Dimanche 23 octobre, nous avons rendez-vous dans la ville d'adoption de nos amis belges Françoise et Daniel pour une randonnée prévue de longue date autour du barrage de Tibi, suivie d'un picnic dans leur étonnante maison lettone (oui, oui, lettone, vous comprendrez plus tard...).
C'est dans une nouvelle "comarque" (donc petite région, comté ou même canton comme je l'ai entendu sur Arte récemment), celle d'Alcoià, que nous partons à la découverte (la quête serait un mot plus juste...) de ce barrage, un des plus anciens non-romains d'Europe, construit à la fin du 16ème siècle pour permettre l'irrigation de la ville d'Alicante.
Le programme annoncé de la randonnée est alléchant
Difficulté moyenne : pas de montées trop fortes, majorité de chemin en terre ainsi que des sentiers caillouteux
Distance : 12 km
Durée : 4 heures
Dénivelé : environ 300m
et nous sommes 12 par ce beau discours alléchés, nos hôtes, Daniel et Françoise, Michel et Anne, Hervé et Magali, Chantal, Marie-Odile, Edouard, Henri et moi et Guy bien sûr... Il faut voir le moral des troupes...
Nous sommes 13 en fait, nous aurions dû nous méfier...!!!
Car nous perdons Robert dès le début! Entre le péage d'autoroute et la station service où nous avons rendez-vous, encore un triangle des Bermudes qui s'ignore...
"Allo Robert? On t'attend toujours à la station service." Mais Robert est reparti à Moraira. "On peut y aller alors?"
Si le nombre de kilomètres est le bon, le dénivelé frôlera plutôt 500 mètres et la durée 5h30, attente de Robert et autres péripéties incluses. Quand au soleil, même voilé la plupart du temps, il ne nous facilite pas vraiment la tâche et décide de cogner sans modération avec des températures de 30 y pico et assez peu d'ombre au compteur... Et au final, seuls 5 d'entre nous monteront sur le barrage (plus, comble d'ironie les 3 non randonneurs, Pierre, Yves et Jean-Pierre, qui avaient prévu une petite marchette jusque là avant de nous rejoindre pour le picnic et qui ont autant transpiré que nous, mais ont vu le Pantano eux!!!)
Bref, et malgré quelques déboires qui font le sel de la vie et donnent du relief à nos expéditions (pour autant qu'elles en manquent!), une rando formidable et inoubliable, où nous avons profité, ri, soufflé, transpiré, sauté, défailli, mis un pied devant l'autre et recommencé, admiré les paysages, cherché les indiens, rencontré des cyclistes, glissé sur des terrains dérapants, marché à a queue leu leu ou en vrac, monté des rocailles escarpées, descendu à reculons d'autres rocailles escarpées, bu jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à boire, perdu le souffle et remonté la pente, et j'arrête là (même si ça semblait ne jamais devoir s'arrêter) ...
Balise géodésique au rendez-vous à chaque sommet. A quoi penses-tu Françoise?
Celle-ci affiche plein de chiffres mais pas l'altitude (637 mètres?)
A droite ou à gauche? La bleue ou la jaune? Robert, tu suivrais laquelle toi ??????????
Là, c'est plus clair, hein, Chantal?
Du coup, c'est par où Magali ???
Bon, on y va?????
Mais nos déboires n'ont rien à voir avec la direction à prendre. Nous ne nous sommes pas perdus, Daniel, Françoise et Wikiloc veillaient au grain...
Rien à voir non plus avec des champignons peu appétissants à défaut d'être immangeables (mais nous n'avons pas essayé..., et non, Françoise, ils ne se fument pas).
Tibi or not Tibi, Henri, faudrait y aller là, on n'est pas en avance...
On papote, on papote, et on se laisse distraire, par une mante religieuse de plus
... puis par un cocon de mantes religieuses. On n'est pas près d'arrêter d'en voir, c'est moi qui vous le dis...
... par des fleurs de romarin et la photo qui va avec!
... et par une annonce immobilière improbable. Bon... il y a du potentiel mais il y a surtout du potentiel...
Et enfin, nous sommes en vue (lointaine) du barrage et de la retenue d'eau.
Mais c'est un peu tard pour 2 d'entre nous, qui ont trop forcé, et commencent à défaillir sous le double impact d'une hypoglycémie et d'une tension qui baisse au fur et à mesure que la chaleur se fait plus lourde (Je parle sous le contrôle de Michel, car nous avons un médecin dans la salle...).
Inconscients du drame qui se joue (!!!), Daniel, Henri et Guy, notre doyen octogénaire, en pleine forme comme toujours (ou presque), sont partis devant, la fleur au bâton (sauf Guy, qui attend d'être vieux pour utiliser des bâtons).
Et les belges n'étant finalement guère plus disciplinés que les français, les voilà partis à l'assaut du barrage!
Il faut ce qu'il faut pour faire de belles images, que nous autres ne verrons qu'en photos...
... car pas question de monter par l'escalier vertigineux et très sportif du barrage, avec 2 d'entre nous qui n'ont pas totalement récupéré toute leur énergie. Vous le voyez, cet escalier de voie ferrata qui se tortille à flanc de paroi et a oublié de mettre une rampe à certains endroits?
Nous rentrons donc piano ma non troppo par la voie bitumée qui monte doucement mais longtemps, longtemps vers les voitures (sans Edouard ni Hervé, qui ont fait le choix du barrage, au péril de leur vie (je rigole!!!).
Le picnic (et ceux qui nous y rejoignaient pour 14h) nous auront attendu jusqu'à près de 16h30!!!Je leur tire mon chapeau, car ils étaient encore à peu près sobres à cette heure là!!!
Ensuite, ce fut une autre affaire...
Dans cette magnifique maison toute de bois, fabriquée et transportée depuis la Lettonie par sa propriétaire précédente au milieu de je ne sais plus combien d'hectares de terrain tellement il y en a...
nous avons parlé de philosophie, de compote de figue, de religion (ou presque...), de Robert (encore...), d'une certaine Brigitte fantasmée et oubliée à Marrakech...
Non, je rigole! Nous avons bien mangé et bien bu, raconté des blagues salées, des blagues sucrées au Bounty et des blagues belges, dansé sur du Charles Aznavour (ça ne s'invente pas...), chanté à tue-tête... Bref, ce fut une troisième mi-temps à la hauteur de cette rando dantesque, où rien ne s'est passé comme prévu, même pas cette fin d'après-midi, qui devait se terminer à la fête de Tibi. Mais à 20 heures, nous avons sagement décidé qu'il était temps de rentrer...
Merci à tous, et tout spécialement à Robert, dont l'absence a nourri notre imaginaire...
Nous reviendrons pour voir le barrage de Tibi, c'est promis...
Petite pause dans les jours à venir. Les vacances de la Toussaint et l'arrivée de nos petits enfants vont nous tenir éloignés des pistes. Mais ce n'est que partie remise...
Ouahhh ! Quelle aventure ! J'aurais du essayer.. avec Robert , bien sûr .
Bon..., ben en voilà une autre à reprogrammer pour mon retour fin février...😅 Bravo aux courageux et aux reporters. 😉
Très beau récit, soit dit en passant sans aucun parti-pris 😉