Dimanche 15 janvier, rien ne s'oppose à une petite randonnée en amoureux... Tout nous y incite au contraire, le soleil frisquet du matin, notre réveil à l'aube et la perspective d'une météo plus ingrate et venteuse dans les jours qui viennent! Direction la Vall de la Gallinera et un parcours inédit vers le château de Benirrama, partant du village éponyme (je cause bien les dimanche...).
Nous savourons la montée vers la crête par le sentier du Passet, un "camino de herradura" (chemin de fer à cheval) comme on appelle ici ces vieux chemins de pierres qu'empruntaient les mules et les chevaux du temps des Maures puis des Majorquins qui leur ont succédé dans la région. Confortable avec ses marches taillées dans les rochers et ses virages empierrés, ombragé par les chênes carrascas, celui-ci grimpe doucement mais inexorablement pendant trois bons quarts d'heure...
... jusqu'au pied de la falaise qu'il contourne pour rejoindre le plateau séparant la Vallée de la Gallinera du Val d'Ebo.
Après une montée à l'ombre, nous retrouvons le soleil avec plaisir (ça, c'est une phrase de blog d'hiver!!!). La terre est noire "marc de café" ici. Et pour cause, les incendies ont ravagé la zone au mois d'août dernier.
Les vaillants margallós (ou palmiers nains ou chamaerops) et les plantes grasses résistent mais beaucoup de pins et quelques figuiers ne sont plus que des squelettes calcinés...
En route (c'est le cas de le dire...) vers la Bassa, une mare naturelle assez insolite dans ce paysage, et surtout saisonnière, réserve naturelle d'amphibiens et de crustacés éphémères, de la famille des anostraca, dont les oeufs sont capables de résister des dizaines d'années au fond d'une mare asséchée... Dingue non?
Mais à part quelques rares têtards qui se hasardent en surface, la vie aquatique de cette bassa reste bien cachée dans les algues qui en obscurcissent le fond.
Ce panneau au graphisme aussi élégant que suranné nous informe que nous allons quitter la Vall de la Gallinera. Il est temps de retourner vers notre sentier pour poursuivre la boucle qui nous conduira au Castell de Benirrama...
Le col nous tend les bras mais nous cueille à froid avec des bourrasques de vent à décorner les boeufs (heureusement pour eux, il n'y en a pas beaucoup par ici...)
Mesdames et messieurs, veuillez vous lever pour applaudir la mer et au premier plan, les tours en ruines du château de Benirrama, accrochées à leur piton rocheux, qui surveillent depuis près de 1000 ans l'entrée de la vallée... Cette vue vaut bien une standing ovation, non????
Un petit coup de zoom?
Il n'y a plus qu'à descendre maintenant entre soleil, ombre et rafales de vent...
Un petit interlude floral vous ferait-il plaisir? Ce qu'il y a des bien dans les blogs, c'est que je peux faire les questions et les réponses... Donc, oui!
Je vous propose de partir sur un laurier tin et sa blancheur virginale...
Pour suivre, je vous invite à admirer la jupette solaire de la cousteline.
Nous enchainerons avec la sophistication du compagnon blanc déguisé en origami...
Et pour conclure, voici l'anémone palmée (mais avec un pétale en berne..., la faute au vent)
A force de descendre, le château se rapproche... malheureusement toujours aussi fermé au public...
Il fût un temps où des Maures vivaient dans ce hameau abandonné...
Mais aujourd'hui, les hameaux et les châteaux sont vides et en ruine et toute la population de la vallée se concentre dans ses huit villages.
Benirrama, nous voici de retour après 3 heures 30 de rando, 10 kilomètres et 350 mètres de dénivelé. Et une belle échappée dans le temps per camins de moriscos i mallorquins...
Mais au dessus de nos têtes, le présent se rappelle à nous...
A suivre...
Superbement blanche la fleur du laurier tin !! 🤗
Merci de nous faire vivre ces belles randonnées avec une météo propice aux escapades. Nous ne connaissons que la pluie depuis trop longtemps chez nous 😱
Super les amoureux ! Quelle forme…
Merci de ce beau reportage sur votre rando en amoureux !