Mardi 28 mars, voilà presque une semaine que nous n'avons pas ré-enfilé nos chaussures de marche. Heureusement, deux randos nous attendent dans les prochaines 48 heures dans la région de Jijona avec nos amis belges de Tibi, Françoise, Martine, Daniel et Peto. Deux reconnaissances de prochaines marches à proposer à l'association francophone de Moraira Teulada.
Aujourd'hui, Peto et Martine, sans oublier Wikiloc bien sûr, nous guident autour de Montnegre dans les canyons flamboyants et les gorges étroites et torturées des Barrancs de Silim (ou las Salines) et de la Mascuña. Tout un programme...
Sur la ligne de départ, et sous un ciel plus-bleu-que-moi-tu-meurs, deux hirondelles nous regarder passer...
... et c'est parti pour 12 kilomètres et 250 mètres de dénivelé en 5 heures 30 (nous avons un peu traîné de ci de là...)
Pas de peintures rupestres par ici (en tous cas, à ma connaissance...), mais un vrai musée géologique à ciel ouvert, que, faute de compétences sur le sujet et en l'absence de notre ami Georges, je me contenterai de vous faire découvrir visuellement.
Et contrairement à ce que vous pourriez penser, cette photo n'est pas une ancienne carte postale en noir et blanc, colorisée a posteriori pour faire joli. Non, ce sont les vraies couleurs de ce paysage minéral et de cette gorge des Salines vers lesquels nous descendons par une piste un peu raide mais tout à fait praticable.
Hein, Françoise, il est praticable, ce sentier??? Il suffit d'activer ses jambes ET ses bras...
Il n'est même pas glissant, malgré ces montagnes chocolat pistache...
D'ailleurs tout le monde est arrivé en bas en pleine forme (même Henri derrière son objectif) et prend la pose pour la photo dans la position du berger (Robert nous a tout appris...).
En fait nous, ce qu'on préfère, ce sont les images volées par des paparazzis, qui nous surprennent dans la position la plus naturelle et spontanée, les photos "como si nada" en quelque sorte, vous voyez ce que je veux dire?...
Bon... Là Françoise, tu en fais peut-être un peu trop... On va finir par croire que tu poses...
L'érosion et les mouvements telluriques ont figé certaines roches dans des postures presque animales qui font travailler notre imagination. Ici, je vois les pattes d'un ours en tutu qui fait des pointes... Et vous, vous voyez quoi?
Peto, ne te retourne pas, mais je crois qu'il y a un dragon en carton derrière toi!!!!!
Dans ce monde minéral de brutes, un peu de douceur ne peut pas faire de mal... Voici le Tamaris à petites fleurs d'un rose sans complexes (qui côtoie sur les sentiers le Tamaris d'Afrique... mal nommé car tout blanc!)
Le Barranc se termine d'un côté par un barrage abrupt d'une quinzaine de mètres de haut qui surplombe une petite retenue d'eau (tout ça pour ça...).
Nos tentatives d'aller plus loin en grimpant le long d'une colline assez inconfortable font pschitt : le plateau sur lequel elle débouche est cerné par des pentes et des ravines tellement raides qu'elles coupent tout accès à la vallée suivante. Autant d'efforts que nous pourrons économiser lors de la vraie randonnée... C'est à ça que servent les reconnaissances finalement!
Avant de rebrousser chemin, pourquoi ne pas faire de ce barrage un bar le temps d'un petit casse croûte? A la vôtre!!!
Cet hélicoptère militaire nous tourne autour depuis un bon moment.
Pas la peine de se jeter au sol tout de même! Ils ne vont pas nous tirer dessus...
En fait, rien à voir!!! Tels que vous nous voyez, nous récupérons des noisettes tombées d'un sac qu'un coup de vent a renversé. De vrais petits écureuils...
Décidément, les militaires sont sur zone... Sans doute des manoeuvres d'orientation au sol surveillées par l'hélicoptère... Ils ne savent vraiment plus quoi faire pour s'amuser...
Nous, on admire... sans trop s'approcher du bord tout de même, la palette de couleurs qui font de ce barranc un mini canyon d'un nouveau Colorado alicantin.
Nous revenons sur nos pas après le premier barrage et poursuivons notre marche entre les montagnes multicolores jusqu'à buter sur un second barrage, franchissable celui là, moyennant une grimpette croquignolette d'un côté et une descente non moins acrobatique de l'autre. Autant dire que les personnes de petite taille et surtout à petites jambes ne sont pas à la fête!!! La chaîne est bien pratique pour une descente en rappel pieds posés sur le mur quand les arceaux servant de marches sont à des années lumière les uns des autres...
Sauf pour les grandes bien sûr qui ont l'air de se demander où est le problème... Hein, Martine!!!
Et pour celles ou ceux qui refuseraient l'obstacle, il reste la traversée du tunnel en bottes et ciré voire combinaison de spéléologue...
Henri, ça fait une heure qu'on t'attend! On n'a pas que ça à faire et on fatigue...
Mais Henri s'en moque... Il n'a d'yeux que pour cette Zygène de la filipendule qui déroule sa trompe sur une Anthyllide faux cytise... Sacré Henri!!!
Dernière mais non moindre curiosité de cette randonnée, nous entamons l'exploration très aventureuse et sportive du Barranc de la Mascuña.
De plus en plus accidenté, de moins en moins sec, de plus en plus resserré entre des reliefs torturés et des surplombs intrusifs, il se faufile entre ombre et soleil, menaçant à chaque virage de s'interrompre et de devenir impraticable mais continuant encore et toujours sa progression vers nulle part...
C'est Peto qui ouvre la marche entre roseaux, rivière de plus en plus envahissante et roches psychédéliques...
Impressionnant non???? On se croirait... ailleurs!
Et nous suivons...
Arrivés au bout (en fait, ce n'est pas vraiment le bout, mais une zone dont le terrain complique notre progression, et puis, il est déjà 15 heures et nous marchons depuis 4 heures...), Françoise et Daniel décident de grimper sur le plateau au dessus de nos têtes et partent à la recherche d'un improbable sentier. Mais malgré de vieux murs de pierres sèches, une petite maison et quelques orangers, nos aventuriers du sentier perdu reviennent bredouilles... Et nous rebroussons chemin dans le Barranc de la Mascuña. Pas grave... C'est aussi excitant et magnifique au retour qu'à l'aller!
Et merci Nina, depuis la Belgique, d'avoir réveillé le Génie du Barranc qui ne voit pas passer du monde tous les jours et semble triste de nous laisser partir...
En ce début d'après-midi sur le chemin du retour, le ciel est de plus en plus bleu et les montagnes de plus en plus rouges.
et nous quittons le Barranc, saturés de couleurs et heureux...
Dernière ligne droite d'une balade exceptionnelle dont nous ferons partager avec plaisir l'originalité à un futur groupe de joyeux randonneurs. Ils ne seront pas déçus même s'il est possible qu'ils soient parfois décoiffés...
... tout comme ce cactus ridicule, pustuleux et turgescent, la tête de vieillard (ça ne s'invente décidément pas...) qui nous attend près des voitures.
Rien à voir, mais je ne résiste pas à conclure sur un message personnel !!! Je t'aimerai toujours Peque. Au cas où il ou elle regarderait ce blog...
A suivre... Je vous ai annoncé 2 randos, la seconde était aujourd'hui au dessus d'Agres. Et elle était tout aussi magnifique... Mais il est trop tard ce soir et il vous faudra attendre demain pour en savoir plus.
Bonne nuit...
Magnifique! Et quel plaisir de lire tes commentaires !
"Explorateurs d un autre monde " ....bravo ! et merci de nous emmener avec vous par les images et les mots dans vos aventures de plus en plus étonnantes.
Très agréable de revivre ce moment magique.❤️❤️
Quelle magnifique rando. J’adore cette mineralité. Merci pour ce partage.
Merciiiii Catherine 🥰😘