Sur les sentiers de Gata de Gorgos : las dos ermitas

Nous avions fait la reconnaissance de cette randonnée le 15 décembre dernier avec Bernard, Marie et Guy, par une journée un peu grisouille, une journée de brouillon en quelque sorte. Nous la mettons au propre et au soleil aujourd'hui mardi 10 janvier pour l'UFTM, notre association francophone de Moraira.

Nous sommes une bande de 14 joyeux randonneurs, irréprochable en terme de parité hommes femmes, mais où les belges l'emportent nettement sur les français 8 à 6... euh, non, 8 à 4 car un anglais et une espagnole se sont cachés parmi nous!

Au programme du jour, dix kilomètres en un peu plus de 4 heures, mais peu de dénivelé (160 mètres et quelques, une broutille...), pas de panoramas spectaculaires ni de vues mer, mais une vraie rando campagnarde sur fond de Montgo, de rio Gorgos, d'ajoncs de Provence et de pieds de vigne.

Une marche bucolique et reposante en somme...

...sauf lorsque l'on passe à portée de ce jars qui cacarde comme un fou (pas besoin d'un chien de gagarde quand on a chez soi un jars qui cacarde...)

Voici l'une des deux ermitas ou chapelles qui donnent leur nom à cette randonnée. Je vous avais présenté la première et son arbre miraculeux le 15 décembre. La seconde fait sa coquette au dessus du chemin en se dissimulant à moitié derrière une végétation luxuriante et dense. Il faudra qu'on y monte un jour...

On pourrait penser que c'est ce que fait Andy. Mais que nenni... Andy ne monte ni à l'assaut de la chapelle ni sur une des pentes du chemin. En fait, Andy descend à reculons un raidillon de la piste que son genou défaillant lui fait craindre de prendre dans le bon sens... Et Carmen lui sert à la fois de gouvernail et de rétroviseur...

Ce n'est pas Andy dans la pente que regardent avec autant d'intérêt et d'attention Marie-Odile et Cathy... Non, ce qui les captive...

... ce sont les massifs touffus de ricin commun, une plante invasive qui abonde autour du chemin et le long du rio...

aux fleurs du même rouge que ses tiges...

... à moins que ce ne soit, juste à côté, ce fruit de datura, aussi toxique que suggestif, une origine du monde particulièrement piquante et même mortelle...

Décidément, on se croirait quelque part dans une jungle tropicale...

Il y a même de beaux oiseaux de paradis de toutes les couleurs... Oups!!! C'est Marie qui nous fait une danse nuptiale. Quel déhanché et quelle harmonie de nuances acidulées...

Mais non, nous ne sommes pas sous les tropiques. Le Montgo est toujours là, même s'il se la joue un peu éléphant assoupi dans la savane. Vous avez vu son oeil, son crâne bosselé et sa trompe négligemment posée sur la plaine? Dingue, non?

Et le défilé de plantes est clairement plus méditerranéen que tropical. Voici la pervenche difforme (une difformité très légère à première vue)

suivie de la centaurée bordée de noir (là aussi, le deuil est assez discret)

puis de la reichardie de Tanger (vous m'en direz tant...)

et du (petit) coquelicot qui se croit au printemps

et qui est venu en avance avec son pote, le narcisse

Au milieu de ses copines encore fermées, cette oxalis pied de chèvre a mis la table pour une abeille toute bottée de pollen. Elle aura sûrement du mal à s'envoler...

Deux curiosités végétales à signaler dans le paysage...

Un arbre de lit de rivière incroyablement graphique et diaphane, et qui cache bien son jeu piquant, l'épine de Jérusalem...

et un lichen parasite sur pomme de pin, de la famille des ramalinacées, une vraie oeuvre d'art de la nature qui hésite entre rhinocéros foldingue et poisson scorpion sur patate de corail.

La ballade vous a plu???

Pas mal, semble dire Baudouin, l'homme au chapeau...

Cathy et les 2 Guy ont l'air d'avoir aimé aussi...

Tant mieux... On recommencera. Mais pour aujourd'hui, that's all folks...

A suivre....