Dimanche 4 février, me voilà fraîchement rattrapée par la patrouille de la septantaine, donc plus de temps à perdre et pas question de faire la grasse matinée... Nous partons dès potron-minet, en compagnie de 5 autres stakhanovistes des randos, j'ai nommé Marie, Bernard, Anne, Michel et Philippe, vers Planes dans la Vall d'Alcalá, pour une reconnaissance dominicale. Ça vaut toutes les messes du monde et d'ailleurs, regardez-nous, on nous donnerait le Bon Dieu sans confession!!!
Le soleil est sorti de la mer sous nos yeux et monte dans un ciel insolemment bleu. N'empêche que ça pique drôlement ce matin. La voiture affiche à peine 3° lorsque nous remontons la Vall de la Gallinera. Et pour la première fois de l'hiver, nous avons vu du givre sur certains pare-brises et toits de voitures...
Planes a encore l'air endormie sous les murailles de son château à notre arrivée.
Il est pourtant déjà presque 10 heures... En route!
Route... C'est le maître-mot en effet. Nous n'allons pas beaucoup quitter le bitume pendant ces presque 4 heures de découverte de la campagne et des villages environnants...
... dont surtout celui pittoresque et chargé d'histoire d'Almudaina.
Faisons contre mauvaise fortune bon coeur : pour une fois, nous ne sommes pas condamnés à regarder nos pieds et nous pouvons dévorer des yeux le paysage sans risquer de se manger la piste! Et il n'est pas mal du tout le paysage...
Le soleil n'a pas encore dissipé toutes les traces de givre, mais ça viendra...
Et notre petite troupe n'est pas encore vraiment réchauffée, mais ça aussi, ça viendra...
Car ce n'est pas parce que nous restons collés au bitume que ça ne grimpe pas. Certaines pentes sont même tellement fortes qu'on souhaiterait presque 2 ou 3 petits virages pour les adoucir. Mais non... Ceux qui ont dessiné cette route étaient des adeptes de la ligne droite envers et contre tout...
Il ne nous reste plus qu'à jouer du mollet sans mollir... D'ailleurs, j'en connais qui ne sont pas mécontents d'être à pied et d'avoir laissé leurs vélos musculaires à la maison!
Enfin... Ce n'est quand même pas comme s'il fallait monter à nouveau les 1390 mètres du Montcabrer !!!
Allez Philippe, un petit effort, on y est presque...
Viens plutôt te reposer avec nous autour de ce lavoir romantique à souhait...
...où deux gros crapauds se comptent fleurette dans leur lit d'algues.
La montée des marches d'Almudaina semble réveiller les stars qui sommeillent chez certains d'entre nous...
Mais qu'est-ce donc que cette tour qui prend garde au dessus de nos têtes? Nous ne l'avions pas vu venir celle-ci... Et pourtant elle est là depuis le 13ème siècle. Le vieux monsieur qui nous regarde arriver est donc plus jeune et pourtant, il paraît avoir 1000 ans!!!
La tour faisait alors partie de la forteresse qui entourait ce hameau médiéval mauresque, nommé "al-Mudayyina", la citadelle, dont le nom est resté et s'est hispanisé en Almudaina.
Nous avons de la chance. Enrique, le vieux monsieur qui montait la garde n'est autre que le père du guide Enrique (tout le monde s'appelle Enrique dans ce village???). Enrique junior n'est pas loin, la tour n'est fermée que le lundi et nous allons donc pouvoir visiter les 4 étages de ce petit musée du passé magnifiquement restauré.
Cette tour de garde qui domine la vallée de Planes communiquait depuis une terrasse qui n'existe plus, avec ses cousines des autres vallées, celles de Cocentaina et Muro de Alcoy notamment. De jour, l'alerte se donnait au son de cette bombarde mauresque dont je n'ai pas noté le nom...
La nuit, des feux prenaient le relais pour alerter sur une possible attaque. Vive le téléphone et WhatsApp!!!
Aujourd'hui l'arbalète présentée sur son pied (tellement difficile à tendre qu'il fallait justement le faire avec les pieds!!!) ne sert plus et les meurtrières ont été élargies pour offrir des vues imprenables sur les environs...
La preuve...
La tour, pas imprenable elle, a fini par tomber aux mains des chrétiens et brûler, avant d'être reconstruite pour servir à partir du 15ème siècle de réserve à grains et huile pour toute la plaine environnante. Elle a même été transformée en habitation dans les années 1900 avant d'être rachetée par la municipalité et restaurée en 2009.
Et si nous allions découvrir les charmes d'Almudaina maintenant?...
... après une dernière photo du groupe au pied de la tour...
... et de sa porte dérobée qui se referme derrière nous! Dingue, non?????
Un petit café ne serait pas de refus, douillettement installés au soleil de cette terrasse. Anne en rosit de plaisir! Plus serait insoutenable...
Pour un peu, elle ronronnerait comme ce chat !!!
On the road again. Lâche ton téléphone Philippe et enfourche cette moto, cheveux au vent... Non, je rigole!!!
Bye Almudaina, décidément très photogénique quels que soient l'angle et la distance!
Timides premières fleurs d'amandiers...
Plus exubérantes celles-ci, mais tout aussi rares (les amandiers ne sont pas pressés de fleurir cette année).
Ces fleurs-ci ne sont ni en retard ni en avance, elles sont... en papier! Du papier de cuisson, vous le croyez??? Idée saugrenue ou géniale, au choix, d'un propriétaire de verger de cerisiers qui voulait transformer ses arbres en épouvantails? Ou idée magique pour conjurer le mauvais sort qui prive régulièrement la vallée de ses récoltes de cerises, la faute à trop de pluie ou pas assez ou à des parasites ou à une maladie des arbres? Qué sé yo? On peut espérer en tous cas que le papier utilisé soit biodégradable car il y en a déjà partout tout autour...
Tiens, voilà le hameau bien coloré de Benialfaqui, sur fond de sierra de Benicadell. Planes n'est plus très loin derrière le barranc...
Hélas, pas de pont pour passer de l'autre côté. Le barranc est infranchissable et nous n'avons pas d'autre choix raisonnable que d'enfiler les lacets interminables de cette route, heureusement peu fréquentée par les voitures ou les motos à cette heure-ci...
Alléluia!!! Planes, nous revoilà, après tout de même 12 kms, 330 mètres de dénivelé et presque 4 heures de rando, visite de la tour d'Almudaina incluse!!! Si cette photo pouvait parler, elle sonnerait joyeusement comme les cloches qui accueillent notre retour !
Pas comme ce restaurant, peu hospitalier. On s'en fout, c'est pas là qu'on va!!!! Mais à l'Almassera dans le petit village voisin de Margarida, une table roborative à défaut d'être inoubliable...
Planes adios ! nous étions arrivés par la Vall de la Gallinera, nous repartons par la Vall d'Ebo. Et je ne résiste pas à trois dernières images de ce dimanche ensoleillé.
Une vision insolite de la Forada, curieusement plus visible de ce côté que depuis l'autre vallée qu'elle domine pourtant...
... et ces incroyables fagots de géants rassemblés sur le plateau le long de la route...
Ce qu'il reste des pins brûlés dans l'incendie qui a ravagé le massif durant l'été 2022. Avec la sécheresse qui s'installe, mieux vaut ne rien laisser traîner qui puisse encore brûler...
Et peut-être pleuvra-t-il demain? Quién lo sabe?
À suivre...
Comments