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Sur les sentiers d'Alcoy, La Sarga

Dimanche 12 février, fenêtre de tir à la fois météorologique et préhistorique: l'association Camina y Descubre (Chemin et Découverte) de Tibi organise une randonnée autour des peintures rupestres de La Sarga près d'Alcoy. C'est l'occasion d'aller passer le week-end chez Françoise et Daniel, nos amis belges qui résident à Tibi. Le genre d'occasion à laquelle nous ne savons pas résister (comme on dit là-bas - en Belgique bien sûr, pas à Tibi où on parle plutôt valencian...). Mais après deux jours passés avec six belges (nos deux hôtes, plus Peto, le frère de Daniel et sa compagne Martine, plus Philippe et Guy, mais sans leurs Nina et Marie-Claire, donc "de rodriguez", comme on dit ici - en Espagne bien sûr, pas en Belgique, pour les célibataires à temps partiel), nous sombrons littéralement dans la belgitude!


Départ dans la fraîcheur du petit matin qui a dû décourager certains participants, car nous formons les deux tiers du groupe guidé par Matias, auquel se sont joints deux espagnoles et un américain.

Philippe, notre inspecteur Gadget, mène l'enquête... Cette via verde (voie verte) lui semble louche...

Pas faux!!!!! Après une jolie montée à flanc de montagne dans une forêt de pins, nous voilà partis pour traverser deux tunnels d'un interminable kilomètre chacun. De vraies glacières de béton... Viva la via verde... c'est vite dit!!!

"La vie c'est comme faire du vélo" proclame ce graffiti " pour garder l'équilibre tu dois continuer à rouler"

C'est ce que font les nombreux cyclistes qui empruntent ce passage. Et nous, nous avançons d'un bon pas... Mais si ça nous réchauffe, ça ne garantit pas toujours notre équilibre mental. Les tunnels à haute dose, ça peut rendre fous!!!


Heureusement, voilà la sortie! Et nous sommes au complet!!! Il ne manquerait plus qu'on en perde en route...

Hein, Philippe!!!............

Première récompense de la nature retrouvée, ce troupeau de mouflons, pas farouche pour un sou, un seul mâle entouré de son harem, qui nous observe, en gardant ses distances tout de même...

Discussion animée sur ce que nous venons de voir. S'agit-il de mouflons à manchettes (arruis), de bouquetins ibériques (cabras montesas) ou de mouflons corses ou sardes? Les paris sont ouverts même si la dernière catégorie semble tenir la corde...

Ce qui est sûr, c'est que le meilleur est à venir, comme nous le promet ce panneau...


... et qu'il ne va pas faire chaud, si on en croit l'état de cette flaque en milieu de matinée...


Les abris sous roche de La Sarga nous attendent, dans un cadre digne d'un superbe livre d'images. Même si le paysage ne ressemblait sans doute pas à ça au Néolithique, c'est à croire que nos ancêtres de la Préhistoire avaient du goût...



Voici Rubén, notre guide à travers les âges et les peintures rupestres. Henri est aux anges et aux premières loges. La Préhistoire est sa passion, avec les petites bêtes, les jolies fleurs, les photos, les voitures, les motos, les voyages, les randos, la pétanque............................................................................ ......................................................................................... et le reste!

Découverts en 1951, classés au Patrimoine de l'Unesco en 1998, ces abris sous roche et leurs peintures rupestres, facilement accessibles, ne sont réellement protégés par une enceinte de grilles que depuis quelques années. C'est d'ailleurs un miracle qu'il reste autant de peintures, entre agressions naturelles du soleil et du ruissellement qui rongent la pierre, noir de fumée des feux allumés par les bergers au fil des siècles et, incroyable mais vrai, connerie sans limites des visiteurs qui, pour mieux faire ressortir les peintures, les arrosaient de fanta, coca-cola, et, en l'absence de boissons gazeuses, pissaient dessus...!!!


Et quelles peintures! Y coexistent et se superposent parfois, trois arts rupestres qui correspondent à 3 périodes du néolithique.

L'art macroschématique, vestige des premiers agriculteurs et éleveurs d'il y a 7000 ans, grands traits serpentiformes et représentations humaines en forme de dessins d'enfants symbolisant principalement des rituels de fertilité de la terre et des hommes : ici, il ne faut pas chercher ce que Rubén montre au bout de son doigt mais les sinusoïdes apparaissant au dessus de son dos,


Ça...

L'art levantin, beaucoup plus réaliste et narratif, avec ses petites peintures d'animaux et d'hommes, parfois représentés au milieu d'une scène de chasse ou de la vie quotidienne, daté entre le cinquième et le troisième millénaire avant notre ère.


Et l'art schématique, à la fois un peu plus récent (jusqu'au 2 ème millénaire avant notre ère) et plus simpliste.

Les 3 en même temps donnent des fresques étonnantes...


Une clé de lecture ne fait pas de mal... Voilà la partie droite décodée par le dessin.

A noter cette peinture exceptionnelle de 2 arbres prodigues, qui raconte la cueillette à l'aide d'un long bâton de ce qui pourrait être, non pas des olives comme on pourrait le penser aujourd'hui, mais des glands tombés de chênes du néolithique... C'est beau, non?????


On peut clairement voir les petits points qui représentent les glands au sol et en pointillés le bâton...

Les fresques et le guide sont captivants et nous sommes captivés... et un peu frigorifiés aussi, soyons honnêtes!

Et ce n'est pas fini... Des scientifiques ont commencé à nettoyer, millimètre par millimètre, les parois noircies de fumée de certaines des grottes et mis au jour des scènes entières de vie des lointains habitants de la région : chasses, combats, enseignement... Un vrai trésor à portée de main et de découverte pour les prochaines années!


Mais nous n'avons pas le temps d'attendre, à moins de geler sur pied. Time to go, comme disaient les chasseurs-cueilleurs nomades...

Juste le temps pour Henri de prendre longuement congé de Rubén...


... d'un almuerzo, une fois de retour sur le sentier principal, avec en guest star, un rouge-gorge des environs, par l'odeur de nos miettes alléché... Vous l'avez?...


... d'une errance interminable et inutile (il aurait fallu couper mais Matias, distrait, a perdu son chemin et nous n'irons pas au village ibérique, pas grave...) le long de ce champ dont la terre collante nous fait des pieds de plomb...

...d'un coup d'oeil admiratif à cet amandier en fleur sur fond de sommet enneigé...

... et nous réenfilons (si j'ose dire...) les tunnels de la mort...

Certains y vont en souriant...


D'autres à reculons...


Philippe, lui, c'est plutôt ventre à terre...

... pressé sans doute d'aller se mettre les pieds sous la table de Daniel et Françoise et de déguster les savoureuses seiches à l'encre d'Henri (même s'il s'en défend en arguant qu'il voulait juste se réchauffer...).




Oufti Francoise!!!!!

Avec tout ça, un peu que nous avons marché beaucoup hier dimanche (14 kilomètres, près de 500 mètres de dénivelé en 5 heures...). Il fallait bien reprendre des forces et des calories...

Et c'est tout pour ce merveilleux week-end gastronomique, sportif et culturel. Amis belges, à la prochaine!...

A suivre...











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