top of page

Sur les sentiers de Beniali à Alpatró en passant par Benissiva

Il y a les randos faciles, les randos difficiles, les randos de reconnaissance..., avec ou sans troisième mi-temps au restaurant (plus souvent avec que sans, on ne va pas se mentir...). Aujourd'hui, samedi 9 décembre, nous inaugurons un nouveau concept, la rando alibi ou rando détox, histoire de se décomplexer et de s'occuper sainement avant une découverte gastronomique. Ça se passe dans le Vall de la Gallinera entre Beniali et Alpatró et ça se termine au restaurant fraîchement ouvert El Racó del Raval à Benissiva...

Bon, là il est à peine plus de 9h30 du matin, un peu tôt les amis...


Rembobinons... jusqu'à revenir à notre point de départ, Beniali...



où le moulin de la Cooperativa San Roque réceptionne de bon matin un gros arrivage d'olives...



... pas top quand on les regarde de près, mais estampillées olives traitées avec tous les certificats de conformité qui vont bien (les nôtres, sans défauts mais sans papiers ni traitement, n'ont aucune chance d'être acceptées, hélas...).



De Beniali à Benissiva, il n'y a qu'un pas ou presque... Et si le bleu du ciel a donné des idées lumineuses au propriétaire de cette maison...



... ce décompte sinistre des féminicides espagnols donne des idées noires à tous les passants : 93 sur les 11 premiers mois de l'année, mieux qu'en France mais encore trop pour un pays qui se veut engagé à fond dans le combat contre les violences faites aux femmes... C'est d'ailleurs un sujet qui s'affiche sans tabou ni complexe sur tous les frontons des mairies des villages de la région...



Ce n'est qu'un au revoir Benissiva. On revient se mettre les pieds sous la table dans quelques heures...



On the road again, sur la ruta dels 8 poblets, en fait sur la route et les sentiers qui vont de Beniali vers La Carroja et Alpatró, en passant par Benissiva et Benitaia. Il manquera 3 villages à notre palmarès, celui du début de la vallée, Benirrama, et les deux derniers, Llombai et Benissili.



D'ailleurs, voici La Carroja, notre prochain village étape...



sur lequel veille le massif de la Forada, toujours aussi photogénique...


A l'entrée de la Carroja, le soleil a rendez-vous avec la lune...



Ce qui nous rappelle que l'heure tourne, et que nous avons, nous aussi, un rendez-vous avec la gastronomie à 14 heures. Du coup, nous ne faisons que passer... Ne vous dérangez pas pour nous...



Et ce n'est certainement pas ce STOP au milieu de nulle part qui nous arrêtera...



Car la route nous appelle...



Toujours plus loin, toujours plus haut. On ne dirait pas comme ça, mais ça grimpe dur...



Pas de circulation intempestive à signaler, mais quelques raccourcis périlleux...

D'ailleurs, visiblement, il y en a qui ont eu des problèmes...



Les lunettes de Philippe n'ont rien heureusement, mais elles aussi sont passées tout près de la catastrophe, lorsqu'il a raté une marche dans un short cut un peu glissant. Résultat, de nouvelles blessures de guerre sur le visage sont venues compléter une coupure de rasoir au menton. Philippe, tu fais comme tu veux quand tu te rases mais pense à sortir les mains de tes poches quand tu marches!!!



Ce banc, lui, tombe à pic pour un almuerzo gourmand...



Gingembre, pain d'épice et thé au miel et agrumes. What else????



Alpatró est en vue. C'est la dernière étape dans notre remontée de la vallée.



Oui Philippe, on a presque fait la moitié du chemin jusqu'au tanque...



Mais Alpatró est un des villages les plus intéressants et pittoresques de la vallée et mérite qu'on s'y attarde un peu. Pas parce qu'on reste bloqués par cette espèce de grue téléscopique dont on se demande comment elle est arrivée dans une rue aussi petite et si elle pourra en sortir un jour...



... mais parce qu'on ne peut pas s'empêcher d'admirer encore et encore les portes de compteurs d'eau des maisons du village, décorées par des artistes locaux, notamment Anna Segui.



Les thèmes ont souvent un rapport avec les habitants de la maison. Difficile de dire si celle-ci est habitée par un peintre ou un facteur, mais un joueur de bombarde y réside, c'est sûr : sur notre passage, quelques notes de cet instrument dont le nom espagnol m'échappe, s'échappent elles aussi par la fenêtre...



Le nom de Miguel Alemany revient aussi fréquemment, comme sur cette plaque rappelant qu'il existait autrefois une liaison par autobus Alpatró Pego...



... ou signant cette peinture d'un poisson aussi flamboyant qu'imaginaire.



Sinon, il paraît qu'ici, vit la famille Gallo...



Et là, une "immigrée" française (voire parisienne) mariée avec un espagnol de Léon (d'où les saucisses et les marrons) désormais installés tous deux au pays des olives et des citrons... Toute une vie sur une porte de compteur d'eau!!!



Les richesses artistiques et culturelles d'Alpatró ne s'arrêtent pas là... C'est aussi un village musée qui célèbre la cerise, richesse de la vallée pendant longtemps. "Les cerisiers en fleurs peignent en blanc la vallée, en vert le paysage, en rouge les cerises"



Et tente de conjurer le mauvais sort qui a ruiné les récoltes au cours des dernières années, entre pluies précoces et disparition des abeilles pollénisantes.

Car il est bien court le temps des cerises, où l'on s'en va deux cueillir en rêvant des pendants d'oreilles...



Cet hommage à la cerise avait une certaine tenue. Mais on peut compter sur nous pour tout gâcher avec le mauvais goût qui nous caractérise...



Soyons un peu sérieux! Pour une fois qu'un village fait de ses rues un véritable musée...



Cette casa rural est de toute beauté. Et ce photographe n'est pas mal non plus... Vous lé réconnaissez???



Cerise sur le gâteau d'Alpatró, si j'ose dire, voici Gabriel qui entre en scène... Gabriel est l'ancien instituteur de ce village, désormais à la retraite, qui nous interpelle dans un français tout à fait fluide... "Vous avez le temps?" nous demande-t-il avant de nous raconter les petites histoires de la vallée, qui meurt doucement et perd ses habitants en même temps que ses cerises. 1000 il y a 20 ans, ils ne sont plus que 500 désormais...Heureusement, il reste les orangers, les oliviers et les casas rurales... Vive le tourisme et la randonnée!


Nous ne serons décidément pas venus pour rien jusqu'ici. Car Gabriel nous ouvre le musée ethnologique de l'huile.



avec ses pressoirs, ses jarres dont certaines servaient à décanter les impuretés...



et surtout son impressionnante meule en pierre, équipée d'une sorte de toupie de géant



dont on comprend mieux le fonctionnement quand on la voit de profil!!!



Il n'est de meilleure compagnie qui ne se quitte. Nous reviendrons Gabriel mais pour l'instant, il nous faut prendre le chemin du retour si nous voulons être à 14 heures à Benissiva... Bye Alpatró et à la prochaine...



Nous repartons par le barranc, en laissant derrière nous une tour arabe qui, selon notre nouvel ami Gabriel, a 1000 ans. Dingue, non?



Ces chênes verts ne doivent pas être jeunes non plus...



Devant nous, nous devinons les villages de Benissiva et Beniali. Mais le retour vers le civilisation va prendre du temps...



... et emprunter des sentiers accidentés (gaffe, Philippe, ça glisse!!!)



ponctués d'objets artistiques improbables. Comme cette "oeuvre" de 2022 de Leonardo Magnani qui "dessine la version poétique en négatif de l'orifice de la Forada, icône de communion entre le soleil et la vallée, un symbole infini" (sic et ouf!)



Ou ces drapeaux pas tibétains formant une ronde de voiles autour de ce pin qui n'en demandait sans doute pas tant.



Mais la vraie oeuvre d'art, c'est cette vallée, le village de La Carroja et le massif de la Forada, positivement sublimes dans cette fin de matinée de décembre.



Benissiva nous attend patiemment...



Le temps de s'extasier une énième fois sur les orangers couverts d'oranges, attendant eux aussi patiemment d'être cueillis... (je ne vois d'ailleurs pas ce qu'il y a d'extraordinaire, car pour plagier notre nouveau comique des montagnes Paul Mirabel, s'ils avaient été couverts de tomates, là on pourrait s'extasier...)



... nous prenons enfin place autour de la table de Pablo et Isa, après une randonnée apéritive de 4 heures 30, 13 kilomètres et 350 mètres de dénivelé. Excusez du peu!!!!!



Pas de rando digestive prévue mais pas besoin après ce repas aussi délicieux que léger...

A suivre pour de nouvelles aventures randogastronomiques ou gastrorandonneuses, au choix!...








1件のコメント


Denise Abril
Denise Abril
1月12日

Un commentaire tardif car une lecture tardive mais admirative de ce blog Catherine car la découverte de ces villages reculés de la Vall de Laguar est riche de surprises et de curiosités de tous ordres.

Quel bonheur de te lire mais quel regret d'être passés en marge de tous les trésors liés à cette magnifique région ! Merci du partage

いいね!
bottom of page