Mardi 28 novembre, prêts à assouvir avec nous une petite envie d'aventures randonneuses ? Bernard et Marie nous en avaient parlé il y a quelques mois avec des trémolos dans la voix et des frissons rétrospectifs. Depuis, c'est Virginie qui nous a rappelé ce challenge depuis la France, en nous envoyant un article selon lequel "traverser la faille du Pas de Badall dans la Sierra de Ses Cordelleres au dessus de Benigembla est une des plus grandes expériences que peuvent vivre les randonneurs dans la Marina Alta". Ce sera donc l'objectif de notre reconnaissance du jour, en compagnie de 5 cobayes parfaitement consentants et totalement inconscients (l'un expliquant l'autre) : Fabienne, Anne, Michel, Françoise et Daniel.
Départ vers 9 heures par un temps hélas un peu grisouille et venteux... Et voilà la montagne sur laquelle nous allons grimper ou plutôt que nous allons traverser au sens littéral du terme...
Une fois sortis de la route, nous prenons vite de la hauteur et nous retrouvons nos points de repère habituels dans la zone : tout au fond, avant la mer, le massif de la Segaria et, plus près de nous à gauche de la photo, les 2 bosses du Cavall Verde.
Nous revoilà, en approche sans anicroche sur un sentier tout ce qu'il y a de plus carrossable...
L'article parlait d'une faille dans ces falaises permettant de pénétrer dans les entrailles de la montagne pour ressortir pratiquement sur la crête. Quelque chose me dit que nous n'allons pas tarder à passer aux travaux pratiques...
... et qu'il serait bienvenu de profiter de ce corral (Els corrals) pour prendre des forces (merci Thierry pour tes succulentes pâtes de fruit maison) et ranger nos bâtons dans nos sacs à dos...
En route pour la partie la plus rock-en-roll de cette rando... Ça va être chaud les amis... très hot même... D'ailleurs, ce bout de montagne me fait penser à quelque chose. Mais quoi?......
En se rapprochant de la falaise, le sentier a laissé la place à des blocs de rochers et une première chaîne fait son apparition. Bien pratique pour grimper quand on n'a plus ses bâtons et qu'on ne veut pas mettre les mains...
Voilà notre premier objectif. Atteindre l'endroit où le chemin (enfin, ce qui en tenait lieu...) s'arrête. C'est ce qui s'appelle être au pied du mur ou encore s'apprêter à attaquer la falaise...
Tout le monde est là??? Comptez-vous...
Une dernière photo et on peut y aller...
Où ça??? Mais dans la faille bien sûr!!!!
Après vous, chère madame...
On a beau avoir de grandes jambes (hein Anne?) l'ascension est sportive... Ça décoiffe!!!
... et pas que les filles! Courage Daniel, c'est après que les difficultés commencent vraiment..
A l'intérieur de la faille, les marches sont de plus en plus hautes. Le passage se transforme en véritable cheminée, dans laquelle il faut s'aider de la chaîne, des échelons et de la paroi opposée pour se hisser sur la plate-forme suivante. Autant dire que les atterrissages ne sont pas toujours au top!!!! En tous cas, je vous épargnerai le manque d'élégance du mien...
Heureusement Henri veille au grain... Attention la tête Michel!
Coucou Françoise!!! Tu y es presque... Il ne te manque que les semelles à ressort de Gogo Gadget...
Et maintenant, c'est par où??? Pas en face j'espère... Je le sens pas, ce passage...
Non, non, c'est tout droit dans la montée, en faisant attention de ne pas balancer des pierres sur ceux qui sont derrière...
Y'a un bouchon, là...
Qu'est-ce qu'on attend???
Qu'Henri arrive à la boîte aux lettres, après une montée en rappel sur un rocher qui se termine à environ un mètre du plafond...
Pourquoi la boîte aux lettres??? Parce qu'il reste à chacun d'entre nous une fois arrivé en haut...
... à passer par la fente comme il peut, à quatre pattes, sur les genoux, à croupetons ou à plat ventre! Quel style Fabienne!!!
Vous la voyez, la boîte aux lettres??? Nous, on a aussi bien senti les cailloux... Et Daniel y a laissé un bout de sa doudoune...
Ouf! voilà la sortie!!! On va pouvoir retrouver un peu d'espace et respirer...
Enfin... Bon... Pas tout de suite, mais très bientôt... Là, il est urgent de vider ses poumons et de rentrer son ventre...
Mais on peut déjà s'autoriser le sourire ...
... et le V de la Victoire! Nous avons vaincu le Pas de Badall...
Nous sommes sortis du ventre de la bête, baucoup plus haut que nous y étions entrés, mais pas tout à fait sur la crête...
Encore un petit effort, dans le vent qui salue de ses bourrasques notre retour à la surface...
... pour grimper jusqu'à la prochaine falaise
... nous arrimer à une dernière chaîne et franchir d'ultimes échelons (on ne s'en lasse pas...)
Et à nous la crête!!! Por fin!!!
Tout en bas, Beningembla semble totalement indifférent à notre exploit...
Le relief qui nous impressionnait tout à l'heure ne ressemble plus à rien, ou alors à un tout petit kiki (je savais bien que ça me faisait penser à quelque chose)... D'ailleurs, est-ce le fait de pénétrer la montagne, de s'enfoncer dans une gorge profonde, de se glisser dans une fente, d'hésiter entre passer par devant ou par derrière dans les passages étroits, mais il a régné dans ce groupe pendant tout l'épisode une ambiance de corps de garde et un humour carabin très en dessous de la ceinture et certainement pas à la hauteur de l'aventure héroïque que nous vivions. Mais passons....
Nous allons longtemps profiter de cette crête qui nous offre un magnifique chemin en encorbellement...
... et au virage suivant, une vue imprenable sur la faille que nous avons traversée (en bas de la photo au dessus des bruyères en fleurs) et sur le sentier (légèrement orangé) que nous avons suivi après notre sortie et jusqu'à la crête. Nous apercevons aussi avant de repartir 2 randonneurs sur le point d'entrer dans le Pas de Badall. Nous ne les reverrons plus. Ont-ils continué ou renoncé?
En route! On a un peu de chemin à faire. 12 kilomètres précisément...
Le sentier ne nous prend vraiment pas par surprise. Il s'affiche de très loin, épouse le relief dans des faux plats qui n'en finissent pas, avant de descendre très bas dans les plis du terrain et de repartir à l'assaut de la côte suivante. Toujours aussi caillouteux dans les montées comme dans les descentes.
Nous laissons sur un côté l'impressionnante Penya del Altar, et admirons de l'autre le Cocoll, sa piste d'atterrissage d'urgence et sa tour de contrôle. La fleur de bruyère a roussi et donnerait presque au paysage des couleurs d'automne...
En tous cas, les couleurs ne manquent pas par ici, entre une randonneuse en camaieu de turquoise, la bruyère en fleur couleur rouille, les cystes cotonneux vert de gris et la balise jaune d'or!
C'est beau, comme ce lierre déguisé en arbre et incrusté dans la falaise...
En attendant, nous voilà arrivés à l'extrémité de la boucle. Nous allons à la fois changer de flanc de montagne, repartir en sens inverse et entamer notre descente.
Voilà pour le sens de la marche : nous tournions le dos à la mer, nous revenons vers elle et le Cavall Verde.
Et voilà pour la descente, casse-gueule comme dab, entre cailloux bien traîtres et souches sournoises.
Que du bonheur!!!!
Quand je pense qu'il y en a qui descendent ça en courant... Mais comme dit la chanson (et Henri Salvador) sur l'air de Shame Shame Shame, "j'aime, j'aime, j'aime, j'aime tes genoux"... Et nous, on aime les vôtres. Alors, mollo pomme chip dans les descentes!!!
Allez, on lève les yeux et on prend le temps d'admirer le paysage... Mais mieux vaut quand même attendre d'être sur un chemin plus large et moins accidenté, ce qui sera notre cas sur les 2 ou 3 derniers kilomètres...
... le long de bancales aussi beaux que des sculptures...
Ainsi se termine notre reconnaissance aventureuse et acrobatique. Après 4h45 de marche, une ou deux cheminées, une boîte aux lettres, quelques chaines et échelles improbables et un dénivelé qui hésite entre 500 mètres selon la police et 700 mètres selon les organisateurs.
Vive nous, vive le Pas de Badall et vive la paella au feu de bois avec laquelle nous avons conclu dignement cette randonnée à l'Era de Parcent...
rejoints par Philippe, beaucoup plus content d'être là qu'il n'en a l'air sur la photo...
Bon anniversaire à notre benjamine, qui a fêté hier ses 18 ans et quelques !!!
Et à suivre, ce qui ne devrait pas tarder!!!
En fait je ne peux pas changer mais le pseudo Jeanne Guillot est en fait Catherine l amie de Robert Aillaud
Félicitations à tous pour cet exploit mais si c est ainsi que je le qualifie
Vous étiez merveilleux
Et j ai eu l impression grâce à ta plume d être avec vous
Catherine
Cette rando-reconnaissance au Pas de Badall était une Aventure avec un grand A ... comment avez-vous qualifier cette randonnée dans le programme des randos "une rando difficile pas facile 🤔 ?
En tous cas en lisant le blog époustouflant de Catherine et en voyant vos visages réjouis on sait que l'aventure laissera une trace aussi profonde que la faille que vous avez vaincue ! Bravo à tous et merci pour ce beau partage 🤩😍
Jolie rando !
Superbe parcours.
Beaux efforts.
... Le tout étant conté de manière légère et tellement évocatrice que je me dépêche de la cocher dans ma liste des prioritaires à programmer dès que possible 😅.
Trop chouette merci Catherine et Henri-Claude 🤗😉😘😘😘