Vendredi 7 juillet, la section vélo de l'UFTM organise son déjeuner annuel à Vall d'Ebo et nous y convie. Pas question d'y aller en vélo, a) parce que nous n'en avons pas, b) parce que c'est beaucoup trop loin, c) parce que je suis une cacahuète sur deux roues. Mais Vall d'Ebo est un excellent point de départ pour les randonnées. Il serait temps de s'y intéresser et, par exemple, de prévoir une reconnaissance en petit comité vendredi matin, en vue d'une rando officielle UFTM ultérieure.
Vendu!!!
Et acheté par Fabienne, Françoise et Daniel. Nous serons donc 5 à tomber du lit pour être sur site à 8 heures du matin, chaleur estivale oblige, et rejoindre nos amis cyclistes émérites pour le déjeuner...
Regardez comme nous sommes beaux dans les rues d'Ebo!!!
Et comme Ebo est beau, vu d'en haut, malgré le ciel nuageux qui nous prend un peu de lumière mais nous donne en retour une fraîcheur inespérée ce 7 juillet...
Finalement, les randos, c'est comme la vie. Ça commence souvent par une montée...
...et puis, ça descend... On suit un sentier bien tracé, et patatras, on le perd et il faut parfois chercher son chemin entre cailloux, végétation et troncs d'arbres calcinés.
... il suffit de 2 bancs et des couples se forment...
... celles qui passent les cols d'un pas serein croisent parfois ceux qui n'ont même plus la force de redescendre ni du sommet ni de leur vélo...
... un instant, tout peut vous paraître gris et désolé...
... les nuages hésitent entre engloutir le monde et se dissiper...
... et l'instant d'après, tout s'éclaire et renaît de ses cendres...
Bon, vous l'avez, la métaphore de la vie est une randonnée??? Je peux passer à autre chose???
Une petite transition s'imposant pour ré-atterrir en douceur sur les sentiers du Vall d'Ebo après ce délire philosophique de blogueuse au bord de la panne d'inspiration, rien de tel que ce Don Quichotte déguisé en Schtroumpf...
... ou peut-être ce chien pétrifié en plein aboiement???
Ça marche!!! J'ai remis les pieds sur terre (à propos, vous avez vu mes chaussures neuves, comme elles sont belles?). Mes jambes aussi sont comme neuves. Mais ça ne va pas durer... Elles finiront balafrées et ensanglantées comme mes bras et les 4 autres paires de bras et jambes de notre petit groupe imprudemment vêtu de shorts et tee-shirts à manches courtes... Mais ceci est une autre histoire...
Revenons sur nos montagnes qui ressuscitent lentement après les incendies d'août dernier (un coup de foudre fatal paraît-il), quelque part entre Vall d'Ebo, Figuereta et Tormos... Et aussi Pego, Tossal Gran et Bodoix, en vue mais où nous n'irons pas...
Marcher sous les nuages est confortable. Mais quand le soleil paraît, c'est trop beau pour qu'on s'en plaigne...
Dans cet air chaud et humide, les fleurs qui pointent le bout de leur nez semblent tout droit venues de sous la mer.
L'Orpin blanc ou Trique-Madame (no comment) semble onduler comme une algue ou une anémone accrochée à son rocher...
... cette Azurite se prend pour une méduse ou un oursin bleu... Vérification faite, son deuxième nom, c'est oursin bleu (et je vous jure que je l'ai appris après avoir écrit les premières lignes de cette phrase, dingue non?) ...
...et ces Orpins réfléchis composent d'incroyables poulpes fluorescents!!!
Mais cette première vraie rando estivale nous réserve aussi une étonnante galerie de vraies rencontres animalières.
Une mare pleine de grenouilles et de crapauds sonores mais où seules des écrevisses muettes s'offrent aux regards.
... des papillons par dizaines, de toutes les couleurs, mais rarement posés. Il faudra vous contenter de celui-là...
... des crottes de..., de..., ah, je l'ai sur le bout de la langue... Ben non, en fait... Parce que pour savoir quel est l'animal qui a produit ce caca, il faudrait, si on en croit Daniel, goûter ledit caca. Donc, si le coeur vous en dit...
...des criquets comme s'il en pleuvait... Celui-ci, un barbitiste handicapé à cinq pattes, a décidé de se faire transporter gratos par Daniel. Malheureusement pour lui, Daniel n'a pas mis ses chaussettes vert pomme ce matin et son passager clandestin va devoir continuer à pied...
... un autre, surpris en plein banquet. "Vous mé réconnaissez? Ma ié souis lé criquet italien!!!"
... et ce dernier criquet barbitiste, avec toutes ses pattes et toutes ses dents (ou mandibules)
Il a l'air de bien t'aimer Fabienne...
Aïe!!!!! Il m'a mordu ce con!!!!
Je vous rassure... Ce sang, et surtout ces poils, n'appartiennent pas à Fabienne mais à Henri qui s'est lui aussi fait mordre par la Bête. Elle devait vraiment commencer à en avoir marre de se faire balader de bras en bras et on peut la comprendre...
Dernière rencontre étonnante de cette randonnée safari, celle de ce coléoptère au joli nom de Toro de sol (ou heliotaurus ruficollis) qui a pris ma tête pour une meule de foin et n'aurait peut-être pas réussi à en sortir tout seul sans l'intervention post photographique d'Henri...
Pendant ce temps là, nous poursuivons notre petit bonhomme de chemin, d'un versant à l'autre...
...de route en chemin et de chemin en route...
... de petite maison dans la prairie...
... en début de descente vers EbO (vous pouvez enlever vos lunettes de soleil, on vous a reconnues...)
Non, finalement, remettez vos lunettes de soleil! Elles ne remplaceront pas l'absence de manches longues et de pantalons, mais au moins, elles protègeront vos yeux... Parce qu'entre ronces, chênes kermès, genêts et asparagus, la descente ne va pas manquer de piquant, et nos peaux vont prendre cher!!!!!!!!!!!!!!!! Heureusement, il y a les lentisques (ou pistachiers) moelleux et les romarins, thyms et palmiers de montagne non violents... Et puis ça sent si bon tout ça!!!
Ouf! Le plus dur est passé...
Mais, mais, mais... Ce n'est pas un petit groupe de gilets jaunes que nous apercevons dans le fond du barranco? Aurions-nous retrouvé les randonneurs de LAFMA également de randonnée dans le Vall d'Ebo ce matin, ou plutôt dans le fond du Barranc voisin del Infern?
Bon sang, mais c'est bien sûr et c'est bien eux! Nos routes ne se sont pas tout à fait croisées mais il s'en est fallu de peu... et nous les retrouverons un peu plus tard à Ebo.
Notre lit de rivière à nous est aussi sec et pourtant couvert de massifs de lauriers roses...
On se croirait dans un jardin, non?
Dernière ligne droite dans les chaos rocheux sous un soleil qui se lâche à partir de midi...
Dernière grimpette (ou presque). Fait chaud... Fait soif...
Le bol de sangria n'est pas loin les filles...
Après 5h30 de reconnaissance, 13 kilomètres et 500 mètres de dénivelé, nous rejoignons Anne et Michel, ainsi que Michel, Michel, Michel et Thierry, notre équipe cycliste préférée et leurs femmes Nicole, Béatrice, Michèle, et Jeanne-Marie, pour un déjeuner bien mérité chez Raphael et Amélie, un couple de restaurateurs français installés à Ebo.
Ça ce sont des cyclistes et des randonneurs heureux!!! Et même pas fatigués!!!!
D'ailleurs, il y en a qui repartent en vélo. La preuve...
Michel, le grand chef à plumes...
Thierry le maillot jaune...
et Anne et Michel qui, tantôt randonneurs, tantôt cyclistes, ont choisi le camp de la pédale aujourd'hui...
Et nous, on est rentrés en countryman, excusez du peu...
C'est tout pour aujourd'hui. Mais c'est déjà pas mal...
Un yaourt et au lit... Et à suivre!!!!
J’aime beaucoup tes nouvelles chaussures 😃. Toujours aussi sympa de vous retrouver sur vos chemins merveilleusement illustrés
Superbe reportage tout en poésie, touches d'humour et macros.... un véritable moment suspendu alors que le voisin karchere à 6h30 du matin...
Merciiiii Catherine 😍😘😘