Mercredi 22 mars, nous avons décidé de rester dans la Vall de la Gallinera et de reconnaître le parcours des huit villages de la vallée en vue d'une prochaine randonnée facile pour l'association de Moraira.
Plutôt que de faire l'aller-retour Benirrama Moraira, et de plomber notre bilan carbone, nous passerons la nuit dans la casa rural El Raconet, qui peut accueillir 4 couples, Marie-Claire et Guy, Françoise et Daniel, Martine et Peto, et nous deux. Et comme nous avons tous un grand coeur, nous avons fait une petite place à un SDF et à ses sacs plastiques, j'ai nommé Philippe...
La terrasse du Raconet nous offre une vue imprenable sur l'entrée de la vallée et les ruines du château d'Almisera, qui veillait sur la vallée aux temps lointains des luttes entre maures et chrétiens et des incursions de barbares.
Pas de barbare à l'intérieur, mais de grandes manoeuvres pour la dînette du soir...
... devant une flambée bien agréable et nécessaire à cette saison... Merci Guy!
Et merci à Marie-Claire pour ses salades créatives et à tous pour les fromages, pains, vins et macédoine de fruits...
Bonne nuit Philippe... Ton lit de camp n'est pas si mauvais au fond... Il est juste un peu court...
La nuit sera courte elle aussi, et le programme de la rando ambitieux. Il devra nous amener au delà de Benissili, à la Font de la Mata où nous attendent 2 de nos 4 voitures, déposées mardi soir.
Quelques heures plus tard... nous entamons notre remontée de la vallée en partant de Beniali, là où se trouve la mairie de la vallée... Les 8 villages sont en effet régis administrativement par une seule municipalité, dont l'équipe responsable change périodiquement, passant d'un village à l'autre. La fête de la cerise, qui a lieu en juillet, a lieu elle aussi dans un village différent chaque année.
Cette fresque murale proclame que La Femme pas plus que la terre ne sont des territoires de conquête. Pas mal, non?
Adios Beniali! Prochaine destination, les 2 villages voisins de Benissiva et Benitaia, situés de part et d'autre de la route...
Benissiva côté place...
... et côté cour...
Ici, il n'y a pas que le ciel qui est bleu...
Ici, ce ne sont pas les habitants qui s'asseyent sur les bancs pour regarder passer les touristes... Les habitants sont mobiles même quand ils sont bien vieux. Je ne sais plus si c'était à Benissiva ou à Alpatro ou peut-être à La Carroja mais ils étaient de sortie, hommes et femmes, sur leurs déambulateurs... Il y avait même une infirmière qui courait après une vieille dame et ses roulettes, en lui demandant où elle allait comme ça...
Un des innombrables lavoirs de la vallée, au temps où les femmes (les hommes ne faisaient pas la lessive) prenaient place autour du bassin notamment en fonction de leur état de santé, les bien portantes au fond, les malades à l'entrée. Aujourd'hui, plus personne ne vient, même pas le cantonnier visiblement...
Les champs de cerisiers bien rangés attendent la floraison. Faudra-t-il une semaine, dix jours, une quinzaine? Les paris sont ouverts...
La salsepareille (d'Europe) abonde dans les fourrés. C'est tout de même curieux qu'il n'y ait aucun Schtroumpf par ici!!! C'est pourtant leur mets préféré... Il paraît qu'en Espagne, Schtroumpf se dit Pitufo. Et pourquoi Pitufo? Parce que, d'après Daniel, faire dire le mot Schtroumpf à un espagnol, c'est prendre le risque de le laisser coincé dedans...
Et pendant que les cistes cotonneux accueillent abeilles et cétoines à leur table...
... nous continuons de marcher tranquillement à l'ombre des grands pins
... et des oliviers centenaires aux troncs incroyables...
Les plus jeunes et les plus fous d'entre nous, en manque de montées abruptes et vertigineuses, grimpent aux caroubiers, tels Tarzan dans la jungle...
On se rafraîchit à l'eau des fontaines... Encore une, plus propre celle-là...
Et voilà déjà La Carroja, le cinquième village et son clocher en forme de minaret...
sa fontaine...
Philippe nous échappe régulièrement et part en éclaireur... pas toujours dans la bonne direction.
Alpatro est en vue. C'est là que nous devions déjeuner en cours de circuit mais nous sommes en avance et nous décidons de continuer jusqu'au bout et de récupérer les voitures avant le repas.
Alpatro est un village d'artistes. Chaque regard de compteur d'eau de chaque maison est un tableau : animaux, petits personnages, camions, scènes ou objets de la vie de tous les jours y sont représentés. Comme l'explique celui-ci, il s'agit d'embellir le village en peignant les portes des compteurs d'eau potable des maisons... Et chaque dessin, parait-il, a un lien avec l'histoire de la maison ou de la famille qui l'occupe...
A la sortie d'Alpatro, nous croisons un champion toutes catégories du ramassage d'asperges sauvages... La chance!!!!!
Nous avons raté le tout petit village de Llombai, mais Benissili, le dernier de la vallée ne peut pas nous échapper...
Avec, derrière lui, la Forada et son trou qui, vu d'ici, ressemble au chas d'une aiguille...
Un anglais nous y accueille, debout à côté de sa voiture, coffre ouvert sur un seau d'oranges. Vous montez au château arabe? nous demande-t-il dans la langue de Shakespeare (il est anglais tout de même, il ferait beau voir qu'il parle espagnol...) avant de nous lancer des oranges (les anglais sont strange parfois... au lieu de nous les lancer, il pourrait nous les donner), ce qui amuse beaucoup Henri qui les intercepte pour la plupart.
C'est exact qu'il y a un second château maure qui, du temps d'Al Azraq, le dernier chef de guerre maure de la région, fermait la vallée. Mais nous n'y monterons pas aujourd'hui, trop tard, trop chaud...
Pour l'heure, direction La Font Mata. Enfin... presque! C'est joli mais ce n'est pas du tout par là Font Mata, les gars...
Demi-tour. C'est par là... au dessus du village de Benissili, sur le versant de la montagne, avec un chemin caillouteux et rocailleux comme on les aime...
et la vue sur la plaine cultivée et, tout en haut, les ruines du Castell d'Al Azraq!
C'est là que nous mettons le point final à cette reconnaissance de 11 kilomètres et 340 petits mètres de dénivelé, qui nous aura pris 4 heures.
Non, pas tout à fait, il nous reste à revenir à Alpatro où nous retrouvons Marie-Claire pour déguster une fideúa de la montanya avec ses délicieux caracoles (escargots) et ses boletus (champignons).
Juste le temps pour Philippe, qui a peut-être mal dormi, de faire une petite sieste...
Et à vos fourchettes !!!...
Avec tout ça, nous sommes déjà jeudi soir et j'arrête le blog... jusqu'à la prochaine fois...
A suivre...
Quelle richesse d infos outre les photos ! Depuis Bruxelles ,à vous lire , j ai l impression d avoir été de la partie tellement tout est bien relaté et photographié !
Merci et à la prochaine fois sur ton blog , Catherine !
Superbe reportage comme à chaque fois et qui va m'aider pour notre sortie de jeudi prochain où j'espère enfin admirer les cerisiers enfin en fleur. Merci.
Merci pour ce beau partage ! A Beniali, un chouette petit restau, l'Aplec. Au moment des cerises, des menus incroyables. A tester ❤️
Encore une magnifique journée avec un magnifique soleil et en bonne compagnie Et pour finir cette inoubliable randonnée, une excellente fideua.😋😋🙃🙃
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