Mardi 20 juin, veille de l'été et lendemain d'une semaine doublement festive - les fêtes locales de Cristianos y Moros, et la réunion à Moraira de notre "bande de choeur" pour célébrer comme chaque année ou presque les Toros (un sur deux est né entre le 20 avril et le 20 mai). Autant dire que nous avons bien bu, rigolé et profité de la vie... Mais pas beaucoup randonné!!!
Ça tombe bien! Les puits de neige de la Sierra Mariola au dessus d'Agres nous attendent depuis le 29 mars, date de notre reconnaissance, et la randonnée officielle de l'UFTM, programmée et décalée à deux reprises en mai pour cause de météo orageuse, va se faire aujourd'hui avec 16 participants.
6 femmes : Angélique, Anne, Caroline, Catherine et Catherine (tellement rare que nous soyons 2...) et Chantal. Et 10 hommes : Edouard, Guy, Henri, Hervé, Maurice, Michel et Michel (tellement rare qu'ils ne soient que 2...), Montri, Philippe et Robert. Si vous trouvez les 3 couples, vous avez gagné une formation Wikiloc gratuite. Je sèmerai des indices et des fausses pistes dans ce blog...
Mais pour l'instant, une rue barrée perturbe notre traversée d'Agres, contraint certains à des manoeuvres automobiles périlleuses entre murs et escaliers et en jette d'autres à pied sur le chemin du couvent...
Une fois tout rentré dans l'ordre, nous avons pris une bonne demi-heure de retard sur le planning. Pas grave, sauf pour Michel (encore un!!!) qui n'est pas là puisqu'il prend l'avion pour rentrer de France, et devra attendre plus longtemps Anne, sa tendre épouse qui, elle, est avec nous et ne sera pas à l'heure à l'aéroport.
Ça démarre très fort avec une montée non stop qui nous fait grimper 427 mètres en 3 kilomètres et quelques et une heure et demi... Ouf!!!
À peine le temps de lever les yeux pour admirer les paysages. Qui le valent bien pourtant...
Sur cette piste, plus on monte, plus ça monte... Mais il suffit de s'accrocher et de doser son effort et on finit par arriver tout en haut, comme le prouve si justement cette punaise, un Gonocère du buis, agrippée au sac à dos d'Henri...
Double récompense à l'arrivée : le Montcabrer en majesté, troisième sommet de la région
... et notre premier puits de neige, la Cova de la Habitación. Construit au 18ème siècle, permettant de stocker des quantités énooooormes de neige, tassées et transformées en glace, dont les blocs étaient transportés de nuit à dos de mule. On ne dirait pas, ça a l'air tout petit vu comme ça, mais dedans, le trou fait tout de même 7 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur. Je ne vous dis pas la quantité de glaçons!!!!!
Et là, ce sont nos têtes en ombres chinoises, penchées par l'ouverture, mais pas trop tout de même parce que c'est très profond et qu'on ne sait jamais...
Finalement, un selfie père fille à bonne distance, c'est peut-être plus prudent, hein, Michel et Caroline?
Et voilà l'un des clous de ce circuit, la Cova Grande, datant du 18ème également, qui a perdu son toit mais conservé (et vu restaurer) ses arches.
Et dans laquelle on peut descendre... Une vraie cathédrale dans laquelle il doit faire bien longtemps qu'aucune neige n'a pénétré...
Nous en revanche, si!!!
Quel bel endroit pour une photo de groupe!!! Et quelle belle photo de groupe!!!!!!!!!! Merci Edouard!!!
Et nous avons bu de l'eau bien fraîche de cette fontaine sous l'ombre d'un jeune figuier... Que du bonheur! Du coup, le figuier et la fontaine voulaient aussi être sur la photo.
Il n'y a pas que les puits de neige dans la vie. Il y a aussi la végétation débordante de couleurs de cette Mariola encore printanière pour un jour. Et la grande gagnante de cette randonnée est sans conteste la Santoline petit-cyprès qui repeint tout en jaune serin autour de nous.
Jamais deux sans trois, ou comme disent les espagnols, la tercera es la vencida... En l'occurence, on devrait plutôt dire la tercera es la derrumbada pour cette cave écroulée, le Clot de la Vila, qui, à l'origine, atteignait tout de même 8 mètres de profondeur.
Ceux qui ont lu le post du 29 mars sur la reconnaissance de cette randonnée savent qu'il y a 6 puits de neige sur le circuit. La Cava del Buitre (puits du vautour) est le quatrième, et à ce stade, l'attrait de la découverte s'étant quelque peu émoussé, il y en a qui s'intéressent moins aux merveilles architecturales qui servaient de congélateurs à nos ancêtres qu'aux pommes de pin géantes qui couvrent le sol... (Edouard, enlève tes lunettes, on t'a reconnu!)
...ou bien aux fleurs, particulièrement en beauté sur ce massif... comme Catherine et Angélique, par exemple (en beauté aussi d'ailleurs...)
et Caroline aussi. Mais qu'est-ce qui vous attire à ce point au ras du sol, chicas???
La leuzée conifère? Cette plante légèrement dorée, pas totalement genrée entre artichaut et ananas, version bien sage?...
... ou version drag queen?...
... ou bien ce pois vivace (vivace, je ne sais pas, mais flashy ça c'est sûr...)?
à moins que ce ne soit cet Attagène à trois bandes sur Blackstonie perfoliée (et réciproquement)?
Et quand on arrive au cinquième puits, la cava de Joan Despuig, plus personne ne semble le regarder. Eh oh!!! Il est derrière vous le puits...
Un puits? Où ça??? T'as vu un puits toi Catherine? Oui Robert, ne te retourne pas mais je crois qu'il est derrière nous...
Il faudrait avancer tout de même. Il y en a encore un, très grand et spectaculaire. C'est là que nous déjeunerons sur le pouce avant de redescendre vers Agres.
Mais malgré ce cairn, ce n'est pas par là.
C'est par ici...
Encore une dernière petite montée... avant de découvrir au loin les murailles de la construction parfaitement intégrées dans un paysage rocheux magnifique. Malheureusement, il faudra me croire sur parole car aucun photographe ne semble avoir immortalisé cette vision.
Et voilà le puits de neige de Don Miguel, construit au 18ème siècle et encore utilisé à la moitié du 20ème. 11 mètres de profondeur et 14,5 mètres de diamètre, avec des murailles et des piliers de soutènement dignes d'une vraie forteresse,
mangé par les ronces à l'intérieur mais portant encore beau pour son âge...
Joli cadre pour un picnic et pour reconstituer ses forces
et méditer peut-être... sur le temps qui passe et Michel qui ne va pas tarder à arriver à l'aéroport d'Alicante...
avant d'entamer la descente en pleine forme...
Agres, nous revoilà...
Une dernière côte, un dernier tournant du chemin qui s'est transformé en route, et la silhouette massive et chargée d'histoire du Couvent d'Agres apparait, clôturant au bout de 5h40 les 12 kilomètres et 560 mètres de dénivelé de cette randonnée sportive, fleurie, architecturale et historique...
Et vive les pommes de pin!!!!!
Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit...
A suivre...
Magnifique rando 😍 avec en plus explication des puits à neige : merci Catherine !!!
Pas facile mais belles récompenses de la nature à vos efforts 👏
Superbe rando... encore et encore...