Vendredi 15 mars, DÉJÀ ????????????? C'est fou comme le temps passe. On n'a pas le temps de dire ouf et voilà que l'hiver, une des meilleures saisons pour la randonnée, s'achève dans une semaine. A moins qu'il ne soit déjà fini et qu'on ne m'ait rien dit... Car ce vendredi 15 mars, jour de rando difficile de LAFMA, le soleil et la chaleur qui nous accueillent à Fageca et vont nous accompagner tout au long de la boucle du Pla de la Casa n'ont pas grand chose d'hivernal. Ça va chauffer pour notre groupe de 17 joyeux marcheurs, Georges en tête, Hervé, Rémi, Fabienne, Anne-Françoise et Jacques, Romica, Jean-Pierre, Brigitte, Jean-Jack, Françoise et Daniel, Marina et Hervé A., Henri-Claude et moi, et Juan en queue.
Tchao Fageca!
C'est parti pour 2 petites heures de montée, direction le puits de neige du Pla de la Casa. D'un bon pas, mais sans aucune illusion : il n'y aura pas de neige là-haut et il n'y fera même pas plus frais...
C'est moi qui me fais des idées ou les vallées sont moins vertes par les temps qui courent???
Ça n'enlève rien à la beauté des paysages, mais la sécheresse commence tout de même à se voir...
Et nous continuons de monter, dans la joie et la bonne humeur...
La preuve : arrivée à quelques centaines de mètres du plateau, même pas fatiguée, la chorale des joyeux canaris de LAFMA nous interprète La danse des canards. Croyez-moi sur parole : vous ne perdez rien en n'ayant pas le son!!! À croire qu'ils ont le secret espoir de faire pleuvoir...
Raté!!!! Ils n'ont réussi qu'à faire fuir ce troupeau sans berger (qui est peut-être parti en courant quand il a entendu la chorale).
Ne reste qu'un pauvre mouton. Sourd, peut-être. Mais surtout piégé par le grillage qui entoure désormais le puits de neige (et qui n'y était pas lors de notre dernier passage en novembre 22). Il est rentré dans la nasse, ne sait plus en sortir et tourne en rond, paniqué par ces curieux bipèdes arrivés de nulle part. Quant au reste du troupeau, il se casse sans demander son reste. Le mouton est décidément plus grégaire que solidaire...
Hervé, Marina et Henri-Claude, n'écoutant que leur courage, et à moitié seulement les conseils que nous leur donnons depuis la crête ("vous lui faites peur!" "passez par la gauche !" "non, l'autre gauche!!!"), sont partis délivrer la bête qui se jette frénétiquement contre le grillage et tente le passage en force au risque de a) s'assommer b) sortir tondu...
Jusqu'à ce qu'Henri-Claude finisse par ouvrir une issue et s'éloigne, laissant, enfin, sortir le mouton!!! Alléluia!!!!!!
Il était temps. Ils était à deux doigts de tomber, lui dans le puits et Fabienne en syncope! Sans compter que ça n'aurait pas senti très bon dans la nevera, en rénovation, d'où le grillage...
La voie est libre!!! Plus un chat, ni un mouton à la ronde... Mais avant de poursuivre notre boucle droit devant...
... allons donc voir le monde d'un peu plus haut, en grimpant le pico qui nous surplombe...
... jusqu'à la croix qui culmine à 1385 mètres...
et après une dernière petite escaladounette sans bâtons mais avec les mains...
La vue le vaut bien. Le Montgo est même au rendez-vous tout au fond à droite...
Allez, soyons fous, un plan plus large!!!
Ça y est? Vous en avez pris plein les yeux??? On peut redescendre?...
Une dernière petite photo de fier montagnard!!!
Et nous allons récupérer nos sacs à dos...
Qu'est-ce qu'on dit à ces deux beaux marqueurs de paysage, Henri-Claude? On leur dit merci!!!!
Il ne nous reste plus qu'à nous mettre en quête d'un coin de pique-nique pas trop moche... On n'est pas difficiles! Celui-ci fera l'affaire...
Chacun sa petite salade et son bout de rocher plus ou moins confortable... S'asseoir sur l'herbe n'est pas une option, car ceci n'est pas de l'herbe, ce sont des coussins du berger (cojines del pastor), dont les tiges piquent comme des oursins la moindre partie du corps à leur portée, couverte ou non...
On repart. Dans quelle direction??? On va suivre le guide... même s'il n'a pas l'air très net!
Ouh là, ça descend sacrément! Il y en a qui ne vont pas aimer et qui ne sont pas près d'arriver en bas! Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y a pas pire que les descentes pour ralentir la progression des groupes. Car le monde des randonneurs se divise toujours en 2 : ceux qui ont des genoux ou font avec ce qu'ils ont, et ceux qui n'en ont pas ou ne leur font pas confiance...
Dans ce type de terrain, il vaut mieux avoir foi en ses articulations. Et rester vigilant! La foi aveugle est vivement déconseillée...
Le monde est petit... Voilà-t-i pas que l'Afrique pointe le bout de son nez quasiment à mi-chemin entre Fageca et Quatretondeta!!! Mais noooooooooooon? (comme disent les belges...)
Mais siiiiiiiiiiiiiiiii!... Sauf qu'elle ne pointe que le bout de sa silhouette, creusée dans la roche. Une forada en forme de continent. Allons voir ça de plus près...
De très près même!!! Au point de se manger le rocher à défaut de pouvoir l'escalader faute de prises suffisantes...
Jean-Pierre et ses grandes jambes sont quand même sur le point d'entrer en Afrique du Sud !
Arrivera-t-il à y monter? Lui, oui....
La preuve...
Pas mal la vue, non? En face, le sommet du Castellet que nous avons grimpé avec l'UFTM il n'y a pas si longtemps, ainsi que la cime de Bernia qui dépasse à peine derrière. Et en prime, un petit bout de bleu turquoise du lac de Guadalest. Régalez-vous les yeux, c'est cadeau!!!
Encore une roche percée. Voilà Madagascar maintenant. Décidément, le voyage continue...
Et la descente aussi, avec une dernière photo de groupe au complet, au pied de ce sphinx rocheux...
Pas très carrossable, le sentier qui suit, souvent chaotique et parfois un peu vertigineux avec ses surplombs et ses devers inquiétants. Mais de toute beauté...
Il ne manquait plus que des pierriers pour que notre bonheur soit complet! Et que l'écart se creuse de plus en plus entre la tête et la queue de notre file de marcheurs...
Daniel, lui, rayonne et gambade comme un cabri. Un randonneur heureux, ça tient parfois à peu de chose. Une fausse goutte démasquée et un vrai ongle incarné en moins au gros orteil gauche. Et hop!!! Les sentiers montagneux retrouvent toute leur saveur et les randonnées, même difficiles, deviennent des promenades de santé.
Après 11,5 kilomètres, près de 700 mètres de dénivelé et plus de 6 heures de marche, Fageca est en vue de notre petite troupe, trop pressée pour attendre le reste du groupe. Françoise a un cours de guitare à Tibi, Hervé et Marina un fils à récupérer à l'école à Benissa et Henri-Claude et moi un concert de Bach (Jean-Sébas pour les intimes) à Alicante. Et Fabienne a piscine... (enfin, pas vraiment, mais elle pourrait, maintenant que sa piscine est toute refaite, il n'y a plus qu'à la remplir...).
Salut les amis! Cette rando était une merveille. Presque aussi belle que Marina respirant le parfum de cet iris sur fond de ciel azur et de pruniers en fleurs.
Il y en a encore 2 à venir avant que le printemps ne démarre officiellement... Et elles ne devraient pas nous décevoir...
À suivre donc...
Quelle belle randonnée. Nous allons vous envoyer un peu d’eau du grand Nord.