Vendredi 20 janvier, c'est jour de randonnée musclée à l'association francophone de Calpe (LAFMA). Et celle-la promet de l'être... musclée : Georges et Juan ont en effet mis au programme le Montcabrer, troisième sommet de la région avec ses 1390 m, après l'Aïtana (1558 m, que nous avons fait en juin dernier) et le Puig Campana (1406 m) dont l'ascension se fait attendre (en tous cas pour nous). Pas question de rater cette randonnée sportive, à laquelle nous sommes 12 inscrits, 5 femmes pour une fois (Brigitte, Fabienne, Jaja, Patricia et moi) et 7 hommes (nos 2 guides, André, Jack, Jean-Luc, Jean-Pierre et Henri, notre technicien en Wikiloc et photographe émérite). Auxquels s'ajoute l'invitée permanente d'André, l'infatigable et toujours nez au vent Basket...
L'ordre du jour est ambitieux : un dénivelé positif qui devrait frôler les 900 mètres car nous partons d'assez bas et un circuit de près de 12 kilomètres. Sur le dessin, ça a l'air d'une baladounette sympa. Nous verrons bien...
En tous cas, nous partons bien couverts (entre 5 et 7 couches en moyenne par randonneur, plus gants, bonnets et écharpes, selon le degré de frilosité ou de prudence, ou des deux...). André a même prévu un pull pour Basket, qui s'avèrera superflu... Car le vent nous épargne et le soleil résiste bien à quelques attaques nuageuses. La météo est donc clémente et la journée s'annonce belle.
La montée, elle aussi, est belle, dans tous les sens du terme, paysages, terrains en lacets et encorbellement, pentes douces et raides, et surtout longueur. Trois bonnes heures au total avec peu de plat, c'est assez rare par ici. Mais on ne sent pas ses pieds ni ses mollets quand on se rince autant les yeux avec tout ce qu'il y a à admirer (végétation, grottes, rochers en surplomb, formations rocheuses de toutes sortes et, bien sûr, panoramas en technicolor!)
Le lac de Beniarrès en majesté...
Et un panoramique de panorama de plus !!!
Et quand on croit être arrivé ou presque, on s'aperçoit que le sommet est à 3 bons kilomètres et plus de 400 mètres de dénivelé encore...
En fait, le sommet est tout là haut et nous ne sommes qu'au Mas de Llopis, enfin... ce qu'il en reste, à 950 mètres d'altitude. Quand on y pense, il fallait quand même une sacrée dose de vie intérieure et d'inconscience ou bien de misanthropie pour construire sur cette plaine d'altitude battue par le vent.
... ou bien aimer les vues mer totalement imprenables!
Nous, on ne fait que passer, mais on est bien contents d'être là. Ça se voit?
Et toi, Jean-Luc, tes impressions? "QUE DU BONHEUR!!!! mais enlève ta main de mon épaule, j'ai l'impression que Juan se doute de quelque chose..."
Dernier kilomètre du chemin vers le sommet...
J'en ai plein les bottes, et je ne suis pas la seule à le penser, même si je suis la seule à l'avouer...
Et.ça y est! Llegamos por fin!!!
Ne me demandez pas ce qu'est venu faire un gars de Cantabrique ici. Mais la main est à Patricia et la photo est belle. Merci Georges...
C'est bon de s'asseoir et de se laisser décoiffer quand on est arrivées au sommet... Au fait, j'espère que vous admirez le camaïeu de bleu...
Nous ne sommes pas seuls là-haut, ce qui explique qu'il ne manque personne sur la photo (même pas l'ombre de celui qui la prend... Henri, je croyais que tu avais choisi celle où elle n'était pas!)
Le photographe de l'ombre, c'est ce beau gosse aux yeux fermés avec son chien (il ne nous a pas dit son nom, mais le chien s'appelle Lucas).
Le sommet est également envahi d'accenteurs alpins, ces petits oiseaux peu farouches qui aiment les coins touristiques et surtout les miettes des randonneurs et ne vont pas nous lâcher pendant le pique-nique qui suit... Ceux-là sont presque tous bagués.
Deux heures et quart, il est temps d'entamer la redescente si nous voulons ne pas rentrer trop tard... Il y a un peu de chemin et deux écoles pour le retour: soit reprendre le même sentier qu'à l'aller, ce que préconise Juan, soit poursuivre la boucle de Wikiloc, a priori plus courte, ce qui tente la majorité d'entre nous, Henri en tête. C'est l'option que nous prenons, malgré la mise en garde de Juan qui craint une descente difficile. Nous aurions peut-être mieux fait de l'écouter...
Pourtant, tout commence doucement sur le plateau qui nous éloigne peu à peu du sommet...
Puis nous perdons la piste avant de la retrouver après avoir un peu crapahuté dans les fourrés, heureusement pas trop denses...
Jusque là tout va plutôt bien. Et nous sommes même récompensés de notre choix par une rencontre avec une harde de bouquetins, furtive mais suffisante cette fois pour en sauver quelques images.
C'est ensuite que les choses se gâtent avec un paysage de plus en plus fracturé et l'état du sentier qui se dégrade, jusqu'à parfois disparaître et ne réapparaître que pour mieux plonger dans la pente avec ses petits cailloux sournois, ses racines perfides, ses rochers abrupts et sans pitié, ses passages pourris... FÂTÂLLL!!!! comme disent les espagnols en dramatisant le mot à outrance...
Nous avançons comme sur des oeufs minés, à la vitesse d'escargots anémiés... Et pour certaines, l'inquiétude, un peu de vertige (pourtant rien d'abrupt à proximité) et la fatigue, commencent à plomber les cuisses, les mollets et le moral!
Plus question d'admirer le paysage, pourtant toujours aussi spectaculaire. On ne regarde plus que ses pieds... et de temps en temps quelques vautours fauves qui tournent dans le ciel au dessus de nos têtes... Ils ne sont quand même pas là pour nous??????
Le GPS de Wikiloc reste bloqué sur une altitude qui baisse avec une désespérante lenteur. Encore près de 3 kilomètres à parcourir pour 500 mètres de dénivelé. Cela laisse augurer un taux de pente qui ne va pas détendre les muscles de quelques uns d'entre nous...
Cela fait déjà près de 3 heures que nous descendons et il est 17 heures. Il ne s'agirait pas d'être surpris par la tombée du jour...
Finalement, à force d'encouragements et de bonne volonté de tous, nous rejoignons le chemin principal largement à temps. Mais il paraît que lors d'une randonnée sur ce même parcours, la descente par le Barranco de la Sabata (est-ce celui-là?) s'est terminée pour d'autres randonneurs qui ne trouvaient pas le chemin par un appel au 112 et une évacuation par hélicoptère! Nous, nous avons le chemin, mais il manque quelques jambes... Heureusement que la persévérance et la volonté sont au rendez-vous!!!
Lot de consolation, cette vue de la lumière du couchant sur le massif de Benicadell où nous avions randonné quelques semaines plus tôt...
Et retour de nuit vers Calpe après finalement 8h30 de randonnée pour près de 12,4 kilomètres et 924 mètres de dénivelé!!!
Le mot de la fin de cette journée sera "Plein les bottes mais heureux de l'avoir fait!!!" (hein, Basket!!!)
A suivre...
Vous êtes des AS ! Bravo à toutes et tous ! Quel délice de te lire Catherine et de s émerveiller devant vos exploits et vos superbes photos !
En effet Marie, ça nous démange… après cette fameuse « randodyssée » nous partons dès demain explorer les barrancos de Silim et de la Mascuña… nous verrons bien si les paysages de western sont bien au rendez-vous…
Un vrai parcours du combattant 🥵, ma parole ! Mais des valeureux participants 👍👏 qui maintenant reposés sont sûrement prêts à recommencer ..... non ?
Bravo Catherine. On revit vraiment la journée d'hier. On ne l'oubliera jamais cette belle aventure. Merci à tous les deux .