Vendredi 18 novembre, nouvelle randonnée engagée avec nos amis Georges et Juan de l'association de Calpe. Notre destination, la petite chaîne Serrella (à laquelle notre rue a emprunté son nom) et plus précisément le Plateau de la Maison (décidément, on reste chez nous...), El Pla de la Casa, et son puits de neige, un des deux cent soixante et quelques de la région, dont je vous ai déjà parlé dans mon avant-dernier post.
La Serrella trône un peu après Castell de Castells, un village typique de montagne dont nous sommes souvent partis.
Nous ne nous y arrêtons pas cette fois-ci car le départ se fera de Fageca, au pied de la montagne. Et c'est parti pour un peu plus de 5 heures 30 de marche, pique-nique compris, 10 kilomètres et un dénivelé croquignolet de 660 mètres
Le tout par une journée assez grise et fraîche. La plus froide en fait depuis longtemps, nous n'allons pas tarder à l'expérimenter...
Eh oui, que voulez-vous, même si on a souvent tendance à l'oublier dans ce pays où peu d'arbres rougissent et où nous continuons à vivre en short et sandales jour après jour et hier encore, l'automne est déjà bien avancé! Et nous nous apprêtons à monter à 1357 mètres sur une chaîne bien ventée...
Nous sommes 17 (Georges, Juan, Jean-Paul, Jean-Pierre, Jean-Luc, Jack, Colette et Daniel, Andrée et Guy, Claude, Daniel bis, André et son chien Basket, Yves et nous deux). Il en manque sur la photo. En fait, il en manque aussi un dans ma liste, car, même s'il a 4 pattes, Basket ne compte pas comme randonneur...
Un des inscrits s'est en effet trompé de lieu de rendez-vous et, croyant que nous ne l'avions pas attendu, a décidé de partir nous rejoindre... en commençant par la fin de la boucle, histoire de ne pas se laisser la moindre chance de nous rattraper... Non, ce n'est pas Robert (celui que nous perdons d'habitude dans les randonnées de l'autre association...). Lui s'appelle Claude et ne se perd pas. Nous le retrouverons sur le Pla de la Casa, à la limite de la congélation et désespérant de nous voir arriver!
La montée se poursuit au milieu d'un festival de roches karstiques, vieilles pour certaines de plusieurs millions d'années (il y en a même qui ont connu les dinosaures d'après Georges, notre guide géologue!), sur lesquelles l'érosion et les eaux acides dessinent un étonnant quadrillage
avant de les ronger progressivement jusqu'à les faire ressembler un peu à des demoiselles coiffées...
... ou a des sphinx éphémères à l'échelle géologique. Celui-ci ne semble tenir que par un fil, mais il n'est certainement pas près de tomber...
Nous approchons du but...
Le dernier kilomètre et demi avant le plateau est une montée raide et tortueuse où nous attend un vent qui souffle en bourrasques bien glaciales. Il n'y a plus qu'à serrer les dents (pour les empêcher de claquer) et les fesses (pour... heu... parce que c'est ce qu'on fait dans ces moments là...) et mettre un pied devant l'autre.
Et hop!!! On y est...
C'est beau et on bien mérité tout çà!
Et, cerise sur le gâteau, voilà le puits de neige du Pla de la Casa.
Amazing, non??? Vertigineux en tous cas...
Il fait de plus en plus froid. Mais pas autant qu'en hiver, et surtout les hivers, rarissimes désormais, où tooooombe la neige (comme dirait Adamo). D'ailleurs, si vous voulez une preuve, la voilà...
Nous sommes désormais au complet et affamés (après avoir retrouvé notre dix-septième compère). Ça se voit sur la photo que nous ne sommes pas franchement réchauffés??? En tous cas, c'est le pique-nique le plus rapide de toute ma carrière de pique-niqueuse (à part peut-être dans certaines randos du Groenland ou du Kamchatka...). Il ventait et voilà qu'il pleut. Quelques gouttes qui ont le mérite de faire tomber le vent, mais ne nous réchauffent pas vraiment. En route, mauvaise troupe, et plus vite que ça...
Pour une fois, c'est un petit bonheur d'attendre ceux qui descendent lentement : ça permet de mettre les mains dans les poches et de retrouver l'usage de ses doigts gelés, faute de gants. Chose impossible quand on marche, soit à cause des bâtons, soit parce qu'il est fortement déconseillé de se retrouver avec des mains coincées dans les poches en cas de chute...
Mais tout se passe bien... Aucune chute grave à déplorer. Et nous perdons de l'altitude en toute tranquillité et prudence, en songeant au chocolat chaud ou à la bière qui nous attend à l'arrivée, et en admirant les mystères de la nature qui nous entoure... Par exemple, où commencent les falaises et où finissent les murs de pierres sèches et réciproquement?
... et où est la bergère de cette scène particulièrement bucolique?
En tous cas, les Schtroumpfs sont là...
Allez! C'est fini pour aujourd'hui.
Je reprendrai l'antenne lundi au plus tard après notre rando reconnaissance autour de Calpe...
A suivre...
C'est un immense plaisir de lire tous ces beaux commentaires et de visionner ces belles photos. On a vraiment l'impression de revivre cette belle randonnée. On vous remercie de nous faire partager tous ces beaux moments. Amitiés. Françoise et Jean Luc