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Sur les sentiers de Castilla-La Mancha again

Vous avez aimé les sentiers et les vues d'Alcalá del Júcar? Vous allez adorer ceux de Jorquera... et plus particulièrement celui de la chaussée romaine et des tombes wisigothes du Cerro pelado (Mont pelé) qui nous a enchantés ce matin. Je sais... dit comme ça, ça ne donne pas forcément envie. Mais c'est très gai, je vous assure... et surtout magnifique et sauvage. D'ailleurs, ce ne sont ni les romains ni les barbares qui hantent ces paysages, mais parfois l'ombre de la préhistoire...

Quant à Jorquera, que nous avons découvert dès mercredi après-midi, c'est, comme Alcalà, une ville fortifiée almohade qui a atteint son apogée au 12ème siècle et qui, depuis lors, est restée perchée au dessus d'un des méandres du rio Júcar. Fin de la parenthèse académique. Voici les images qui parlent d'elles-mêmes...




C'est là que nous avons dormi dans un hôtel moderne et brand new qui, outre des randonneurs et des bikers, accueille des cars de touristes espagnols du 3ème âge, bref, se spécialise un peu dans les seniors, alors que les hôtels plus ringards ou vintage d'Alcalá sont saturés, particulièrement les mercredis, par les groupes scolaires venus s'éclater dans les sports nautiques et le canyoning, des spécialités du coin...

A part ça, bien placé notre hôtel, non????

C'est de là que nous partons pour une première boucle ou plutôt une première séance grand écran IMAX de découverte géologique et végétale du canyon del Júcar... Les méandres vus du ciel...


Impressionnant, ce que peuvent fabriquer la nature et l'érosion, non? Et la petite touche de rouge à gauche de la photo, vous la voyez, la petite touche de rouge???

Impressionnant aussi, ce que peut fabriquer la nature quand on laisse sa chance à la diversité...

Là, c'est carrément une presqu'île qui s'avance dans une des boucles de la vallée, juste en face de Jorquera!

Et nous voilà partis pour la vraie randonnée, un incroyable circuit minéral autour de Jorquera de 14,3 kilomètres et 325 mètres de dénivelé en 5 heures et quart, alternant plaines, plateaux, gorges et falaises dans une succession de montagnes russes, jamais bien hautes mais toujours très accidentées...


Adios Jorquera! T'inquiètes, on revient dans 5 heures...

Ça commence gentiment...

... par une voie romaine ou ce qui pourrait l'être...

Allo, Jules, je suis sur la voie romaine là, ou bien????

Ça continue un peu plus en vrac et en mode préhistoire...

Ah non, pardon, y'avait pas de murs à la Préhistoire. Et celui-là est une véritable muraille délimitant un champ tout ce qu'il y a de plus anodin...

Les champs ne manquent pas sur ce plateau. Les cailloux non plus d'ailleurs... A croire qu'ils les cultivent, nous a confié discrètement cette buglosse azurée (ou buglosse d'Italie)

Nous, du moment que la terre est bien rouge, on s'en tape qu'il y ait des cailloux, ont lâché ces jeunes vignes...

Et nous, tant qu'on n'a pas un caillou dans la chaussure, c'est tais-toi et marche!!!

Rarement vu un parcours aussi bien balisé... Impossible de se perdre ! Et quand il n'y a pas de caillou, il reste les troncs...

Les massifs d'esparto abondent tout le long du chemin, de quoi tresser des milliers de mètres de cordes ou remplir des magasins entiers de vannerie. Celui-là est en fleur, c'est plus rare...

Dans ces paysages étonnants, la démesure est la règle et ces bancales formés de pierres énormes dessinent un escalier de géant tournant en colimaçon autour de la colline.

Au détour d'une autre colline, voici Jorquera qui réapparaît pour aussitôt s'éclipser. Nous n'en sommes pas loin, et pourtant, il nous reste au moins 2 heures 30 de marche...

Nous voici maintenant embarqués dans une descente qui n'en finit pas jusqu'au fond de la gorge.


Coucou! c'est moi derrière le rocher et je ferais mieux de regarder où je mets les pieds...

Pas l'air commode, le vis à vis, une paroi qui pourrait jouer sans masque dans des films de zombies... A moins qu'il ne s'agisse de représentations de démons destinées à nous mettre en garde : toi qui entres dans cette gorge, abandonne toute espérance...

Pas de panique! En bas, les seuls monstres qui nous attendent sont de gigantesques formations géologiques de calcaire et d'argile, qui s'effritent lentement mais inexorablement...


Quelques constructions fusionnent avec la roche. Je ne sais pas ce qui se cache derrière cette porte fermée, peut-être une entrée vers le pays Dogon?...

Nous marchons longuement le long de cette vallée, remplie d'arbres, de chants d'oiseaux et du bruit de plus en plus fort de la rivière, toujours invisible...

Jusqu'à cette arche qui inaugure le début de la remontée...

Derrière moi, un grand trou et... la rivière dont la chute d'eau provoquée par un barrage alimente une petite installation de production d'électricité...

La formation rocheuse trouée par cette arche évoque le volcanisme et les laves cordées. Mais bon, moi, j'suis pas géologue. Donc, j'dis ça, j'dis rien....

D'ailleurs, parler ou grimper, il faut choisir. Et là, ça grimpe!!! À force de grimper, nous allons finir par buter sur la falaise...

Et voilà! Je vous l'avais bien dit que c'était bouché!!!!

À gauche, cul de sac...

À droite... à droite, ça passe!!!! D'ailleurs, je suis passée !!! Un peu collée à la falaise mais nickel chrome!

Le plateau est à nous!!!! Quelle vue!!!

Il ne nous reste plus qu'à trouver le site des tombes wisigothes. C'est par là, semble nous dire ce petit cairn, un farceur en fait, car elles étaient dans la direction opposée et nous avons dû faire demi-tour. C'est malin!!!!

Ce ne serait pas ça par hasard??? Non, pas homologué...

En revanche, les tombes sont là!!! Pas de doute... Une vraie nécropole d'une petite dizaine de sépultures envahies par la végétation.

Quant aux Wisigoths, j'ai vérifié, ils n'y sont plus... Vous saviez, vous, que les Wisigoths, ce peuple issu des invasions barbares entre les 5ème et 8ème siècles, une fois chassés de France par Clovis (celui du vase de Soisson), avaient envahi l'Espagne avant les Maures??? Visiblement, ça ne leur a pas réussi...

Mission accomplie et rando réussie elle!!! Nous pouvons revenir à la civilisation... et Jorquera en l'occurence!



Dernier cadeau de cette balade avant de rejoindre l'asphalte et la route en lacets qui monte jusqu'au village, un champ de coquelicots nous attend au détour du chemin...

Merci! Merci! Merci! dit Henri....

Et comme il n'y a pas que les fleurs dans la vie, vive ce gaspacho manchego délicieux dont nous ne laisserons pas une miette!!!

Hasta luego Castilla-La Mancha!!! A la prochaine, car il est bien possible que nous revenions faire profiter nos amis randonneurs de l'UFTM de tes paysages incroyables.

A suivre donc...


6 Comments


Marie Bodson
May 19, 2023

Merci tous les 2.... pour tes si belles photos, Henri.... et tes géniaux commentaires, Catherine.... qui nous font visiter ces magnifiques lieux mythiques et nous donnent la folle envie de les parcourir à notre tour... 😘😘

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baudouinbranders7
May 19, 2023

Toujours aussi impressionnant cette rando accompagnée et tenu par la main. Je commence même à m'habituer aux commentaires placés avant la photo plutôt qu'en légende. Merci !

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Marie Claire Bodart-Fensie
May 19, 2023

Un immense merci pour ce beau voyage très bien documenté et relaté de manière pétillante ! Je ne vois plus La Mancha comme une succession de plateaux ennuyeux… Bravo à vous deux, ô infatigables randonneurs !

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martinedetaille
May 19, 2023

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martinedetaille
May 19, 2023

Magnifique,merci pour ce partage.😘😘

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