Mardi 15 avril, l'UFTM randonne dans le Vall de la Gallinera, entre Benialí et Alpatró, respectivement deuxième et sixième villages des 8 pueblos de cette vallée toujours enchantée mais un peu moins riante et un peu plus assoiffée que d'habitude. Et ce n'est pas la température estivale de cette journée de la mi-avril qui risque de lui rendre sa fraîcheur et de la désaltérer... Nous sommes 22 à braver la chaleur, 17 français, 4 belges et 1 anglais, Bernard (sans Marie, clouée au lit par une refroidissement sournois), Anne (sans Michel, cloué chez son dentiste par un rendez-vous étourdi), Didier et son invité, le voisin Phil, Éric, sa fille Anaïs et ses petits-enfants, Livia et Bastien, Guy, Michel T., ainsi qu'une brochette de couples, Pascale et Jean-Marc, Marina et Hervé P., Béatrice et Marc, Monique et Patrice, Magali et Hervé A., Henri-Claude et moi. Une vraie troupe en pleine forme et qui, pour une fois, coche toutes les cases générationnelles de 8 à 86 ans.
Mais avant d'en découdre avec les barrancs et les pistes chauffées à blanc, si on traversait Benissivà, le village voisin? Question de pure forme, car c'est ce que prévoient Bernard et son parcours... Allez-y les filles, on vous suit!!!
Pas question de vous arrêter au Raco del Raval. La table est bonne, c'est sûr, mais il est à peine 10 heures et nous avons réservé au Sabors pour un déjeuner à l'heure espagnole...
Attention! Ce village est un vrai piège qui prend les randonneurs dans les filets et les sortilèges de son festival de couleurs et d'odeurs. Cet homme qui semble s'enivrer du parfum de ces roses assorties à son polo, ce ne serait pas Bernard? L'Ayatollah des randonnées pures et dures, le Saint-Just de la marche sans concessions?... Benissivà l'a ensorcelé, c'est clair... Mais la rose ne sent rien et Bernard repart d'un bon pas... Ouf! On a eu peur, Marie!!!!
Sauvés! Nous voilà enfin hors des murs!!!
Benissivà est déjà loin. Et pourtant le charme opère encore...
Pas d'autre solution que de lui tourner résolument le dos et de poursuivre notre chemin vers le fond de la vallée.
C'est drôlement vert par ici... La faute à un champ de grandes prêles qui tapisse le fond de ce barranc de passage. Repos, Pascale!!!
Tu peux aller rejoindre Anne et Henri-Claude en pleine cueillette de menthe citronnée. S'agit-il de ce qu'on appelle la hierbabuena ici? Peut-être bien. Elle sent bon mais survivra-t-elle à notre expédition?
Que de questions... Encore une d'ailleurs : le village qui pointe le bout de son clocher derrière ce mur de pierres en ruines, est-ce La Carroja (imprononçable pour la plupart des francophones en castillan mais tout de suite plus facile à dire avec l'africation valenciane, qui transforme son nom en Carrodja) ou bien déjà Alpatró?
Djoker!!!!!
Mais je penche pour le premier...
Sur le sentier, on ne se pose pas de questions au moins... On avance, l'un derrière l'autre, le nez sur les cailloux et les chaussures de celui de devant. Le benjamin a pris la tête. Peut-être est-ce le vétéran qui clôt la marche. Pour le savoir, il aurait fallu un grand angle...
Quelques artistes locaux en mal de salle d'exposition ont semé leurs oeuvres improbables de part et d'autre du sentier. Celle-ci symbolise (mais pour combien de temps encore?) la fenêtre ouverte sur le monde de la forada qui domine l'autre côté de la vallée. Au point où on en est, une petite touche de mégalomanie ne peut certainement pas lui faire de mal...
Plus bas, c'est un escalier hélicoïdal entourant le tronc d'un pin qui pourrait bien donner des idées à ces deux-là. Heureusement, Bernard siffle le signal du départ. Sinon, ils seraient encore là-bas en train de construire un étage de plus avec les planches en rab...
Quels gamins ces adultes, je te jure... Tu leur montres un kapla et ils ne pensent qu'à jouer...
D'ailleurs, pourquoi chercher à embellir la nature avec de soit-disant oeuvres d'art, semble nous dire ce fringant caroubier qui ne fait pas ses cent ans.
Nos 2 men in black version gay friendly belge en restent baba!!!
Avec tout ça, il est déjà l'heure de l'almuerzo et nous profitons du passage de jardiniers pour squatter l'aire récréative privée de La Garriga, fermée en temps normal. On ne va quand même pas se gêner...
Et puis, Alpatró nous attendra bien un peu...
Béatrice, il faudra faire ressemeler. Tu as les pneus lisses. Encore heureux qu'il ne pleuve pas...
En parlant de ça, la Communauté Valenciane vient enfin d'interdire de brûler les déchets végétaux. Pas trop tôt! Les incendies de forêts se sont multipliés ces derniers jours dans la région... Et juste avant, il y avait eu les feux d'artifices et mascletas de pétards des fêtes de San Vicente. Les espagnols sont décidément incorrigibles!
Les lits de rivière comme celui de la Gallinera sont totalement à sec. Et ce n'est pas cette mare ridicule...
... qui rendra sa dignité et son sentiment d'utilité à la "presa", qui a oublié depuis longtemps à quoi elle servait. Rafraîchissons lui la mémoire : la fonction de ce type de barrage n'est pas de bloquer l'eau mais d'en ralentir et réguler le flux, canalisé par les petits canaux d'évacuation qui le traversent.
Quant au nôtre (de flux), il s'écoule paisiblement et sans hâte vers l'extrémité de notre boucle...
... s'arrête au feu rouge à l'entrée d'Alpatró,...
... et entre finalement dans le village au volant du dernier modèle du coin, mi quad mi tracteur...
D'Alpatró et de ses merveilles, nous ne verrons finalement pas grand chose. À force de traîner en chemin, il faut maintenant presser le pas. Dommage, car les rues de ce village valent une vraie visite. Il faudra revenir les amis...
Ne serait-ce que si vous voulez avoir, comme Magali et Hervé (ils étaient déjà venus les petits cachottiers...), votre portrait sur une des portes de compteur d'eau, toutes peintes, qui décorent les rues!
Pour l'heure, il faut repartir vers Beniali...
Tchao Alpatró! et à la prochaine. C'est promis, on organisera un de ces jours une visite guidée de tes charmes et de ton musée ethnologique. Tu le vaux bien...
La traversée retour nous attend...
... sous l'oeil vigilant de la Forada...
... en passant par la Vieille Fontaine d'Alpatró... (Magali, je n'ai rien dit...)
... et ses photos de lavandières... d'hier et d'aujourd'hui.
Les cerisiers de la vallée ont atteint cet entre-deux où les fleurs coïncident avec les jeunes feuilles. Est-ce bon signe ou pas? Y aura-t-il enfin une vraie récolte de cerises de la Gallinera cette année? On croise les doigts...
...et on admire ce qu'il reste de fleurs.
Encore quelques petits kilomètres...
Le temps de dépasser le village de La Carroja... C'est bien lui, j'en suis sûre cette fois!
... de débusquer une colonie de grenouilles et même deux couleuvres vipérines prenant leur bain dans le bassin d'un dernier lavoir
... et la rando s'achève au bout de 4h23, 12kms, un petit 400 m de dénivelé et la prise d'assaut des tables de Sabors...
...particulièrement heureuses d'accueillir leurs 22 seuls clients du jour!
De quoi nous installer confortablement, comme à la maison...
... fêter une fois de plus l'anniversaire de Didier qui vieillit à vue d'oeil...
... et pousser la chansonnette! Ça, on n'aurait peut-être pas dû... Boire ou chanter, il faut choisir!
Il y en a qui ont choisi visiblement... en oubliant que leurs petits-enfants les regardent...
Comme dit le voisin de Didier (et le mien à table...) "You seem to have good time!"
Bien résumé mon gars. Et, sur ce, à suivre...
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