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Sur les sentiers de l'Umbria del Ferrer

Lundi 8 avril, avant de repartir pour leur semestre annuel belge, Bernard et Marie nous proposent une reconnaissance en petit comité autour de Tàrbena. Et avec le sens de l'à-propos qui les caractérise, ce sera l'Umbria del Ferrer pour ce jour où toute la Communauté Valenciane fête San Vicente Ferrer, son saint préféré. Trop fort les amis!!! Heureusement, il semble que nous soyons les seuls à avoir eu cette idée, car malgré le jour férié, nous n'avons croisé personne sur les pistes. Bonne pioche!!! Tout le monde devait être en train de marcher sur la Bernia, le Peñon ou du côté de los Arcos...

Nous, on est là...



... dans l'ambiance brumeuse qui sévit par ici depuis hier. Moitié brouillard d'évaporation marine sous l'effet des températures élevées pour la saison, moitié air chargé de sable des Canaries que le vent transporte jusqu'ici, la calima occupe le terrain, gomme la couleur du ciel et éclaire d'une lumière laiteuse les massifs de la Bernia et de la Ferrer.



Ce n'est pourtant pas de sa faute si le sanglier qui vient de sortir des fourrés devant nous n'est pas sur la photo. Il s'est enfoncé de nouveau dans le barranc tellement vite qu'Henri-Claude a été pris de court. Il faudra nous croire sur parole...



Et ce n'est pas non plus la faute au sanglier si ces murs ont perdu une bonne partie de leurs pierres sur le bord de la route. Cela fait plusieurs kilomètres d'abord en voiture puis à pied que nous constatons ce phénomène. Vent? Ruissellement? Mini secousse sismique locale? Le mystère des chutes de pierres sur les routes de Tarbena reste entier...



Brève incursion dans le lit de la rivière à sec au fond du barranc, sur les traces d'une rando explorée il y a un peu plus de 2 ans avec Guy, juste avant que les pluies exceptionnelles du printemps 2022 ne les noient. Mais ce n'est pas encore aujourd'hui que ce circuit sortira des oubliettes de l'oubli. Bernard a d'autres plans et nous bifurquons très vite vers une piste moins caillouteuse et plus forestière.



Quelques aubépines en fleurs à signaler...



au bord d'un chemin semé d'embûches et d'obstacles. Même débroussaillé, le sentier reste envahi de ronces et de salsepareille, cette plante parasite infernale qui s'accroche à tout ce qu'elle trouve sur son passage, en l'occurence le bras...



... de la pauvre Marie. La salsepareille est peut-être la plante préférée des Schtroumpfs mais ce n'est pas la sienne!



Un peu plus loin, une barrière rustique coupe la route. Il en faut plus pour arrêter Bernard dont le jeu de jambes impeccable ne laisse pas une chance à l'obstacle.



Encore une???? Celle-là semble semble tenir debout par la volonté du saint-esprit... Il suffirait presque de souffler dessus pour qu'elle s'écroule.



En fait, elle tient bon et son côté bancal cache tout un tas de pièges en trois dimensions, avec lesquels il faut savoir ruser quand a de petites guiboles...



Bernard, prudent, préfère renoncer à un nouveau saut de haie et contourne l'obstacle...



Tiens, Marie a repris sa position favorite en rando, la station assise. Mais ce que la photo ne raconte pas, c'est qu'elle en a plein les pattes après une demi-heure de grimpe bien raide sans le moindre virage pour négocier la pente et sans véritable sentier pour guider nos pas. Pas d'autre choix en effet que de remonter le flanc du massif par le lit et les berges d'un ruisseau absent. Encore heureux qu'il n'ait pas fallu en plus remonter le courant... Les saumons ont vraiment une vie de chien quand on y pense!!!



Nous avons bien mérité une petite pause et un almuerzo rapide...



La vue sur Tàrbena qui nous cueille une fois arrivés au col ne manque pas de panache... ni de calima hélas!



Il ne reste que les pins pour accrocher un peu de vert au paysage...



... et nous, pour élargir la palette de couleurs. On s'est donné du mal mais ça ne suffira pas...



Descente en terrain hostile. Vous ne seriez pas un peu crispés les amis? Les appuis sont solides mais peut-être le grip des chaussures laisse-t-il à désirer???



Donnez-moi juste deux minutes pour mettre ce truc en marche et je viens ratiboiser le terrain!!!



De toutes façons, on ne va pas s'éterniser dans le coin... Une anglaise très mal embouchée se cache derrière les balustrades de la première maison à gauche. Elle en sort et nous poursuit en nous demandant in english d'où nous venons et où nous allons. Nous apprend que nous sommes sur une propriété privée et se demande comment nous avons fait pour y entrer... Nous aussi en fait, vu que nous avons juste suivi un chemin de randonnée qui rejoint plus loin un autre sentier, balisé rouge et blanc, autrement dit de "grande randonnée" celui-la, que nous n'avons vu aucune indication d'une quelconque propriété privée et qu'elle ferait mieux de rappeler son molosse qui aboie et bave comme un fou à quelques mètres de nous sans aucune clôture pour le retenir de nous sauter dessus. J'en connais qui auraient adoré!!!!!



Un dernier coup d'oeil sur la Ferrer et le sentier qui conduit au repaire de Calamity Jane...



... et nous poursuivons notre petit bonhomme de chemin de l'autre côté de la vallée, sans autre rencontre que celle, hélas très furtive, avec un grand lézard ocellé.



C'est l'heure où nous descendons et où la chaleur monte, heureusement un peu tempérée par la calima qui filtre les rayons du soleil. Il faut bien qu'elle serve à quelque chose, celle-là!!!!



Tiens, un aqueduc!!! Qui doit bien dater des romains. Espérons que l'eau y coulera de nouveau avant le prochain millénaire...



Courage, il reste encore 3 bons kilomètres avant de boucler le circuit...



Rien de tel que quelques nèfles chapardés par Henri-Claude pour nous redonner un petit coup de boost...



Dernière halte "au coin du bois" pour s'hydrater...



Et dernier mystère de cette reconnaissance en terre brumeuse : à qui appartiennent ces chaussures de marche abandonnées au bord du chemin et où est passé leur propriétaire? A-t-il sauté dans le barranc en contrebas? Continué pieds nus ou en sandales? Été dévoré par le chien de notre virago anglaise? S'est-il évaporé, avalé par la calima? Ou a-t-il tout simplement changé de chaussures avant de rejoindre toute la population de Tàrbena qui semble s'être donnée rendez-vous chez Cas Pelut pour un déjeuner tardif?



Un restaurant dont le principal mérite est d'être le seul ouvert aujourd'hui et qui nous accueille également sur sa terrasse avec vue imprenable sur le village et, au loin, la Sierra Gelada engloutie par la brume (c'est une habitude décidément...). Point final de notre rando, après 4h45, 14 kms de marche et un peu moins de 500 mètres de dénivelé positif.



Vive San Vicente Ferrer, vive l'Umbria del Ferrer et à suivre...

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