Le 4 août, il y a 234 ans en France, l'Assemblée Nationale constituante allait voter dans la nuit l'abolition des privilèges, et c'était un mardi. Plus modestement ici et maintenant, le 4 août tombe un vendredi et c'est jour de rando à LAFMA. Rando à laquelle nous avons le privilège de participer, nous les ci-devants Henri-Claude et Catherine, avec les citoyennes Françoise et Nelly et les citoyens Georges, Juan, Daniel, Yves, André de Belgique et André de Suisse.
Rien ne nous arrêtera... ni la chaleur du mois d'août, ni les STOP (d'ailleurs, c'est bien connu, personne ne s'arrête aux STOP en Espagne...).
Ça ira!!!! Ça ira!!!! Sus au château!!!
Là-haut!!!
Rien de révolutionnaire pourtant dans cette rando, qui commence gentiment, à l'ombre d'un sous-bois et sur un chemin en pente douce. Même pas de cailloux en ce début de randonnée. Le sol recouvert d'un tapis moelleux de pinocha nous enchante. Vous avez vu notre air béat?
Mais, un peu plus loin, la Font del Pintat est totalement à sec et le panneau d'information a été vandalisé. Et vous trouvez ça drôle, señor Enrique???? On a coupé des têtes pour moins que ça... D'ailleurs, attention, ce panneau à moitié détruit ressemble un peu à une guillotine...
Première halte au Mirador del Monestir. Et premières vues panoramiques depuis cette fenêtre sur le massif du Montdúver, que nous avons grimpé il y a quelques mois, et le Monastère de Sant Jeroni de Cotalba, dont la construction s'est étalée du 14ème au 18ème siècle (sacré chantier, même pour l'Espagne... ça relativise nos petits retards de travaux!!!)
Les choses sérieuses commencent, dans cette montée caillouteuse vers le château (ou ce qu'il en reste...), que nous gravissons, les jambes un peu lourdes, sous l'oeil indifférent de ces orpins réfléchis... mais qui n'en pensent pas moins.
Courage! On y est presque...
Enfin, quand je dis presque... Il va falloir s'encorder!!! Non, je rigole...... Mais on a toujours besoin d'une petite corde quand la pente est raide...
Et pour être raide, elle est raide!!!!!!!! Hein, Daniel?
Et le voilà, le petit moment de pur bonheur des randonneurs, celui où, une fois les derniers mètres de montée quasi verticale franchis dans la douleur et la transpiration, la pente est vaincue, le sommet est atteint, le bâton est enfin planté tout en haut comme un drapeau après une conquête des cimes... Si si... Il faut savoir se faire plaisir et savourer ces instants de gloire!!!!!!
Et quand on a repris son souffle et le contrôle de sa cardio et de ses guiboles, vient le temps du WAOUH!!!
Ce château est peut-être une ruine aujourd'hui, mais il a dû offrir un remarquable intérêt stratégique dans les temps anciens où rien ne devait échapper à la vigilance de ses occupants. Qu'ils soient maures ou chrétiens, et que le danger vienne de la terre ou de la mer...
Les guetteurs du présent sont plutôt des photographes et ils ne se lassent pas du paysage...
Il va pourtant falloir redescendre. Nous n'avons fait que 2 kilomètres sur les 10 du parcours...
Et redescendre par où nous sommes montés, cela va de soi... et en même temps, cela ne va pas de soi quand il faut s'exécuter.
Il va donc falloir s'accrocher, au propre comme au figuré... et choisir sa technique : marche avant ou marche à reculons!
Notre premier objectif est de rejoindre cette carrière que nous avons découverte et entendue de là-haut (car une pelle mécanique s'y active ce matin)... Puis le petit massif boisé qui la surplombe à sa droite que nous contournerons par tribord pour y grimper. Vous suivez???
Ouf! La première descente un peu raide est derrière nous et aucune chute n'est à déplorer. André le Belge, lui, a gardé ses chaussettes mais tombé le tee-shirt depuis déjà un bon moment...
C'était comment la descente André le Suisse? "Que du bonheur!!!!!!"
Arrivés en bas, il faut encore franchir cette barrière de ruches au péril de notre vie... Allez Nelly, on y croit... Mais aucune abeille ne se manifeste. Peut-être sont-elles endormies? ou parties en vacances?
Nous pouvons enfin entrer dans la carrière (comme dit la chanson - La Marseillaise en l'occurence - "Nous entrerons dans la carrière / Quand nos aînés n'y seront plus / Nous y trouverons leur poussière / Et la trace de leurs vertus..."*) (*Ce moment culturel franco-français est gracieusement offert à nos amis randonneurs belges, suisse et espagnol, présents avec nous ce matin)
Là, on partirait plutôt sur une version Blues Brothers de la Marseillaise...
En fait de poussière, on pourrait parler d'un tsunami de sable sur le point d'engloutir le château d'Alfauir et tous nos ancêtres avec lui... Quant aux traces , ça m'étonnerait qu'elles aient grand chose à voir avec un truc vertueux...
D'ailleurs, vu d'ici, on jurerait que cette carrière vient tout droit de la Monument Valley aux Etats Unis... C'est limite flippant...
Vous les voyez les présidents??? Enfin... leur version Bêbête Show...
On est quand même plus beaux, non?????
Et hop! C'est reparti pour une petite montée vers le Pico Ventura...
... et sa borne géodésique. Attention, Françoise... On peut photographier... mais pas toucher...
... et surtout pas détruire ce bien national sous peine de poursuites pénales!!!
Mais quelle idée!!! Il ne viendrait à l'esprit de personne de dégrader une colonne géodésique aussi inspirante!!!!!!!!!!!
Yves est particulièrement inspiré... A moins qu'il ne se soit auto hypnotisé... Tout est possible avec Yves!!!
Quelques mots sur cette curiosité du chemin : des blocs de pierre dont la disposition provoque une caisse de résonance, et qui tintent comme des cloches lorsqu'on les frappe avec des cailloux. Dingue, non???
Retour vers la plaine avec ses vergers d'orangers, ses figuiers, avocatiers...
... et ses mûriers de bord de route, déjà couverts de mûres mûres (elle est facile, je sais, mais il est tard), hélas pas toujours aussi accessibles qu'on le souhaiterait.
Mention spéciale pour cette Épine de Jérusalem, un petit arbre, étonnant de style, de couleur et de finesse.
Et fin de cette randonnée de 9,5 kilomètres et 450 mètres de dénivelé au bout de 4 heures 30, une fin étonnante où les derniers se sont retrouvés les premiers, certains sont passés par une route interminable et sans grand intérêt, et d'autres ont fait le bon choix, celui des petits chemins, du Riu Rau et du bord de la rivière...
Parce que, si tous les chemins mènent à Alfauir, Wikiloc lui n'évite ni les raccourcis ni les coins pittoresques...
Et parce que certains privilèges ont tout de même du bon, vive celui d'un bon déjeuner en excellente compagnie!!!
A suivre....
Épuisé rien qu'en te lisant tant le récit est prenant... j'y étais... du fond de mon lit, tôt ce matin... merci.
Merci Catherine 🤗 ... bon repos maintenant 😴😉😘😘😘