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Sur les sentiers du Despeñador

Daniel et Françoise veulent depuis quelques temps nous faire marcher avec des amis espagnols du côté de chez eux. Comme on n'attire pas les mouches avec du vinaigre, le miel qu'ils nous proposent est la belle falaise du Despeñador. Et c'est aujourd'hui, vendredi saint 29 mars que ça se passe et que nous les retrouvons à l'hôtel désaffecté Xorret de Catí, avec 2 autres invités, Didier et Alain. Nous devions être 8 au total, mais Daniel arrive seul au point de rendez-vous. Françoise est grippée et le couple espagnol a eu un empêchement de dernière minute. Nous voilà réduits à un groupe de 5, avec le choix a) de passer la journée à jouer au tarot, b) de faire la rando prévue en mode XXL, soit 14 kms au bas mot, c) puisque nous avons 2 voitures, d'en laisser une au parking, et nous entasser dans l'autre pour rallier directement le Barranc Badallet, vrai point de départ du coeur de la rando, en zappant les 4,5 kms de chemin d'approche sans grand intérêt. À votre avis, qu'avons-nous choisi ? (Il y en a forcément un qui va répondre "le tarot". Petit rigolo, va...).

Ça y est, nous sommes sur site. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer... Despeñador, nous voilà!!!!



Il faut d'abord s'enfoncer dans le barranc où la forte pente rocheuse étonnamment plissée nous oblige à tirer des bords prudents dans la descente.



Et on se retourne pour une petite photo, sans tomber si possible...



Ce beau mur de retenue dont l'origine remonte jusqu'aux maures laissait passer le flux par cette ouverture, désormais démesurée pour le filet d'eau qui stagne plus qu'il ne coule dans le fond.



Et pourtant, il en est passé de l'eau sous ce tunnel, comme en témoigne la cascade de concrétions calcaires en bas de l'image.



Allez, on se bouge. Le barranc nous tend les bras. Jetons-nous-y de bon coeur et à pied sec!!!!



D'autant que ça ne va pas durer... Après tout, notre objectif est une falaise! Il est temps de quitter les profondeurs et de monter sur la crête...

Je garde un mauvais souvenir cette pente, raide, longue et sans répit. Car Henri-Claude et moi avons déjà été confrontés au Despeñador, un jour de vraie chaleur, et la fin de cette première montée m'a laissée à l'époque à moitié déshydratée et définitivement assoiffée pour le reste de la rando.



Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Je savoure le plaisir de ce premier arrêt et de ces premières gorgées en admirant la beauté du paysage...



Di(Caprio)dier aussi a l'air content d'avoir atteint la crête!!!



C'est beau non? Et ce qu'il y a de bien, c'est qu'on voit où on va : tout au bout de la falaise au fond à droite, en fait un peu plus loin et plus haut... En revanche, ce qui n'est pas bien, Daniel, c'est de passer trop près du rocher avec ton bâton. Regarde ce que tu as fait...



Voilà ce qui s'appelle une belle ligne de crête et un groupe de randonneurs en plein effort. Sur un océan de lapias bien rangés dans le sens de la marche, nos yeux rivés sur nos pieds pour ne pas se tordre la cheville entre ces rails minéraux et jamais parallèles qui s'écartent, se rapprochent, se chevauchent...



Quelle ambiance et quelle pêche!!! On dirait que cette crête n'attendait que nous et que nous n'attendions qu'elle!!!



Et quoi de plus tellurique que partager un almuerzo au pied d'un cairn géant ? Regarder son portable??? Eh les gars, vous n'avez vraiment rien de mieux à faire????



Finalement, Didier décide que si. Rajouter sa pierre à l'édifice. Sans tout faire tomber quand même!!!! Oups! Le maladroit...



NOOOOOOOOOON!!! Ne touche pas à celui-là!!!!!!!!!!!!!!!!!



Tiens! Quelle curieuse formation géologique! On dirait une falaise entièrement constituée de fines briques. On a presque l'impression qu'elle risque à tout instant de s'émietter...



Une sorte de mille-feuilles géant que l'on retrouve à nouveau un peu plus loin... Et Georges n'est même pas là pour percer le mystère de cette roche qui se prend pour de la gaufrette!!!



Encore un cairn!!! On ne s'en lasse pas...



Et encore une petite pause et une petite cacahuète !!! On ne s'en lasse pas non plus...



De cairn en cairn, de pause en pause, de cacahuète en cacahuète, on continue à avaler la falaise. Quel chemin parcouru quand nous nous retournons... On pourrait croire le sommet tout proche...



En fait, non. Il reste encore un sacré bout de route. Et beaucoup de hauts et de bas...



Un peu comme sur le massif de la Gelada l'autre jour. La mer en moins bien sûr...



La preuve en image...

Le panorama s'en donne à coeur joie. Alain, plus habitué aux plats pays luxembourgeois ou belge, est en extase et n'arrête pas de répéter "C'est magnifique!" (Anne, sors de ce corps!!!!).



En fait, tu as raison, c'est magnifique!!! Par contre, sans Juan, impossible de nommer les montagnes qui nous entourent... Désolée!



Alleluia!!! Nous l'avons fait! Le selfie au sommet du Despeñador, c'est NOW et c'est NOUS!!! La dernière fois, nous nous étions arrêtés avant d'arriver en haut, officiellement pour cause de semelles éventrées (celles de Juan). Officieusement, je n'aurais pas pu, trop crevée et morte de soif. Ce qui n'avait pas empêché des crampes monstrueuses de me tétaniser les 2 cuisses à la fin de la rando. Mais c'est de l'histoire ancienne!!! Aujourd'hui, nous avons vaincu la malédiction!!!



Chacun sa façon de célébrer. J'étais tentée par le côté pole dance. Ils auraient eu un modèle plus fin, je dis pas....



Finalement embrasser la borne géodésique, c'est bien aussi!!!



Alain, lui, a décidé de la chevaucher! L'extase je vous dis... Attention quand même au vent qui nous accompagne depuis le début et se déchaîne en véritables bourrasques sur le sommet.



Une dernière photo de groupe, les yeux fixés sur l'horizon... enfin... les horizons!!!



Une autre dos au vide... Mais on ne reculera pas plus, n'insistez pas!!! On a mis des lunettes noires et on a interverti nos places. Mais si vous êtes physionomiste, vous remarquerez qu'il y en a un qui a changé...



Daniel a choisi de redescendre par une faille que nous avons croisée un kilomètre et demi avant le sommet. Du genre raide-de-chez-raide-tout-le-monde-en-bas-et-plus-vite-que-ça (on sait... c'est celle que nous avions aussi empruntée la dernière fois). S'agirait pas de s'éterniser sur le chemin de retour. La météo nous a vaguement promis de la pluie à 14 heures. Il est moins dix ou presque et il y a déjà un gros nuage au rendez-vous...



T'arrête pas Henri-Claude... De toute façon, y'a personne à qui parler dans le coin...



Voilà la faille. On s'engouffre... Go... go... go...!



Faudrait pas qu'il pleuve maintenant. Quelque chose me dit que nous n'aimerions pas...



Alain, tu as raison, c'est magnifique, mais tu t'extasieras en bas!



Hop hop hop!!! Je n'irais pas jusqu'à dire que nous bondissons de roche en roche... mais nous descendons bien. La concentration est à son maximum...



Un dernier petit coup de rappel...



Et c'est gagné!!!!! Nous sommes en bas de la grieta, et toujours au sec...



Voilà un pique-nique bien mérité, confortablement installés pour une fois, en compagnie d'une famille espagnole fort sympathique.



Nous étions là-haut et il ne nous reste plus qu'à redescendre tranquillement mais prudemment sur ce chemin dont les gravillons ont tendance à jouer aux billes sous nos chaussures. Et conclure cette rando au bout de 5h15, 9 kilomètres et 630 mètres de dénivelé. En ce vendredi saint où nous avons croisé étrangement peu de monde sur les pistes alors que le parking était saturé ce matin.



Encore un circuit à ajouter au catalogue printemps automne hiver des randos très difficiles de l'UFTM!

Sur ce, à suivre et joyeuses Pâques à tous !!!

2 Comments


Denise Abril
Denise Abril
Apr 07

Incroyablement torturés ces rochers qui vous torturent mais que vous prenez tant de plaisir à escalader, de bas en haut et de haut en bas 🤩😍

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Marie Bodson
Mar 30

Encore une fameuse aventure 👍, si joliment racontée 👏 qu'on la vit presque avec le même enchantement 🤗 ... et sans le moindre effort 😉

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