top of page

Sur les sentiers de Montnegre : du Pantano de Tibi au Barranc de Silim

Dimanche 10 septembre, nous avons planté depuis hier soir notre camp de base à Tibi pour une reconnaissance XXL. Pas moins que le Pantano de Tibi et le Barranc de Silim dans la même boucle, deux spots parmi les plus spectaculaires de la région d'Alcoy. Un test grandeur nature (c'est le cas de le dire...) pour une randonnée qui pourrait être mise au programme des 2 associations de l'UFTM et de LAFMA et que nous allons réaliser en compagnie de Daniel, le "régional de l'étape" et notre hôte à Tibi, où le soleil se lève sur une journée prometteuse...

La maison de nos amis se réveille gentiment sous un ciel dont les nuages se sont faits beaux pour l'occasion...

Le figuier, lui, se remet de la fraîcheur de la nuit et de nos aventures communes d'hier soir. J'y ai partagé des figues entre chien et loup avec un magnifique renard, aussi surpris (et peut-être un peu moins heureux) que moi de la rencontre. Il a néanmoins eu la politesse et l'élégance de poursuivre son repas encore quelques instants como si nada avant de s'esquiver. Magique!!!!

Nous voilà sur site, prêts pour l'expédition qui va d'abord nous conduire au Pantà de Tibi, comme dit familièrement ce panneau. Le barrage de Tibi est un des plus vieux barrages d'Europe encore en activité. Il date du 17è siècle et nous lui avons déjà rendu visite au cours d'une randonnée mémorable le 24 octobre de l'an dernier. Mais la chaleur excessive et anormale à cette saison avait plombé notre rando et surtout 2 d'entre nous, atteintes de déshydratation et d'hypoglycémie,

Aujourd'hui, il fait bon (enfin... raisonnablement chaud) et nous avons choisi un parcours différent et un peu plus court que nous attaquons de pied ferme (surtout Daniel...).

Dernières maisons avant plongée dans une nature profonde et magnifique...

... où le sommet du Migjorn continue à nous accompagner en fond d'écran...

Si vous regardez bien, il y a un mur au milieu de cette photo...

... et nous sommes dessus! Enfin, presque... Ce n'est pas le même... Mais j'avais besoin d'une transition...

Encore un paysage de rêve! Et je vous préviens, ça ne fait que commencer... Avec en prime, le plaisir de se sentir presque seuls au monde. Nous partageons ce petit paradis avec quelques Bététistes. Oui, vous savez, ceux qui font du BTT, la Bicicleta Todo Terreno. La version espagnole du VTT... Mais ils ne font que nous croiser furtivement, sur leurs pédales dans les descentes ou sous leur vélo dans les montées...

Ce sont eux qui, à force de passages, creusent parfois dans les pistes de vraies gouttières où nos chaussures de marche se sentent un peu à l'étroit...

Un brin de vie animalière vous ferait plaisir? Il n'y a qu'à demander... Voici un nid de mantes religieuses accroché à son buisson. Un couvent en quelque sorte, dixit Daniel qui a toujours le mot pour rire...

Quand les dizaines de petites mantes de quelques millimètres en sortiront dans quelques mois, espérons que certaines ne finiront pas sur la toile de cette Argiope lobée qui, elle, mesure 10 bons centimètres des pattes avant aux pattes arrière quand elle s'étire sur sa toile. Elle fait peur mais qu'elle est belle!!! D'ailleurs, elle n'est dangereuse que pour ses proies et nous n'en faisons pas partie...

Nous marchons depuis bientôt deux heures quand au détour d'une côte...

... le site du barrage apparaît. Il se cache au fond de la gorge à gauche de la photo. Il y a un peu moins d'un an, nous l'avions découvert par la piste menant à cette maison. Certains d'entre nous avaient continué par la gorge et atteint le pied du mur de retenue avant d'y grimper. Cette fois, nous allons le rejoindre de l'autre côté et arriver par le haut du barrage. Mais il nous reste encore plus d'une heure de marche, et pas des plus faciles...

D'ailleurs, nous commençons par nous en éloigner. Histoire d'avoir une vraie vue panoramique...

Un sentier des plus paisibles nous conduit ensuite jusqu'à la retenue d'eau. Jusqu'ici tout va bien, comme dit le gars qui tombe par la fenêtre du 30ème étage au début de sa chute...

Et puis ça se corse quand le sentier que nous suivons abandonne son air pépère pour flirter avec la falaise et se transformer en parcours du combattant...

de plus en plus accidenté et chaotique.

Rien de tel dans ces moments-là que de faire une petite pause reconstituante...

et d'admirer le paysage et le barrage dont nous voyons enfin le sommet. Courage! Nous allons bientôt quitter ce sentier de malade...

Plus que deux trois marches à monter...

Ouf! nous voilà arrivés au dessus du barrage...

... avec vue imprenable sur la paroi qu'il va nous falloir redescendre. Vous le voyez, au bout de la plateforme, l'escalier qui slalome quasi verticalement jusqu'en bas? En l'absence d'ascenseur ou de corde à noeuds, c'est par là que nous allons passer...

Y'a quelqu'un qui parle espagnol ici????

Pas moi en tous cas...

Bon, ben, quand faut y aller...

... faut y aller... Salut Daniel, on se retrouve en bas...

C'est partiiiiiiiiiiiii!

Et ça se fait plutôt bien et sans stress, grâce aux points d'appui permanents entre rambardes et parois et aux marches doubles creusées en quinconce dans la roche qui permettent même aux randonneuses courtes sur pattes de se sentir en sécurité.

Seule nuisance, l'odeur d'oeufs pourris dégagée par l'eau stagnant tout au fond, une vraie puanteur qui va crescendo au fur et à mesure de la descente. Ça pique les yeux, dixit encore une fois Daniel., qui a le sens de la formule.

Allez, un dernier coup d'oeil au barrage et on se casse...

D'ailleurs, c'était interdit... Et nous, les trucs interdits, c'est pas notre genre...

Bon, le Panta de Tibi, c'est coché. Il est bientôt 13 heures et ça va faire 4 heures qu'on marche. Faut pas mollir. En route pour le Barranc de Silim...

Juste le temps d'une nouvelle observation animalière, avec cette drôle de petite araignée tigre (araña tigre), qui répond aussi au doux nom d'épeire de l'Opuntia, accrochée à sa guirlande de cocons, dans un arbuste où la même scène se reproduit à une bonne demi douzaine d'exemplaires (plus tous ceux cachés dans les profondeurs du buisson). Une pouponnière? Una urbanizacion? Une maternité? Les hypothèses se bousculent, mais pas autant que les cocons et les épeires...

Et quelques secondes supplémentaires pour immortaliser cette Phalangère à fleur de lis, que nous croisons depuis le début de la matinée. Il y en avait même un bouquet planté au bord de la paroi entre deux marches du barrage.

Dernier tronçon de route avant de faire notre jonction avec le Barranc de Silim.

Ce canyon est une vieille connaissance. Cela fait au moins deux fois que nous randonnons entre ses falaises de toutes les couleurs. Nous y avons fait une reconnaissance le 30 mars et une randonnée avec l'UTFM le 18 avril.

Mais cette fois nous le prenons à rebrousse poil, en retournant vers Montnegre au lieu d'en partir. Et ça change tout... Décidément, chaque site présente deux visages suivant le sens dans lequel on le traverse...

En plus, les pluies récentes ont un peu transformé le paysage et laissé des traces... Quelque chose me dit qu'il ne faudrait pas se trouver au fond du ravin au milieu d'un orage...

Et justement, il commence à pleuvoir... heureusement, ce ne sont que quelques gouttes!!!

C'est par où??? Ne me dites pas que les roseaux ont à ce point poussé et étouffé le sentier depuis notre dernier passage???

Mais noooooooon! Ce n'est que l'arrière du barrage que nous avons déjà traversé à deux reprises en mars et avril derniers...

Du pipi de chat après le Pantano de Tibi... Et nous franchissons l'obstacle en deux temps trois mouvements et quelques grimaces pour la forme et la photo...

Il est déjà 14 heures et nous arrivons au terme de notre traversée à l'envers du Canyon de Silim. Pas trop tôt...

Il nous reste à remonter la pente et avaler cul sec ou presque les derniers 160 mètres de dénivelé du parcours.

La bonne nouvelle, c'est qu'il ne nous faudra pas 1h30 de marche avant d'arriver à la voiture, comme le dit ce panneau en forme de fake new, mais entre 30 et 40 minutes. La mauvaise, c'est que ça va monter presque tout le temps et qu'après 5 heures de marche, on aurait comme une petite envie de terrain plat...

Oufti, comme disent les belges... Ma doue benniget, comme disent les bretonnes... Que guay comme disent les espagnols... nous voilà presque arrivés!!!!!

Après 5 heures 40, 14 kilomètres, 370 mètres de dénivelé, 2 barrages et des milliers de pierres qui glissent, roulent et maltraitent les semelles, nous avons fait le job.

Nous allons pouvoir rentrer à Tibi avec le sentiment du devoir accompli et Daniel, qui pour une fois ne dit plus rien. Faire cuire au barbecue le lapin que nous n'avons pas chassé mais qui nous attend au frigo. Et tirer à tête reposée les enseignements de cette reconnaissance. Mais ceci est une autre histoire...

Celle-ci, comme la randonnée, est terminée.

À suivre pour de nouvelles aventures randonneuses...

1 Comment


baudouinbranders7
Sep 11, 2023

Superbe reportage encore une fois... ♥ j’adore. Faudrait en faire profiter plus de monde 🌏. .. rajouter des liens aux pieds des wikiloc, par exemple ?

Merci...

Like
bottom of page