démarre dans les champs d'orangers. De toutes façons, il n'y a que ça par ici, la plupart des arbres encore lourdement chargés, d'autres, comme ceux-ci déjà récoltés et ne laissant que des oranges abimées au sol... Glaneurs et glaneuses, vous êtes les bienvenus !!!
Nous croisons parfois quelques éléments de décor insolites, comme cet improbable bassin vide dans lequel il est interdit de nager. Pas de risque, même s'il était plein, vu la température!!!
... ou ce quasi baobab qui n'en est pas un.
Notre première destination est le château en ruines de Marinyén, perché sur son piton rocheux (encore appelé Castillo de la Reina Mora, suivant une légende populaire qui veut qu'une reine se soit jetée dans le vide depuis cette fortification).
Là-haut...
Toutes les ruines ne se valent pas, et Dieu sait qu'il y en a dans la région... Mais celle-là peut concourir pour la palme des plus impressionnantes! Je vous laisse juges.
Rassurez-vous, elle n'est pas hantée par l'âme de la reine maure ou tout autre esprit tragique. D'ailleurs, et même si ça ne se voit pas sur les photos, nous y avons partagé avec un groupe de randonneurs espagnols (et leurs nombreux chiens) arrivé en même temps que nous, un almuerzo convivial et des considérations sur les vins français et espagnols.
Après cet intermède franco-espagnol où s'étaient glissés un polonais de Poznan et un colombien de Cali (je vous jure que c'est vrai...), nous poursuivons notre boucle dans le massif qui rejoint la sierra de Monduver : la cime de Monduver est le point le plus haut au fond et au centre de la photo, où on distingue des antennes). Nous n'allons pas jusque là, c'est trop loin et d'ailleurs, nous y sommes déjà montés pour notre plus grand bonheur avec le groupe de Calpe le 16 décembre dernier.
Notre petit sentier caillouteux grimpe en douceur et longtemps de sommet en sommet en se frayant littéralement un chemin au milieu d'une végétation particulièrement drue et serrée.
Nous y croisons un autre petit groupe de randonneurs espagnols, dont deux spécimens étonnants de marcheurs drôlement chaussés...
... monsieur en alpargatas locales "de toda la vida" (avec lesquelles il espère être enterré)
... et madame en sandales traditionnelles minimalistes huarache du peuple mexicain Tarahumara (elle ne marche avec rien d'autre...).
Dingue non?????
La vue aussi est dingue. Car voilà que la mer apparaît avec ce qui pourrait être la ville de Cullera.
Il nous reste à longer la cime de Monduver, par un chemin forestier beaucoup plus large, assez long et un peu ennuyeux.
Mais avant d'entamer la descente vers Simat de la Valldigna...
... par le très beau et très poétique chemin de l'eau (ruta del Aigua)...
... intéressons-nous à ce que font nos amis partis eux-aussi en goguette dominicale (c'est une grande première, j'inaugure un nouveau genre de blog, le blog en duplex!!!)
José est content au sommet du Tossalet. Heureusement qu'il n'a pas reculé plus pour la photo...
Michel ne semble pas avoir apprécié le billard de cette route pourtant magnifique et se demande ce qu'il a pu faire à Henri pour susciter tant de haine...
Et Marie sourit pour la photo en se demandant pourquoi diable elle n'a pas apporté ses moon boots...
Et nous, nous reprenons notre descente de schtroumpfs là où nous l'avions laissée...
c'est à dire sur les traces des trailers que nous n'aurons définitivement jamais croisés...
Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour savoir qu'ils sont passés par là...
Nous aussi, sur un chemin vraiment trop beau et un peu trop glissant pour le prendre en courant. Ce serait à la fois dommage et risqué...
Au chapitre des étrangetés de cette randonnée, décidément fertile en insolite, deux dernières trouvailles...
Une oeuvre d'art forestière, baptisée T'AVALEM...
... et une crèche de bord de piste très catholique!
Dernier grand panorama...
...Et revoilà Simat de la Valldigna, précédé de son monastère disproportionné ...
... ses champs d'oranger
où se glissent quelques avocatiers et néfliers, dont les tout premiers fruits se révèlent (quelle émotion!!!)...
... sa mezquita cachée derrière ce-qui-n'est-pas-un-baobab...
... les vestiges de sa compétition du jour et sa place désormais désertée...
... et son monastère enfin ouvert (sauf l'intérieur de l'église, en travaux depuis 2 jours) qu'il nous reste encore un peu de force pour visiter après 5 heures 30 d'une randonnée engagée de16 kilomètres et 530 mètres de dénivelé...
Et hop, c'est cadeau!
Et c'est fini....
Allez, parce que c'est vous, une dernière photo de fleur, et pas n'importe laquelle, l'Asphodèle fistuleux en majesté, ce n'est pas tous les jours qu'on en voit sur nos sentiers... Une vraie diva, et de la haute couture...
Place aux parapluies et aux cirés... On se revoit à la prochaine éclaircie....
A suivre...
Quelle magnifique randonnée.
Un vrai bonheur tes blogs. Avec le café matinal pour commencer la journée complètement dépaysée. Des bises … plein à tous les deux.
Mille mercis à Catherine et Henri-Claude pour ce reportage particulièrement intéressant mêlant nature, culture, botanique et… humour ! Vous me faites voyager à chaque fois !
Un tout grand merci pour ce superbe reportage auquel j'arrive enfin à laisser un commentaire... mais je te lis, chaque fois, avec beaucoup de plaisir et d'admiration !