Vendredi 8 mars, jour des femmes. Et nous sommes 4, justement, Marie, Anne, Brigitte et moi, à crapahuter, avec Bernard, Michel, Didier et Henri-Claude. La parité est respectée mais on peut dire que le féminin l'emporte car nous sommes sur LA Segaria pour faire LA reconnaissance d'UNE prochaine rando.
En fait, on peut dire ce que l'on veut... Ce qui est sûr, c'est que rien ne vaut un début de rando devant un petit café (solo, cortado ou con leche) sur la place ensoleillée d'un village croquignolet de l'arrière-pays...
surtout quand le soleil matinal est généreux et joueur...
Ce village coloré s'appelle Benimeli et vu d'en haut, il n'est pas mal non plus...
Il n'est pas le seul dans cette vallée agricole. El Ràfol d'Almúnia le suit de près, au pied de la Segaria lui aussi, et Sagra plus loin. Au fond, la Vall de Laguar déroule ses propres villages. Tout est à sa place. Sauf ce rond-point aux proportions démesurées dont on se demande vraiment ce qu'il fout là!!!!!
Pas comme eux... On se demandait plutôt ce qui les retenait si longtemps en Belgique. Pas la météo en tous cas... Heureusement, vous voilà de retour, Brigitte, Didier et tes blagues... Mais va falloir quand même faire mieux que çà!!!!!!
Photo de demi-groupe à demi dévêtu, avec 3 versions combinées : pantalon/tee-shirt, short/pull, débardeur/jupette. Et la version intégrale "moi-quand-je-randonne-je-sors-toujours-couvert".
Et si on se remettait en marche sur ce sentier qui nous appâte avec sa jolie pente douce apparemment sans cailloux? Un vrai leurre car la Segaria est tout sauf un massif en pente douce et sans cailloux.
La preuve...
La Segaria est un univers minéral et parfois hostile. Mais il en faut visiblement plus pour impressionner Marie, notre reine des randonneuses en jupe (le français est bizarre, il aurait suffi de remplacer jupe par jupons pour être taxé de sexiste... Dingue, non?)
En attendant, la vue, depuis le sommet que nous avons fini par atteindre mérite un panoramique!
Et une photo de groupe mer et montagne un brin surexposée... ce qui lui donne un petit genre.
Car on a une belle vue mer aussi depuis là-haut, ne l'oublions pas!!! La côte est bien plate et marécageuse dans cette région de Pego et d'Oliva et les rizières sont toujours là, fidèles au poste.
Dans la série des vues incontournables de la région, voilà une fois de plus la petite colline du château de Dénia à gauche face à la bosse géante du Montgo à droite. Plus rarement visible et d'autant plus précieuse, la silhouette d'Ibiza se profile à l'horizon à gauche de l'image. Un grand merci pour la clarté de l'air!!!!!
Lecteurs électro-sensibles, fermez les yeux et bouchez-vous les oreilles... Nous avons rejoint les antennes plantées tout en haut de la Segaria. Moches de loin. Et pas terribles de près... Y'en a une qui fume en plus....
Qui dit antennes, dit route d'accès. Ça peut vous paraître totalement dingue de grimper à pied par les sentiers caillouteux et pentus alors qu'il serait si simple de prendre sa voiture pour aller découvrir le panorama vu d'en haut. Mais c'est une question de point de vue. Par exemple, moi, c'est ÇA qui me paraît complètement fou : ce hipster s'est cassé le c... sur son vélo musculaire et, arrivé en haut, il ne s'est même pas arrêté pour admirer la vue!
Nous, au moins, on profite du paysage et du soleil (surtout Brigitte et Didier qui avaient un peu oublié ce que c'était, le soleil, dans leur exil belge...).
Nous sommes arrivés aux ruines d'un hameau ibère comme l'indique la pancarte. Et Henri-Claude, ta casquette est encore de travers, comme l'indique ton ombre...
Des ruines datant pour l'essentiel de l'époque ibérique, mais dont les plus beaux vestiges sont aussi les plus jeunes, comme ce mur construit par les romains et daté du 1er siècle avant JC. Il n'y a décidément que les Wisigoths qui ne sont pas passés par la Segaria !!!
Le circuit de notre reconnaissance se poursuit. Il va nous falloir d'abord longer le massif vers la mer...
(Il y a pire comme vues...)
... avant de profiter d'une brèche dans le relief pour le traverser
...et passer du côté obscur de la force (ne dramatisons pas... il s'agit seulement de rejoindre le versant nord de la montagne!).
celui par lequel va s'opérer la descente.
On a dit qu'on redescendait Anne et Henri-Claude!!! Vous n'auriez pas loupé une bifurcation quelque part???
En fait, non! On est allés voir de plus près les ruines d'un château maure...
Et on ne va pas pouvoir continuer plus loin...
Juste une dernière photo du paysage vu d'en haut...
Et on arrive!!!!
Ouf! Tous à nouveau réunis. Ça souffle sur ce versant à l'ombre. Les polaires ressortent des sacs... Elles sont contentes, elle vont avoir, elles aussi, le droit de voir le paysage... (En Espagne, on oublie trop souvent les polaires au fond des sacs à dos!!!)
Mais quand on revient de plusieurs mois d'hibernation en Belgique, ce n'est pas un malheureux petit vent froid sur un sentier à l'ombre qui risque de déclencher le début du commencement d'une envie de se couvrir. En revanche, Didier, tu ferais bien de te méfier, ton magnifique sac à dos assorti à ton pantalon est en train de se faire coloniser par une salsepareille invasive et peut-être carnivore...
Pas étonnant! Il y en a partout autour de nous . Et ça griffe et ça s'agrippe à tout ce que ça touche... Saloperie!!! Vive les manches longues qui ne font pas que réchauffer les bras, mais les protègent...
L'heure tourne et Bernard s'impatiente. Il ne va pas tarder à utiliser son sifflet... Qu'est-ce que vous faites tous???
On cueille des citrons Bernard!!!!! Il y en a plein dans ces arbres abandonnés à leur triste sort au milieu de nulle part... On ne va quand même pas les laisser tomber sans rien faire???
Mais Bernard a faim et ce ne sont pas des citrons qui vont l'aider à tenir jusqu'à Benimeli et son petit restau sur la place. En revanche, un almuerzo tardif au bord de la Fuente de Catalá....
Il reste 3,5 kilomètres à parcourir, un peu sur route et beaucoup sur sentier pour rejoindre le village. A flanc de Segaria, et sur une portion malheureusement dévastée par des incendies peut-être criminels au mois de novembre dernier. Comme nous le précisent quatre femmes (décidément, les femmes vont 4 par 4 aujourd'hui...) de l'équipe de surveillance des forêts, croisées un peu plus loin.
Benimeli nous revoilà, après 4 heures de reconnaissance pour un peu plus de 8 kilomètres et 420 mètres de dénivelé. Un circuit parfait pour un groupe, et pas trop éloigné de Moraira.
Et une rando difficile de plus à ajouter au catalogue de l'UFTM, à mettre au programme sans doute fin mai. Nous pouvons passer à table avec la conscience tranquille de randonneurs compulsifs qui avaient une bonne raison de se faire plaisir une fois de plus...
Il faudra aussi penser à offrir un short à Marie. ce sera plus pratique pour les étirements...
... et un tee-shirt à Michel avant l'été...
Allez, j'arrête mes délires. En plus, il pleut et il est temps que vous ayez un nouveau post à lire...
À suivre au prochain soleil....
Superbe randonnée-découverte 🤩 pour vous comme pour moi qui vous suis à la trace ! Bravo pour le récit et les commentaires Catherine 👍👏
Avons encore passé un moment sacrément jouitif en te lisant..... Si si, j'te jure, pour nous, c'est vraiment loin d'être une corvée 😂 🤣😂. 🥰🥰
À la prochaine... avec plaisir.... et quand tu veux 😉