Vendredi 5 mai, LAFMA de Calpe retrouve ses bonnes vieilles habitudes de randonnée du vendredi, avec un programme auquel il est impossible de résister. Partir de Benigembla, la ville aux dizaines de trompe-l'oeil, pour monter jusqu'au petit aérodrome du Cocoll, utilisé comme base aérienne de lutte contre les incendies, puis redescendre par le sentier spectaculaire du Badall.
Nous sommes 12 à répondre à l'invitation de Georges et Juan. Et cette fois, la majorité d'hommes est écrasante : Aldo, André, Christian, Henri, Hervé, Jean-Paul, Jörg, Joseph, Rémi et Yves, plus Georges et Juan, l'emportent 12 à 2 sur Rose et moi. Pas grave! On en vaut bien 6 chacune, hein Rose?
Nous avons quitté Moraira et Jalón sous les nuages, mais à une dizaine de kilomètres dans les terres, c'est un franc soleil qui nous attend et une journée qui promet d'être chaude (et qui tiendra sa promesse en atteignant les 27 degrés!!!).
Ça monte fort et vite au dessus de Benigembla par l'Abjub del Frare, un sentier caillouteux et sec comme on les aime par ici...
Como siempre, Georges passe instantanément la cinquième et avale le dénivelé comme s'il n'existait pas. Octogénaire, mon oeil!!! Nous sommes quelques uns à le soupçonner soit d'avoir arrêté de vieillir à vingt ans soit d'être bionique!!!!
Et qu'y a-t-il dans sa bouteille bleue??? Personne ne le sait. Red Bull? Huile de coude pour ses articulations en métal??? Potion magique??? Ce que nous savons en revanche, c'est que le seul moyen de le stopper dans son élan, histoire de souffler un peu et de profiter du paysage, est de l'interroger sur un fossile d'huitre, une pierre fendue du chemin ou une roche karstique de la falaise. Le géologue prend alors pour quelques minutes la place du marcheur. En fait, Georges, c'est Docteur Geokyll et Mister Hurry...
Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas oublier de boire. Et boire souvent même si ce ne sont que quelques gorgées à chaque fois. Sinon, gare aux crampes. J'en sais quelque chose!!!
Le paysage se dévoile peu à peu au fur et à mesure de la montée. Quelque chose me dit que cette randonnée va être spectaculaire...
Ah, Georges s'est arrêté... Profitons-en pour immortaliser cette fine équipe de schtroumpfs jaunes dans laquelle se sont glissés 3 intrus.
Mais la première vraie halte reconstituante, c'est celle qui nous réunit au Corall de Malea, un ancien bâtiment de ferme avec son aire de battage, que nous transformons en aire de repos pour randonneurs assoiffés et affamés de fruits secs, gingembre, dattes, bananes et toute source d'énergie musculaire stockée dans les sacs à dos... De vraies cavernes d'Ali Baba ces sacs à dos!!!
Ce sont donc 14 marcheurs requinqués qui repartent à l'assaut du Cocoll (je ne résiste pas à la blague qui s'impose : comment réussir l'ascension du Cocoll? En étant requinquinqués, bien sûr!!!)
Dans cette fin de matinée où la température grimpe autant que le chemin, ne croyez pas que je sois première de cordée... En fait, Georges et Henri sont partis tellement vite devant, que je me suis laissée décrocher et que les suivants n'osent ou ne peuvent pas me doubler...
Dans ces moments là, on a beau avoir envie de continuer pour arriver plus vite en haut, ça vaut tout de même le coup de s'arrêter et de se retourner pour admirer ce qu'on laisse derrière soi... La preuve!
La récompense est au bout de la pente sur le Plateau de Moragues (Pla d'en Moragues). Voilà la Base Aérienne d'Urgence, qui se la pète un peu avec sa piste improbable.
La dernière fois que nous y sommes montés en voiture, il y avait des moutons sur la piste. Aujourd'hui, ça fait nettement plus sérieux. Mais aucun avion en vue. Même pas un vieux coucou... Dommage... Ou tant mieux, car cela voudrait sans doute dire incendie dans la zone...
Aucun hélicoptère non plus, et pourtant, cet héliport n'attend qu'eux...
Attention quand même les gars, à force de ressembler à des petits hommes jaunes, les martiens pourraient se vexer et vous envoyer une soucoupe volante...
Non, Christian, ils n'arrivent pas, c'est une blague...
Il se fait tard ce soir et je commence vraiment à délirer... Avançons, ou plutôt commençons à descendre car le chemin de retour vers Benigembla va être long.
Long mais beau. Que dis-je, beau? Grandiose! Splendide! Es-pec-ta-cu-lar!!!!! Et offrant un tel contraste de verdure et de végétation par rapport à la montagne et au plateau secs et pelés que nous venons de quitter qu'on se croirait transporté dans une autre dimension...
L'ombre de ces chênes carrascas séculaires a dû en accueillir des troupeaux venus se reposer et se rafraîchir...
C'est vraiment trop beau, trop de bonheur, plus serait insoutenable... Pour un peu, on vous le chanterait, mais on se contentera de jouer les majorettes!!!
On se calme dit Juan, il est temps de passer aux choses sérieuses.
La vraie descente est devant nous, celle du sentier del Badall par les Fonts de las Peñas Blancas...
Comme dit Georges, sans rire : "Là, il faut commencer à faire attention où on met les pieds!"
Sans blague?????
Ce Badall n'est vraiment pas banal!!! Tout le monde l'adore... sauf Aldo qui n'a pas fait semblant de glisser dans un passage scabreux et dont l'épaule n'a pas apprécié le contact un peu rude avec la roche...
Mais quels panoramas !!!
Et les fleurs dans tout ça???
Elles ne manquent pas, les amis... Et leurs adorateurs non plus...
La Thapsie velue qui rayonne...
Cette petite nouvelle au doux nom de Cupidone bleue qui a séduit Jörg...
Ces étonnants et délicats parterres naturels d'Aphyllantes de Montpellier...
Ces explosions solaires de Germandrée dorée ...
La Scabieuse des jardins en vacances à la montagne
Ce chardon penché tendrement enlacé par un gros bourdon
Et le clou du spectacle... cette Mélitée des Centaurées en extase sur une fleur d'ail qui n'en demandait pas tant, devant un Enrique extasié qui lui non plus n'en demandait pas tant mais a saisi l'instant sans se faire trop prier...
Photographier c'est parfois aussi prendre des risques, comme près de cette source, où abeilles et guêpes sont venues en masse se désaltérer. Trop assoiffées heureusement pour faire respecter leur droit à l'image!
Voilà... Nous avons rejoint le chemin forestier que nous apercevions d'en haut et qui nous conduira de lacet en lacet sur les 4 derniers kilomètres de ce parcours. Une petite photo pour fêter ça?
Derrière nous, le minéral...
Devant nous, les pins et une nature incroyable à perte de vue...
Et enfin Benigembla... que nous retrouvons 5 heures après en être partis, pour un peu plus de 13 kilomètres et 630 mètres de dénivelé...
Benigembla où nous ont rejoints compagnes et amis des randonneurs pour un déjeuner bien agréable à l'ombre rafraîchissante du restaurant Beni-ruta 66...
Il est temps de prendre congé jusqu'à la prochaine fois, sous le regard hypnotique de ce chat... Tu as de la chance Henri que les souris ne soient pas jaunes...
Quant aux filles, elles vous saluent bien...
A suivre...
Avec Fabienne, j'espère, la prochaine fois...
Fabienne, tu nous as manqué et je te dédie ce blog, avec toutes nos pensées et notre soutien amical dans le deuil qui te frappe.
Vu, re-vu et re-re-vu ... toujours avec plaisir , tant pour les photos 🤩 que pour les commentaires ! 👏
Quel plaisir de revivre ces bons moments de cette belle randonnée, grâce à notre charmante narratrice Catherine et notre sympathique photographe Henri-Claude !
Votre blog est très plaisant ! Merci
Rose
Merci à nouveau pour le récit de cette échappée vers le cocol et le retourtour...Toujours aussi prenant !
Encore une rando extraordinaire et magnifique. Bravo les marcheurs, les photographes et la narratrice...
Merciiiii Catherine 🥰 Trop beau ...ça donne trop envie😊😉😘