Vendredi 9 juin, départ à l'aube pour participer à une rando découverte (en d'autres termes, une reconnaissance) de LAFMA au dessus de Millena, une petite ville située non loin de Cocentaina dans la vallée de Travadell, à plus d'une heure de Moraira et Calpe. Nous sommes 14 à répondre à l'invitation de Juan et Georges, heureux d'explorer un nouveau territoire de jeu sur la Sierra d'Almudaina et de profiter d'une météo enfin plus stable : Jean-Luc, Fabienne, Anne-Françoise et Jacques, Jaja, Jean-Paul, Françoise et Daniel, Claude dit Pompon et Claude tout court, Yves, Hélène, Henri et moi.
Motivés et rayonnants dans ce tee-shirt aux couleurs de LAFMA auquel seuls quelques uns résistent encore (je l'oublie à chaque fois dans mon placard), inconsciemment... ou pas.
C'est beau pourtant ces petites silhouettes fluorescentes qui évoquent aux franchouillards que nous sommes d'improbables manifestations spontanées défilant dans l'arrière pays de la Costa Blanca, avec bâtons mais sans banderoles, pour revendiquer le droit de randonner librement...
Et puis, c'est assorti aux bouquets de santoline petit cyprès qui fleurissent au bord du chemin.
Bref, c'est gai tout ce jaune !!! Et puis, on ne risque pas de se perdre dans la nature ou de se fondre dans le paysage. Même quand on se prend pour Obélix...Hein Daniel!!!
Le paysage, lui, nous dépayse carrément... On était en Espagne et brusquement nous voilà transportés en Mongolie ou sur une lande écossaise (au ciel bleu près!)
Il manque quelques yaks ou bien des joueurs de cornemuse en kilt, mais on s'y croirait presque, non????
Je suis le maître du monde semble dire Fabienne. Est-elle fière d'être arrivée en tête? En extase devant le paysage ? Frappée par l'ivresse des cimes? Sur le point d'entamer une salutation au soleil ou d'entonner YMCA? Mystère... Mais Jean-Paul qui arrivait à ce moment-là a juste eu le temps d'éviter sa main...
Une pause reconstituante s'impose. Le chemin n'est pas difficile mais il fait chaud...
Et c'est reparti d'un bon pas...
... pour une nouvelle montée sur un nouveau vallon qui suit le précédent et un nouveau méandre du chemin. Le paysage est un peu monotone et notre parcours très prévisible. Par chance, les nuages dessinent des reliefs différents et changeants et nous offrent de temps en temps une ombre temporaire mais bienvenue. Autre bonne nouvelle, il n'y a pas de chasseurs dans les environs car la zone que nous longeons est protégée comme en témoigne le petit panneau rouge sur la photo.
Le problème, avec ces environnements dépourvus d'aspérités et d'arbres, c'est qu'il faut aller assez loin pour... enfin, vous voyez de quoi je veux parler...
Oh, un arbre!!! Comme il doit s'ennuyer le pauvre. Si nous allions lui rendre une petite visite? Même si c'est au prix d'un détour...
Finalement, ce n'est pas si mal d'être seul au milieu de nulle part. On attire le (rare) marcheur qui veut laisser une trace de son passage et noue un petit morceau de tissu sur ses branches. Et on a vite fait de se prendre pour un arbre à prières ou à souvenirs...
Et puis, on constitue le décor idéal pour une photo de groupe à l'ombre... Somme toute, ce n'est pas mal d'être un arbre solitaire sur la lande...
Mais on finit toujours par se retrouver tout seul comme un con quand chacun repart vivre sa vie...
... et on est bien vite relégué dans les oubliettes de l'oubli par le premier panorama spectaculaire croisé en chemin, ici le lac de Beniarrés...
...ou tout simplement la beauté de ces véritables massifs de thym, fleuris comme jamais, qui couvrent le sol.
Sans compter les rencontres animalières, comme ce curieux boudin noir et rouge, un scarabée qui répond au doux nom de Bebermeloe Majalis...
ou ce Lepture à suture noire, vautré goulûment sur un Ciste cotonneux.
Dernière (ou presque) ligne droite avant la descente.
C'est par où Jean-Luc? C'est par là... Par là, t'es sûr? Positivement certain...
D'ailleurs, Millena et la plaine sont en vue.
En route Jaja, plus que 3 kilomètres et une longue descente caillouteuse en mode éboulis, de celles qu'on aborde en serrant les dents et les fesses et sans jamais quitter ses pieds des yeux. Le genre de descente sur laquelle vous ne verrez jamais aucune photo car on a vraiment autre chose à faire tant qu'on est pas arrivé en bas...
Et nous y voilà justement. En bas... Près de cette maison troglodyte où peut-être un berger vient de temps en temps se mettre à l'abri.
A moins qu'il ne préfère ces grottes plus naturelles, les Coves de Sant Francesc, où nous avons bien envie d'aller fouiner un de ces jours. Il y a paraît-il des pétroglyphes dans le coin...
Ce sera pour une autre fois. Il est temps de rejoindre la civilisation et les voitures après une reconnaissance de 11 kilomètres et 460 mètres de dénivelé en 4 heures.
Et de rallier notre restaurant du jour...
En place pour la photo... Regardez-moi tous, dit Jean-Luc...
Et tout le monde regarde... Alcaraz se faire battre par Djokovic!
... surtout Fabienne, dont l'ivresse des cimes est bien loin et que les déboires de son favori plongent en PLS...
Et voilà, c'est terminé comme pour Alcaraz...
Une dernière image de toute beauté... Quelle merveille ce Coutryman quand même...
Adios amigos!!! A suivre
On se délecte des commentaires et photos mais l'olivier de la dernière photo est vraiment remarquable de vieillesse et de résistance, bien accroché au sol de toute la force de ses racines 🤩🤩🤩
Bravo Catherine tu as vraiment un style de plume très agréable à lire
Étrange randonnée en Mongolie et pourtant si proche. Pas trop fan de ces tâches fluos... mais bon. A analyser.
Merci en tous cas pour tes envolées poétiques, Catherine.
intéressant reportage et toujours avec humour et esthétisme!
Époustouflant ce changement de paysage ! Merci de nous l avoir fait découvrir par vos photos et commentaires ...